Agathias, Stupeur et tremblements de terre dans l'Antiquité

L'exposé donné par

 

Jules Plassart, ENS-Ulm (Histoire et DSA)

Pierre Briole, ENS-Ulm (Géosciences)

Timour Ozturk, Radio France (Journalisme)

Arnaud Montabert, ENS-Paris-Saclay (Géophysique et archéologie)

Catherine Saliou, EPHE et Université Paris-8 (Histoire urbaine)

 

le 07 décembre 2023 à l’ENS

 

à visionner à l'adresse suivante : Stupeur et tremblements de terre dans l'Antiquité

Introduction (par Jules Plassart)

Les auteurs anciens et médiévaux rapportent fréquemment des catastrophes, que nous nous contentons souvent de décompter d'un œil froid, sans penser aux vies éteintes en un instant. Ainsi Agathias, auteur contemporain de l'empereur Justinien Ier, en reprenant l'histoire tissée par Procope de Césarée avant lui, décrit à deux reprises (II, 14-17 et V, 3-10) des séismes, qui sont, par l'organisation même de son récit, placés sur le même plan que les guerres contre les ennemis de l'Empire romain.

Le second de ces séismes, daté de 557, se produit à Byzance et détruit aussi bien les bâtiments que l'ordre social. Le passage retenu ici expose un ensemble de détails intéressants aussi bien par leur variété (multiplicité des secousses, exhalations, panique) que parce qu'ils sont particulièrement visuels. Plusieurs influences classiques (Thucydide, Eschyle) peuvent ici se faire sentir, mais les innovations de l'auteur, notamment dans le vocabulaire, sont patentes. Évidemment, ce texte est une œuvre littéraire et la description du séisme cherche avant tout à impressionner et émouvoir son lecteur. Agathias lui-même affirme passer de la poésie à l'histoire « comme d'une maison à une autre » (préface, I, I, 12). Il nous permet cependant de comprendre comment on pouvait se représenter une telle catastrophe à l'époque.

Face aux catastrophes naturelles que sont les épidémies et les séismes, Agathias adopte une position neutre : il affirme que la seule loi de l'histoire, c'est de rapporter fidèlement ce qui s'est passé (V, 10). Il expose cependant les différentes thèses – l’opinion aristotélicienne sur les séismes ou la doctrine de l’Église au sujet de la peste –, de telle sorte que son ton suffit à nous faire sentir qu'il refuse toute explication facile, évidente.  Il s'agit donc d'un auteur qui n'hésite pas à faire entendre sa voix alors qu'il est parfois seul témoin de certains événements. La préservation de son œuvre est une chance pour nous, car elle nous permet d'apercevoir les débats intellectuels et scientifiques de l'époque, de nous imaginer comment les hommes et les femmes s'adaptaient à des catastrophes qui se répètent aujourd'hui. De plus, par se ce texte, nous pouvons comprendre la topographie de la ville (décrite par Catherine Saliou), le tremblement de terre (expliqué par Pierre Briole) et son ordre d’intensité (comme le propose Arnaud Montabert).

Texte original

V. 3. 3 τότε δὲ ἀμφὶ μέσην τῆς νυκτὸς φυλακὴν ὕπνῳ μὲν οἱ ἀστοὶ εἴχοντο καὶ ἠρεμίᾳ, ἐνέπεσε δὲ ἐξαπίνης τὸ δεινόν, καὶ ἅπαντα εὐθὺς ἐκ βάθρων αὐτῶν ἐδονεῖτο· ἥ τε κίνησις βιαιότατα κατ' ἀρχὰς εἰσβαλοῦσα ἐπὶ μεῖζον ἔτι ηὐξάνετο καὶ ἐπηυξάνετο, ὥσπερ ἐς ἐπίδοσίν τινα καὶ ὑπερβολὴν τοῦ πάθους χωροῦντος. 4 οὕτω δὴ οὖν ἁπάντων ἀφυπνισθέντων κωκυτὸς ἠκούετο πάντοθεν καὶ ὀλολυγὴ καὶ ἡ πρὸς τὸ θεῖον ἀναβοᾶσθαι αὐτομάτως ἐν τούτοις εἰωθυῖα φωνή· ἐπεὶ  καὶ ἦχός τις βαρὺς καὶ ἄγριος, ὥσπερ χθονία βροντή, ἐκ τῆς γῆς ἀναπεμπομένη ἐπηκολούθει τῷ κλόνῳ καὶ ἐδιπλασίαζε τὰς ἐκπλήξεις. ὅ τε περίγειος ἀὴρ ὁμίχλῃ καπνώδει οὐκ οἶδα ὅθεν ἀναχυθείσῃ κατεμελαίνετο· καὶ ἦν ἅπας ζοφερὸς καὶ οἷον γεγανωμένος. 5 τοιγάρτοι ἀλόγῳ τινὶ τὸ ἀνθρώπειον καὶ ἀνεξετάστῳ ὑπὸ τοῦ δείματος ἐχόμενοι γνώμῃ ὑπεξῄεσαν τῶν οἰκημάτων. καὶ αὐτίκα αἵ τε ἀγυιαὶ καὶ οἱ στενωποὶ ἐνεπίμπλαντο τοῦ ὁμίλου, ὥσπερ οὐχὶ καὶ ἐνταῦθα ἐνόν, εἰ οὕτω τύχοι, διαφθαρῆναι.

