La citoyenneté à Athènes conférait des privilèges mais apportait aussi des obligations très contraignantes.
La participation à l'Assemblée
C'est bien sûr le premier droit et le premier devoir. De l'âge de 20 ans à sa mort, un citoyen devait théoriquement assister à 4 sessions mensuelles, soit quarante par an. Le faisait-il ? Il est certain que la participation a été inégale selon les périodes, qu'elle dépendait probablement de l'intérêt de la séance et de la gravité de la situation sur le plan intérieur et extérieur. Il est évident aussi que se rendre sur la Pnyx était plus facile à un habitant d'un dème urbain qu'à un habitant de la Mésogée ou de la zone littorale. Au début du IV° siècle, une nette désaffection se faisant sentir, le quorum de 6000 participants nécessaire au fonctionnement de l'Ecclesia n'était pas toujours atteint. Avec l'instauration du misthos ecclesiastikos au IV° siècle, la Pnyx retouva une certaine affluence mais le public avait changé : désormais les plus démunis, attirés par la rémunération citoyenne qu'on leur proposait, se trouvaient majoritaires.
La fonction de bouleute
Pour constituer la Boulè, on tirait au sort 500 bouleutes par an. Le mandat n'était renouvelable q'une fois et jamais deux années consécutivement. Un tel système obligeait à un renouvellement constant de l'effectif et tout Athénien était normalement appelé à siéger un jour au Conseil et même à assurer la fonction d'épistate, soit de chef de l'Etat, pendant un jour. Le mandat durait un an et, durant cette période, le bouleute pouvait être convoqué à tout moment au Bouleuteion. Pendant un mois, il était même contraint d'abandonner ses occupations privées pour y résider. Comme les volontaires ne se bousculaient pas, Périclès avait institué un dédommagement financier : le misthos bouleuticos, fixé à 5 oboles par jour à la fin du IV° siècle, mais, malgré cette mesure, certains petits dèmes, surtout s'ils étaient éloignés de la zone urbaine, avaient du mal à trouver des candidats et il est probable que certains "volontaires" étaient en réalité désignés.
L'accès aux magistratures
La cité d'Athènes comptait plusieurs centaines de magistrats (700 au V° siècle, d'après Aristote) tirés au sort parmi les citoyens de plus de trente ans. La fonction ne durait qu'un an, il était interdit d'exercer deux fois la même magistrature et la procédure d'euthynie (vérification des comptes) en fin de charge interdisait d'être magistrat deux années de suite. Ici encore, un rapide calcul montre donc que tout citoyen devait un jour l'autre exercer brièvement une magistrature et, s'il était interessé par la gestion des affaires publiques, devait passer sans cesse d'un emploi à l'autre. On s'interroge sur les capacités de chacun à exercer brièvement et tour à tour les tâches de trésorier, d'administrateur des cultes ou de contrôleur des marchés et on se demande comment la continuité de service pouvait être assurée. C'est sans doute que le travail de ces fonctionnaires était moins spécialisé que de nos jours et pouvait s'accomoder d'un certain amateurisme.