La citoyenneté à Athènes

La "citoyenneté" a-t-elle un équivalent exact en grec ancien ?

Le terme "πολιτεία" (politeia), sans être exactement synonyme, recouvre, comme le mot français, les notions de conscience civique et de droits et devoirs du citoyen. La citoyenneté comme la politeia supposent donc l'existence d'une "constitution". Même si celle-ci n'est pas toujours formellement rédigée, elle est caractérisée, dans les États de droit, par un ensemble d'institutions régies par des lois, délimite l'organisation administrative et territoriale, définit le corps civique et répartit les pouvoirs.

Photo du Pnyx

Pnyx, © Wikimedia commons

À Athènes, du début du V° jusqu'au dernier tiers du IV° siècle, la politeia s'appela pour la première fois démocratie (δημοκρατία) parce qu'elle donnait tout le pouvoir au démos (δῆμος), la communauté des citoyens. Avec quelques ajustements et au prix de plusieurs crises graves, ce régime politique a réglé la vie de la cité pendant près de deux siècles. Les bouleversements intérieurs et extérieurs ont influé sur ce que nous appellerions aujourd'hui le "comportement citoyen" mais pendant tout ce temps, avec des hauts et des bas, les Athéniens ont partagé des valeurs et les principes qui les ont guidés gardent pour nous un caractère fondateur.

Dans l'Antiquité, cette "vie de la πόλις" (polis) s'étendait toutefois bien au-delà du domaine dans lequel les définitions modernes la cantonnent. Par "démocratie", il fallait entendre non pas un système représentatif basé sur des élections, mais une gestion directe des affaires publiques par la communauté civique. Dès lors, la vie quotidienne d'un citoyen ordinaire était rythmée tout autant par les devoirs qu'il avait envers sa cité que par ses obligations privées. Les fêtes religieuses, le culte des morts, les représentations théâtrales elles-mêmes en faisaient partie. Les magistrats n'avaient pas seulement en charge l'application des lois et des décisions de l'Assemblée mais exerçaient également des fonctions à caractère religieux, militaire ou judiciaire. Les citoyens étaient amenés aussi bien à voter des décrets qu'à officier lors d'un culte à caractère familial ou civique, à siéger dans un tribunal ou à porter les armes.

La lecture des textes grecs nous invite à découvrir une période de l'histoire et pose quelques questions d'actualité sur la notion moderne de citoyenneté dans un régime démocratique .

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