Traduction (par Jules Plassart)

3. Alors que, vers le milieu de la nuit, les habitants étaient pris par le sommeil et le repos, soudain s'abattit la catastrophe, et tout fut aussitôt ébranlé, en commençant par les fondations. Le mouvement, qui s'élança très violemment dès ses débuts, croissait et s'accroissait encore davantage, comme si le phénomène s'intensifiait et se dépassait.

4. Quand donc tous furent ainsi tirés du sommeil, on entendit lamentations, gémissements de toutes parts, et le cri spontané que l'on pousse ordinairement vers la divinité dans de telles circonstances. Et ensuite, un son grave et brutal, comme un tonnerre souterrain envoyé de la terre, suivait le tumulte et redoublait les peurs. L'air environnant était noirci par un nuage de fumée répandu de je ne sais où : tout était obscur et comme recouvert d'un vernis brillant.

5. C'est donc pourquoi la population, prise d'un accès irréfléchi de folie à cause de la terreur, sortait des maisons. Les avenues et rues se remplissaient aussi vite de cette foule, comme s'il était n'était pas possible de périr si l'on s'y trouvait

Agathias, Histoires, V, 3, 3-5

D'après l'édition de R. Keydell de 1967 (Agathiae Myrinaei Historiarum Libri Cinque)

Vérifiée à l'aide de la traduction de P. Maraval de 2007

Agathias : historien, scientifique, écrivain ? (par Jules Plassart)

L'Empire byzantin, qui succède à l'Empire romain dans l'Est de la Méditerranée, a connu de nombreuses catastrophes, que ce soit guerre, épidémie ou séisme. Or, les malheurs des peuples passés ressemblent aux nôtres, tout comme leurs réactions, plus ou moins réfléchies. Il est donc particulièrement intéressant de voir les témoignages de ces époques, et de faire entendre la voix des auteurs contemporains des faits, aussi bien pour se rendre compte des différences que des points communs avec notre propre temps.

Ce qui est remarquable dans le texte d'Agathias, c'est sa description précise des phénomènes en cours, qui permet au lecteur de se représenter l’espace et la terreur des habitants. Différents sens sont sollicités : le toucher (« le mouvement »), l'ouïe (« un son grave et brutal ») et la vue (« un nuage de fumée »). Il y a là un souci important d'émouvoir et de toucher le public, de créer une œuvre non seulement historique mais aussi littéraire. Sans être comparable aux vidéos aujourd'hui, ces témoignages historiques remplissaient sûrement une fonction commémorative qui dépassait le cadre purement factuel de l'énumération des destructions, que l'on pouvait trouver dans les rapports administratifs (aujourd'hui perdus).

Quand Agathias décrit le séisme, il s'intéresse non pas tant aux conséquences objectives (nombre de victimes, lieux détruits) mais aux conséquences subjectives (effets psychologiques, mouvements de peur, « destruction » de l'ordre social). En revanche, il décrit plus les causes physiques et moins les causes subjectives (la raison de cette catastrophe ne relève pas de lui, il se contente de rapporter les rumeurs circulant à l'époque). Il cherche à être précis dans le déroulé des événements : d'abord un grand mouvement général, qui va en grandissant ; le bruit du tremblement de terre ; un nuage de fumée. Cette chronologie, crédible, est corroborée par d'autres historiens comme Jean Malalas ou Théopane le Confesseur, mais également par la science moderne. De fait, si Agathias ignore tout des théories modernes, il connaît celles des Anciens, qu'il expose ailleurs dans son ouvrage : ici, c’est le déroulé plus que la cause qui l'intéresse. Il décrit d'abord le premier choc du séisme, plutôt long, avec des vibrations et des grondements. Il ne distingue pas le séisme proprement dit et ses répliques comme nous-mêmes le faisons. En revanche, son témoignage sur les fumées, inattendues et donc surprenantes, est soutenu par d'autres auteurs byzantins.

Est-ce qu'Agathias était à Constantinople lors de ce séisme ? En 557, il était en service à la cour impériale, et il semble avoir une connaissance précise de ce qui s'est passé, même s'il ne dit pas en avoir été un témoin de première main. Pour autant, que ce soit par l'observation personnelle ou par l'intermédiaire de témoignages, Agathias donne des détails crédibles sur la destructions des bâtiments : les toits entrechoqués et les colonnes projetées correspondent à ce qui a pu être observé lors de fouilles archéologiques (1).

C'est peut-être cela qui rend la lecture d'Agathias encore intéressante et importante aujourd'hui : il nous permet de comprendre l'évolution des savoirs depuis l'Antiquité, tout en remarquant la similarité des émotions. Sans les théories scientifiques modernes, Agathias fait preuve d'un esprit peu ou prou rationnel, ce qui rend sa description pathétique d'autant plus saisissante.

