Un lieu mythique
L'île de Pharos est un lieu mythique pour les Grecs depuis l'Odyssée, même si cette île dans la géographie homérique, située à un jour de navigation de l'Egypte ne correspond à aucune géographie réelle. Inutile de chercher des justifications du type : "Homère ne parle pas de la côte, mais du pays d'Egypte proprement dit"; on sait que la géographie homérique est une géographie fondée sur des connaissances de navigation ancienne, mais reprises par la fiction.
C'est là que Ménélas vient s'échouer de retour de Troie, et qu'il exige de Protée, roi des lieux, une prédiction sur le retour des siens.
Cet épisode est raconté par Ménélas à Télémaque venu l'interroger à Sparte sur le sort de son père (Odyssée, IV)
Le lien de l'île à Protée se retrouve dans l'Hélène d'Euripide où la vraie Hélène a été soustraite par Héra à sa rivale Aphrodite et cachée pendant la guerre de Troie, où les Grecs se battent donc pour un fantôme d'Hélène.
Pharos serait selon une tradition rapportée par le grammairien byzantin Stéphanos le nom du timonier de Ménélas enterré dans l'île à la suite d'une morsure de serpent.
Un lieu élu par Alexandre
L'île de Pharos a joué un rôle dans le choix que fit Alexandre dans sa première fondation de ville en Égypte, comme nous le rapporte Plutarque : cette île placée en avant de la côte permettait de construire des ports abrités. Alexandrie est ainsi bâtie sur une langue de terre entre le lac Maréotis au sud et la protection de l'île au nord-ouest. On peut lire le texte du géographe Strabon, ou s'en rendre compte sur ce plan.
Le Phare a été construit sur un rocher à l'extrémité orientale de l'île, à un moment où l'île était déjà rattachée au continent par la digue de l'Heptastade.
Le lieu dans son état actuel
A sa place, aujourd'hui, ou à quelques encablures, le fort de Qaitbay, construit sur ses ruines au XIVe siècle.
Le fort de Qaitbay. Image Wikipedia.
Les fouilles sous-marines du Phare menées par le Centre d'études alexandrines sous la direction de Jean-Yves Empereur ont lieu de l'autre côté du fort.