- Une merveille anéantie

Au VIIe siècle, les Arabes (Sarrasins) s'emparent de Rhodes et pillent tout ce qui reste monnayable. Trois siècles plus tard, dans le De administrando imperio, Constantin VII Porphyrogénète raconte le départ pour la Syrie des vestiges du colosse de Rhodes.
Au XVIIe siècle, un artiste italien dans Septem orbis admiranda, représente le moment où la statue est totalement démantelée pour être acheminée à dos de dromadaires en Syrie, comme le raconte Constantin VII Porphyrogénète. On notera que les ruines du colosse ici n'enjambent pas le port mais sont situées dans les terres, en position dominante. Le colosse n'est plus que deux jambes rompues en dessous du genou comme le racontent Pline et Strabon, des hommes s'affairent autour des pièces déjà à terre, et des dromadaires, en très grand nombre, attendent leur chargement.


Au XIIe siècle, Michel le Syrien Chronique (Extrait 573-717) raconte lui aussi comment les Arabes finirent de renverser le colosse et vendirent le métal à un marchand juif d'Émèse. « De son côté, Maui se rendit dans l’île de Rhodes qu’il prit et saccagea. Ayant vu là une statue de bronze, qui était une des sept merveilles du monde, il entreprit de la renverser, à l’aide de cordes, par des efforts prolongés, pendant un grand nombre de jours ; il n’y parvint qu’avec la plus grande peine. La hauteur de cette statue était de 107 coudées. Ayant allumé du feu par-dessous, les broches qui en reliaient les diverses parties furent détruites. Il la vendit à un juif de Hêms qui en fit trois mille charges [de chameau], qu’il emporta chez lui. »

En 653, le métal du colosse de Rhodes est donc vendu et recyclé quelque part en Syrie. L'œuvre de Charès de Lindos est anéantie et entre dans la légende.

musagora

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