Dans la longue description qu'Agathias fait du séisme de 557, il n'y a guère d'éléments précis sur le nombre de morts, de blessés, ni même sur les édifices détruits (2) : il se contente de dire qu'un seul homme d'importance est mort, un certain Anatolios (3), et que les destructions ont été terribles, au point que la ville fut presque entièrement détruite (4). Simple effet littéraire ?

Si Agathias est avant tout un homme de lettres et s'en targue, les témoignages d'autres historiens se recoupent, que ce soit ceux des Byzantins comme Jean Malalas (5), ou du syriaque Jean d’Éphèse (6), qui date quant à lui ce séisme de l'année 568 (7). Tous s'accordent pour dire que ce séisme a été catastrophique, voire le plus grand séisme connu. C'est pour cela qu'Agathias prend le temps de le décrire en détails, entre la fin de la guerre lazique au livre IV et les incursions des Huns Kotrigours dans la deuxième partie du livre V. Par la composition même de son ouvrage, il choisit donc de mettre sur un pied d'égalité la guerre et les malheurs dits naturels (les séismes et la peste).

Agathias compose son texte de manière à impressionner son lecteur, notamment en n'en donnant pas d'explication véritable. Il souligne la violence de la catastrophe en la désignant comme τὸ δεινόν, ce qui révèle aussi son caractère étonnant, merveilleux, sans connotation positive. L'emploi des superlatifs (βιαιότατα) et des polyptotes (ηὐξάνετο καὶ ἐπηυξάνετο) rend visible la menace terrible et croissante du séisme, qui procède par secousses successives.

Ce qui ressort surtout de la lecture de ce texte, c'est l’attention aux réactions humaines. Agathias, contrairement à d'autres historiens comme Thucydide ou Procope, décrit la réaction immédiate de la population au séisme, ce qui le rend plus terrible. La mention initiale des habitants endormis dresse, même sommairement, un cadre narratif qui est renforcé par leurs réactions pathétiques (comme le montre l'énumération des synonymes pour désigner les cris : κωκυτὸς […] καὶ ὀλολυγὴ καὶ ἡ πρὸς τὸ θεῖον ἀναβοᾶσθαι αὐτομάτως ἐν τούτοις εἰωθυῖα φωνή). Par ailleurs, la phrase καὶ ἦν ἅπας ζοφερὸς καὶ οἷον γεγανωμένος semble un oxymore, puisqu'elle associe l'obscurité (ζοφερὸς) et l'idée de brillance (γεγανωμένος), ce qui symboliserait aussi bien la difficulté à décrire l'indescriptible que la confusion qui règne pendant la catastrophe.

Agathias n'émet pas de critiques, ne cherche pas de responsables ; il ne semble pas relever de la nature humaine de pouvoir éviter ce qu'il appelle des « caprices de la nature » (8). Il y trouve toutefois une responsabilité divine. Si toutes les victimes du séisme semblent unies par la foi et l'espoir que Dieu les sauve, l'expression qu'emploie Agathias,  ἡ πρὸς τὸ θεῖον ἀναβοᾶσθαι αὐτομάτως ἐν τούτοις εἰωθυῖα φωνή (« le cri spontané que l'on pousse ordinairement vers la divinité dans de telles circonstances »), montre clairement qu'il ne s'agit là que d'un « automatisme », d'une habitude qui ne relève pas d'une union consciente et raisonnée dans la foi. Agathias considère la foule comme un groupe rendu homogène par la force des choses, à rebours des conventions, et qui n'est pas capable d'une action réfléchie et donc valable dans le cadre des normes morales de l'Antiquité.

Le monde est renversé : les fondations sont ébranlées, le mouvement va en grandissant, la nuit est rompue, le tonnerre vient de la terre, la fumée est partout, tout le monde sort de chez lui en même temps. Cette impression d'un chaos total est encore renforcée par un renversement de la hiérarchie habituelle de la société.

Séismes et histoire urbaine à Constantinople en 557 (par Catherine Saliou)

Byzance était une cité de l’Empire romain au passé prestigieux, tirait son importance stratégique de sa localisation sur le détroit du Bosphore. En 324 après J.-C., l’ empereur Constantin décida, selon une pratique assez courante dans l’Antiquité, de la « refonder », en lui donnant un nouveau nom tiré du sien et en la dotant de nouveaux remparts et de nouveaux monuments (9). Constantinople s’affirma ensuite progressivement comme « la nouvelle Rome », c’est-à-dire une nouvelle capitale pour la partie orientale de l’empire (10) et à partir du milieu du IVe siècle, elle connut une forte croissance démographique, soutenue par de nouvelles infrastructures (ports, aqueduc), monuments, et une nouvelle extension des remparts, englobant de vastes espaces non bâtis (11). Vers 540, sa population devait atteindre 500 000 habitants. À partir de 542, toutefois, l’épidémie de peste qui frappa tout l’empire (la « Peste de Justinien ») fit périr une partie de ses habitants (12). En 557, la ville était engagée sur un versant descendant de sa courbe démographique.

