Les privilèges du statut de citoyen sont bien sûr d'abord d'ordre politique. Les citoyens étaient les seuls à constituer le demos et, de ce fait, disposaient collectivement de tous les pouvoirs, sur les plans exécutif, législatif et judiciaire. Mais la citoyenneté conférait aussi des privilèges économiques et juridiques.
L'accès à la propriété
Seuls les citoyens avaient le droit de propriété foncière. Les métèques ne pouvaient, sauf dérogation exceptionnelle, posséder ni terre ni maison. Il est vrai que certains d'entre eux étaient plus riches que bien des petits paysans pauvres. Les métiers de l'artisanat et du commerce étaient ouverts à tous, contrairement à ce qui se passait à Thèbes, par exemple, où ces activités commerciales étaient incompatibles avec la citoyenneté mais les Athéniens considéraient cependant que l'agriculture était la seule activité noble, qu'elle consiste à travailler de ses mains ou à faire fructifier son bien. Pour Aristote, un peuple citoyen ne peut être qu'un peuple d'agriculteurs.
La justice
La citoyenneté garantissait une meilleure protection par la loi. Ainsi, le meurtre d'un citoyen était passible de la peine de mort alors que tuer un métèque ne pouvait entraîner que le bannissement. Quant à la mort d'un esclave, elle donnait lieu à une simple amende. Par ailleurs, les citoyens étaient les seuls à siéger dans les tribunaux, les métèques et les esclaves ne pouvant être cités que comme témoins.
Les peines encourues traduisent la même inégalité : les citoyens pouvaient être mis à mort mais ne pouvaient être soumis à la torture. Enfin, par définition, eux seuls encouraient la peine d'atimie, qui se traduit par la perte des droits de citoyenneté
Le salaire du citoyen
Périclès institua un salaire , le misthos (ὁ μισθός) pour encourager les citoyens à se porter candidats aux fonctions de bouleute et d'héliaste. Ce misthos fut par la suite étendu à la présence à l'Assemblée.
Il va de soi qu'aux yeux des adversaires du régime, cette indemnité encourageait la paresse et détournait du travail. Aristophane a mis en scène plusieurs de ces oisifs qui se rendaient quotidiennement au tribunal dans l'espoir d'être tirés au sort pour toucher leur μισθός. Le portrait est féroce mais il est certain que, sans ce salaire citoyen, les institutions démocratiques n'auraient jamais pu fonctionner aussi longtemps.