constantinople
Fig 1. Jean-Claude Golvin, Vue générale de Constantinople
https://jeanclaudegolvin.com/project/turquie/turquie-constantinople-vue-generale-1-jc-golvin/

 

Le site de la ville était caractérisé par un relief accidenté, avec des parties planes gagnées sur la mer de façon à élargir la péninsule sur laquelle l’antique Byzance avait été fondée. Hors des grandes places, des abords immédiats du palais impérial et de l’hippodrome et des grandes résidences de l’élite, le tissu urbain des quartiers qu’on ne connaît que par les textes devait être très dense. Le long des rues, qui pouvaient être d’une largeur inférieure à 3 mètres, se succédaient des immeubles à plusieurs niveaux, sans doute intégrés à des complexes immobiliers organisés autour d’une cour et susceptibles de comporter un établissement de bains ou une chapelle (13). Les voies les plus importantes étaient bordées de portiques, dans les entrecolonnements desquels pouvaient être aménagés des locaux commerciaux, doublant les boutiques du rez-de-chaussée des immeubles (14). Cette densité, associée à la fragilité des constructions susceptibles de s’effondrer spontanément (15), était en elle-même une cause de vulnérabilité en cas de tremblement de terre, comme le souligne Agathias, à cause des secousses et des incendies. Le séisme de 557 est loin d’être la première catastrophe urbaine subie par Constantinople. En 465, un gigantesque incendie avait en effet détruit la moitié de la ville, qui avait été rebâtie, mais devait garder longtemps des séquelles du sinistre. Entre 465 et 557, six autres incendies — d’extension limitée par rapport à celui de 465 — sont signalés par les sources. Des séismes avaient également déjà frappé Constantinople en 358, 362, 395, 403, 407, 408, 417, 437, 447, 478, 533, 542, 546 (16) et surtout, dans un passé trop proche pour qu’on ait pu l’oublier, en 554 et 555 (17). Le séisme de 557 fut cependant particulièrement violent, à la fois destructeur et meurtrier (18). En signe de deuil, l’empereur renonça pendant un mois à porter sa couronne (19), et une commémoration liturgique annuelle fut instituée pour conserver la mémoire de l’événement (20), comme cela avait déjà été le cas pour les séismes de 437 (21) et 447 (22) et pour un autre tremblement de terre non daté (23). Il s’agit donc bien d’un épisode marquant de l’histoire de la ville, qui a dû constituer un véritable traumatisme pour ses habitants.

Les tremblements de terre suscitent l’effroi, le deuil et la sidération. Ce sont aussi des objets d’étude complexes et susceptibles d’approches multiples, réunissant dans des équipes interdisciplinaires aussi bien des géologues et des sismologues que des archéologues et spécialistes des textes anciens. Ces événements telluriques relèvent de l’histoire de la Terre elle-même, mais ils atteignent des hommes et des femmes. C’est surtout dans les villes que leurs effets dévastateurs sont attestés par les sources écrites ou identifiables par les archéologues. La première tâche des historiens est d’inventorier, de dater et d’évaluer les événements sismiques à l’échelle de la ville étudiée, et, si possible, de cartographier les destructions et d’établir le nombre de morts, ce qui implique un travail d’interprétation des données archéologiques, mais aussi de critique des sources. En effet, les auteurs, en fonction de leurs objectifs ou de leurs méthodes de travail, peuvent exagérer certains chiffres ou certains faits, en omettre d’autres, ou commettre des erreurs involontaires ou délibérées. Quant aux inscriptions, elles sont porteuses d’un discours codifié dont la fonction est commémorative plus qu’informative.

Ce travail critique est indissociable d’une réflexion sur la place des séismes dans l’historiographie, mais aussi dans la mémoire et l’identité de la ville. Leur rôle était d’autant plus important que dans l’Antiquité que, s’il existait une tradition d’interprétation rationnelle des séismes, ces derniers étaient néanmoins souvent, voire le plus souvent, considérés comme le résultat d’une « colère divine » : cette expression était même fréquemment utilisée pour les désigner. Un séisme pouvait donc être un châtiment divin, témoignant d’un état des relations entre la communauté urbaine et la divinité. Une fois que la terre avait cessé de trembler, la vie devait reprendre. L’histoire des séismes n’est donc pas qu’une histoire de la catastrophe et la destruction, elle prend aussi en compte les différents aspects de la reconstruction : les moyens engagés — témoignant des relations entre la cité et le pouvoir impérial, en fonction de la contribution de ce dernier —, la nature et la durée des opérations de déblaiement et de restauration ou d’édification de nouveaux bâtiments la reprise démographique et finalement le rôle du séisme dans les transformations du paysage urbain. Il s’agit donc d’évaluer non seulement la puissance du choc sismique et les dommages occasionnés, mais aussi, entre mémoire et résilience, ses conséquences à plus long terme.

La faille Nord Anatolienne et les séismes sur cette faille près d’Istanbul depuis l’an 1 (par Pierre Briole)

Le séisme de Byzance de 557 s’est produit au voisinage de la ville actuelle d’Istanbul sur un segment de la faille Nord Anatolienne.

La faille Nord Anatolienne se trouve au Nord de la Turquie. Sur plus de mille kilomètres, elle sépare (Fig. 2) la plaque tectonique de l'Eurasie du bloc tectonique anatolien qui est, à l’est, séparée de la plaque arabique par la faille Est-anatolienne. Cette faille va de la région d’Antioche aux confins Nord-Est de la Méditerranée et à la faille de Karliova en Anatolie orientale. C’est précisément sur cette faille Est Anatolienne, près d’Antioche, que se sont produits les deux séismes dévastateurs du 6 février 2023.

La plaque Arabie percute la plaque Eurasie au niveau du Caucase ce qui génère cette haute chaîne de montagnes. Cette collision a aussi eu pour effet de pousser vers l’Ouest le bloc anatolien, qui coulisse à la fois le long de la faille Est-anatolienne et le long de la faille Nord-anatolienne.

Au Nord de la Turquie, la vitesse de déplacement relatif entre le bloc anatolien et la plaque eurasiatique, très bien mesurée depuis plus de vingt ans par les techniques de la géodésie spatiale, est d’environ 25 millimètres par an.

fig 1
Fig. 2. Vitesses par rapport à la plaque tectonique Eurasie des stations GNSS (Global Navigation Satellites System) situées en Turquie et autour. Les principales limites de plaques sont tracées, en particulier la faille du Levant qui va du golfe d’Aquaba à Antioche et la faille Est-anatolienne qui la prolonge jusqu’à Karliova, et la faille Nord-anatolienne qui forme, en première approximation, un grand arc de cercle de Karliova à Thèbes (en Grèce) en passant une vingtaine de kilomètres au Sud d’Istanbul. La vitesse relative entre les compartiments situés de part et d’autre de la faille Nord-anatolienne est d’environ 25 mm par an. Cette carte a été créée à partir du site internet https://www.unavco.org/software/visualization/GPS-Velocity-Viewer/GPS-Velocity-Viewer.html

 

Tout au long de la faille Nord-anatolienne le déplacement ne se fait pas de manière régulière mais par les séismes. Dans son ensemble, la faille forme presque un grand arc de cercle à la surface de la Terre, et certains segments de la faille sont longs, linéaires et sont connus pour avoir été le siège, plusieurs fois déjà dans l’histoire, de séismes très forts, proches de la magnitude 8. C’est le cas par exemple des séismes qui ont rompu en 1939, 1942, 1943 et 1944 une grande partie de la faille dans ses parties centrales et orientales.

La périodicité des plus grands séismes, comme par exemple l’essaim de 1939-1944, n’est pas très bien connue mais nous constatons en quelques endroits des écarts de plusieurs siècles entre deux séismes majeurs : par exemple le séisme précédant celui de 1942 a eu lieu en 1668. Ainsi, dans cette région, les trois siècles correspondent à 7 mètres d’accumulation de déplacement entre les lèvres de la faille, ce qui est bien l’ordre de grandeur des déplacements observés sur la faille en 1942, soit une magnitude proche de 8.

fig 2
Fig. 3. D’après la figure 4 de l’article d’Ambraseys (2002). Localisation des treize séismes les plus forts survenus autour d’Istanbul depuis l’an un (les dates et magnitudes estimées de ces séismes sont indiquées dans la Tableau 1)

 

Dans la région de la mer de Marmara, la branche principale de la faille passe une vingtaine de kilomètres environ au Sud de la ville d’Istanbul (24). Il existe des branches secondaires plus au Sud. Par ailleurs, le catalogue historique d’Ambraseys (2002) (Fig. 3) indique des événements un peu plus fréquents et un peu moins forts, plutôt entre la magnitude 6.8 et 7.4 comme on peut le voir dans la Tableau 1. À la différence d’autres grandes villes comme Antioche (Turquie), Patras (Grèce), San Francisco (Etats-Unis) ou Wellington (Nouvelle-Zélande) qui sont construites directement sur la faille, la ville d’Istanbul se trouve, elle, décalée de vingt kilomètres au Nord de la faille. Ce décalage, quoique petit, rend la ville un peu moins vulnérable, pour autant que le bâti soit d’une qualité suffisante pour supporter les séismes ce qui n’était pas le cas en 557. Ce n'était toujours pas le cas à Izmit, près d’Istanbul en 1999, ni à Antioche en 2023, ni demain à Istanbul en cas de grand séisme (25). Le séisme ne tue pas. C’est le bâtiment qui tue.

Date

Magnitude

Nom du lieu

1er avril 407

6.8

Hebdomon

25 septembre 437

6.8

Istanbul

14 décembre 557

6.9

Silivri

26 octobre 740

7.1

Mer de Marmara

23 mai 860

6.8

Mer de Marmara

9 janvier 869

7.0

Mer de Marmara

25 octobre 989

7.2

Mer de Marmara

18 octobre 1343

7.0

Héraclée

10 septembre 1509

7.2

Mer de Marmara

2 septembre 1754

6.8

Izmit

22 mai 1766

7.1

Marmara

10 juillet 1894

7.3

Izmit

17 août 1999

7.4

Izmit

Tableau 1 : Les treize plus forts séismes survenus dans la région d’Istanbul depuis l’an 1 (d’après Ambraseys 2002).

Une réflexion sur les échelles d'intensité macrosismique : quelques principes fondamentaux (par Arnaud Montabert)

Le séisme est un phénomène particulièrement surprenant, non seulement par son intensité, mais aussi par les échelles de temps qu’il invoque. Dans la plupart des cas, les contraintes s’accumulent le long des limites de plaques pendant plusieurs centaines ou plusieurs milliers d’années avant d’être brutalement relâchées. Après une période de réajustement, le processus se répète. Ce cycle sismique est crucial pour comprendre la dynamique des séismes, les prévoir à long terme en définissant l’aléa sismique d’une région, et prendre les mesures de prévention.

La connaissance de l’occurrence des séismes (leur date et leur intensité) est cruciale pour contribuer à une meilleure évaluation de la probabilité qu’un séisme de magnitude donnée dépasse un certain seuil (exprimé par exemple sous la forme d’accélération du sol). Il fallut attendre la fin du XIXe siècle pour acquérir le premier enregistrement sismique, et la fin du XXe siècle pour utiliser des enregistrements suffisamment résolus dans la caractérisation des séismes. Dans ce contexte, la sismologie historique joue un rôle de premier plan à travers l’analyse de documents historiques tels que les archives, les journaux, les lettres, les récits, les documents officiels, les gravures et d’autres sources.

La quantification de la puissance d’un séisme historique en un point particulier de la surface du sol est décrite sous la forme d’une intensité macrosismique. Elle est estimée à partir de statistiques des effets des secousses engendrées sur ce lieu, sur les personnes, les constructions, et l'environnement. De nombreuses échelles sont disponibles pour estimer cette intensité (26). Le texte d’Agathias offre l’opportunité d’en discuter la pertinence et les limites. En France et dans la majorité des pays européens, cette intensité est exprimée dans l’échelle M.S.K. (du nom des auteurs Medvedev, Sponheuer et Karnik), qui comporte 12 degrés. La description de chaque degré est assez large, ce qui rend son utilisation commode étant donné la nature parcellaire des informations issues des archives. Il est cependant difficile de contraindre l’intensité du mouvement sismique pour la simple raison que toutes les typologies de bâtiments ne répondent pas à la sollicitation sismique de la même manière. Autrement dit, pour une même secousse, les bâtiments en maçonnerie sèche ont un comportement sismique différemment (en quantité de bâtiments endommagé et en degré de dommage) des bâtiments en maçonnerie à mortier. Ceci a conduit à l’emploi d’une échelle d’intensité plus détaillée : l’EMS98 (27).

Ainsi, une intensité MSK de X a été retenue sur la base des travaux de Guidoboni (1994), ce qui correspond à une destruction générale des constructions même les moins vulnérables. Cette intensité est compatible avec la description qui est faite par Agathias, d’une population terrifiée, et d’un patrimoine bâti profondément endommagé. Dans son catalogue, Ambraseys (2009) rapporte également des dégâts importants parmi le bâti urbain et les édifices publiques, en particulier dans les quartiers entre la porte dorée et la porte de Rhegium, ainsi que plusieurs églises et l’Hippodrome. Même le dôme de la chapelle Sainte-Sophie fut durablement endommagée et s’effondra plus tardivement le 14 Mai 558. Est également rapportée la chute de la colonne d’Arcadius sur le Forum, et l’endommagement du mur d’enceinte. La littérature fait d’ailleurs état des nombreuses réparations du mur au cours du temps. L’Hebdomon (à 10 km à l’Ouest de Constantinople) présente également des dommages particulièrement important parmi le bâti urbain et les églises. Rhegium est décrite comme n’ayant plus aucune maison debout. Le mur d’Anastase fut également ébréché.

Dans l’EMS98, l’évaluation de l’effet du séisme sur les bâtiments est déclinée en trois critères. Le premier consiste à évaluer la classe de vulnérabilité déclinée selon la typologie de construction. Dans le cas des maçonneries anciennes telles que décrites dans l'extrait, cette classification s'étale de la classe A pour des structures en moellons brutes à la classe C pour des édifices en pierre massive, le degré de dommage (du faiblement endommagé à la destruction totale), et la quantité de bâtiments d’une certaine classe de vulnérabilité ayant subi des dommages d’un certain degré. C’est la combinaison de ces trois critères qui permet d’évaluer une intensité entre 1 et 12. Il est cependant fondamental de préciser que cette échelle s’applique pour des typologies de bâtiments représentatives en nombre de la zone étudiée. Les typologies particulières que sont les édifices publics, les églises, les structures à colonnes sont exclues. Ces structures ont en effet des caractéristiques vibratoires singulières. Pour simplifier, une amplitude importante intervenant pour une fréquence de sollicitation proche de la période fondamentale d’une structure de type clocher est susceptible de conduire à d’importants dégâts pour cet édifice sans pour autant impacter les autres typologies. Ceci met en lumière une limite importante des descriptions des séismes historiques, qui font principalement état de l’endommagement de typologies singulières comme celle listées par Ambraseys (2009).

Dans le texte d'Agathias, la description du degré de dommage de certaines structures est précise : l’entrechoquement des toits, des colonnes projetées, une ville presque entièrement détruite, etc. Ces détails suffisent pour associer un degré de dommage 4 à 5 parmi les cinq disponibles dans l’EMS98. Peu d’informations sont en revanche données pour identifier une classe de vulnérabilité, sans doute entre A et C. La quantité de bâtiments affectés (troisième critère de l'EMS-98) est ici vaguement précisée. On comprend qu'une large partie de la ville semble avoir été détruite. La réaction de la population est également observée puisqu’elle est décrite comme se précipitant à l’extérieur des bâtiments suite à la première secousse. Ces trois critères semblent permettent de grossièrement évaluer une intensité entre 9 et 10 selon l’EMS-98, compatible avec les résultats des travaux antérieurs (28).

De récentes fouilles archéologiques ont mis en lumière des dommages qui pourraient être associés à des séismes historiques après 550 (29). Il est cependant difficile de discriminer les effets du choc principal du 14 décembre 557 de ses répliques.

L’intensité macrosismique reste une information localisée. L’identification d’autres traces ou de documents décrivant les effets dans un voisinage de Constantinople permettrait de contraindre les isoséistes (courbes caractérisant un seuil d’intensité ressenti similaire). Elle est également entachée d’incertitude, pouvant être victime de la subjectivité de l’information. La source qui nous est rapportée est une source secondaire qui reste néanmoins pertinente, à défaut d’autres sources primaires (30).

Ouverture sur le présent : Vivre un séisme, et survivre

Témoignage de celui qui cherche les témoins (par Timour Ozturk, journaliste qui a visité Antioche après le 6 février 2023)

À Antakya, aux alentours de 3 heures du matin, mardi 7 février 2023, presque aucune lumière ne vient éclairer la route dans la nuit. La veille, le séisme et sa principale réplique ont détruit tout le réseau électrique. Les lampadaires sont éteints. Seuls les phares de la voiture que je conduis illuminent la chaussée déformée par les secousses. Sur les côtés, on distingue les formes étranges des bâtiments détruits, affaissés sur eux-mêmes, écroulés sur le côté. De temps à autre, une silhouette apparaît devant la toile d’une tente, ou dans l’habitacle d’une voiture garée sur le trottoir.

Avec trois collègues, nous venons d’arriver d’Istanbul pour raconter ce qu’il se passe à Antakya, moins de 24 heures après le tremblement de terre du 6 février 2023. Pour « couvrir » la catastrophe, comme on dit dans le jargon des journalistes. Nous ne savons pas encore que cette ville, proche de la frontière avec la Syrie, dans le Sud de la Turquie, est la plus touchée. Une dizaine de provinces sont affectées, c’est plus ou moins par hasard que nous avons décidé d’aller à Antakya, et pas dans une autre ville sinistrée. J’ai quelques heures devant moi avant de décrire à la radio française, à partir de 6 heures du matin, la situation sur place. Quelques heures pour tenter de comprendre l’ampleur du désastre, et recueillir de premiers témoignages. Avec mes trois collègues, nous nous engageons dans une rue perpendiculaire à la grande route qui traverse les faubourgs au Nord d’Antakya. Nous prenons soin de ne pas nous garer près d’une station-service ou d’un immeuble encore debout, car une violente réplique pourrait embraser le carburant ou ensevelir nos voitures sous des tonnes de béton.

Dans la lumière de nos phares, plusieurs personnes émergent de l’obscurité. Elles s’approchent de nous et nous interpellent par nos vitres baissées : « Pouvez-vous nous aider ? Le bâtiment qui s’est effondré ici est un hôpital. Nous avons tiré deux patientes âgées des décombres. Il faudrait que vous les ameniez dans un autre hôpital qui a résisté au séisme, à quelques kilomètres d’ici. » Nous aidons les deux dames âgées à monter dans nos deux voitures. Je n’ai jamais connu ça dans ma carrière de journaliste. Arrêter de travailler comme reporter, et m’improviser « ambulancier », car l’urgence l’exige. Je jette un rapide coup d'œil à mon téléphone : pas de réseau téléphonique ni de connexion internet. Difficile dans ces conditions de me connecter aux studios parisiens de ma radio pour transmettre des informations.

Plusieurs heures plus tard ce matin-là, après avoir assisté à une opération de sauvetage d’un homme âgé et d’une femme prise au piège sous les décombres de leurs immeubles, après avoir enregistré avec mon micro des témoignages de rescapés, je marche entre les ruines à la recherche de réseau téléphonique. Le soleil se lève et je réalise enfin l’étendue des dégâts. Les immeubles détruits à perte de vue. Et le nombre potentiel de victimes.

Dans les jours qui suivirent, nous avons sillonné avec mes collègues la province du Hatay, dont Antakya est le chef-lieu. Nous avons parlé à des dizaines de survivants, vu des milliers de bâtiments en ruine, et aperçu les corps de quelques victimes, tirés des décombres par les secouristes. Les premiers jours, la charge de travail est immense. Il faut matin, midi et soir, faire le récit à la radio de ce qu’il se passe. Il faut également écrire des articles dès qu’un coin de table est libre pour poser son ordinateur. Dès qu’on arrive à se connecter au réseau. À défaut, la voiture devient notre bureau. Notre chambre à coucher aussi, car il n’y a ni hôtel ouvert, ni aucun bâtiment sûr. Les trois premiers jours de la catastrophe, j’ai eu le temps de faire deux siestes de 30 min. Dehors, il faisait froid en plein hiver. Mercredi 8 février, au soir, j’étais donc épuisé au moment d’entamer un nouveau reportage dans un cimetière près de la ville d’Iskenderun, dans la province du Hatay.

Déjà choqué, éprouvé par les témoignages terribles des survivants sans nouvelles de leurs proches, j’ai eu du mal à sortir de la voiture pour me confronter à ces gens brisés par le chagrin, en larmes, enterrant leurs morts. En entendant les lamentations des familles, j’ai compris que j’étais incapable de les déranger dans leur peine pour leur poser des questions. Je me suis finalement résolu avec une collègue à interviewer un imam, qui s’occupait des funérailles. Cet homme était un volontaire, venu de l’Ouest du pays, pour aider dans les cimetières des régions sinistrées. Alors que j’étais au bout de mes forces, lors de l’entretien, ce religieux a eu une phrase qui m’a marqué. Pour expliquer sa présence, il nous a dit : « Il y a des secouristes volontaires qui viennent de loin pour sauver des vies, des travailleurs humanitaires qui distribuent de la nourriture aux survivants, et moi, mon rôle est d’être là pour les familles dans le deuil. Comme votre rôle est de venir raconter tout ça. »

Pour la première fois depuis le séisme, quelqu’un répondait à la question que je me posais inconsciemment. À quoi est-ce que je peux bien servir ici ? Si je ne suis pas venu pour sauver des vies, ma mission n’est-elle pas dérisoire ? « Non », affirmait en quelque sorte cet imam, « c’est votre rôle, il a un sens ». Ce soir-là, avant de pouvoir reprendre la route, j’ai pleuré longuement de fatigue et de tristesse devant tant de détresse et de malheur.

    1. Dionoso 2022, voir tout particulièrement la photographie p. 285
    2. Agathias, Histoires, guerres et malheurs du temps sous Justinien, prés., trad. et notes P. Maraval  p. 306 n°4
    3. Agathias, V, 3, 10
    4. Agathias, V, 3, 1
    5. Jean Malalas, Chronographie, XVIII, 488-490
    6. Jean d'Ephèse, Histoire ecclésiastique, 328-329
    7. Voir les différentes explications possibles dans Ambraseys (2009), pp. 208-212
    8. Agathias, V, 3, 9
    9. Berger 2022, pp. 33-39
    10. Dagron 1974
    11. Mango 2004 ; Berger 2022, pp. 39-43
    12. Kaldellis 2022, p. 50
    13. Vie d’Olympias, 5 ; Socrate, Histoire Ecclésiastique VI, 23
    14. Saliou 2018, pp. 83-86, avec bibliographie ; voir aussi Magdalino 2022 et Berger, Niewöhner 2022
    15. Socrate, Histoire Ecclésiastique, VI, 23
    16. Ambraseys 2009, pp. 144-148, 158-161, 163-165, 174-176,195-198
    17. Ambraseys 2009, p. 208
    18. Ambraseys 2009, pp. 208-211
    19. Malalas XVIII, 124
    20. Synaxaire de Constantinople, cité par Ambraseys 2009, p. 209
    21. Ambraseys 2009, pp. 163-164
    22. Ambraseys 2009, p. 166
    23. Ambraseys 2009, pp. 182-183
    24. Meghraoui et al., 2021
    25. Chartier, 2019
    26. Voir Mussion et al., 2010 pour une synthèse
    27. European Macroseismic Scale 1998, Grünthal et Levret, 2001
    28. Ambraseys, 2009
    29. Barris et al., 2021
    30. Albini et al., 2017

    Bibliographie :

    Sources :

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    • Saliou C., « Construire en capitale : la loi de Zénon sur la construction privée à Constantinople (CJ VIII, 10, 12) : une relecture », in  C. Morrisson, J.-P. Sodini (dir.), Constantinople réelle et imaginaire. Autour de l’œuvre de Gilbert Dagron, Paris, 2018, pp. 79-102.
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