Pistes pour la classe
- La fondation de Rome
- Les rois de Rome
- Le développement de Rome à l’époque d’Auguste
- Les grands scientifiques romains
- La romanisation
- Les aqueducs
- Les thermes
- Les jeux de l’amphithéâtre
- La maison romaine
- L’hygiène à Rome
Les Romains, peuple de l’eau douce
L’eau, indispensable à la vie, joue un rôle crucial dans le développement de l’humanité. De tout temps, les peuples se sont installés près des points d’eau, condition de leur survie et de leur bien-être. Rome n’a pas échappé à cette règle : son histoire est étroitement liée à l’eau douce du Tibre. Selon la légende, Romulus et Remus ont été sauvés des eaux du Tibre avant d’être allaités par une louve. Placés dans une corbeille sur le fleuve et voués à la mort, les deux jumeaux semblent avoir été protégés par les eaux du fleuve alors en crue. Lors de la décrue, les enfants auraient été délicatement déposés sur la terre ferme. Si l’on en croit la légende, l’eau douce est à la source même de l’identité romaine.
Le site de Rome est, quant à lui, intimement lié à l’eau, puisque l’emplacement choisi par Romulus correspond à une zone marécageuse du Tibre, gorgée de sources et dominée par les sept collines que sont le Palatin, l’Aventin, le Capitole, le Quirinal, le Viminal, l’Esquilin et le Caelius. Rome bénéficie d’une position stratégique indéniable : d’une part, les sept collines et l’éloignement suffisant de la côte la protègent des ennemis ; d’autre part, le Tibre, en permettant le transport de marchandises, relie la Ville à la mer Méditerranée. Néanmoins, la présence de marécages en contrebas des sept collines s’est avérée cause d’insalubrité et source de maladies, les poussant rapidement à s’établir sur les hauteurs, à la recherche du « bon air ». Comment avoir de l’eau pure, non polluée ? Cette question, encore d’actualité en ce début de XXIe siècle, s’est posée de manière prégnante aux Romains, les poussant à réfléchir à la gestion de cette précieuse ressource. Très vite, il s’est agi, pour répondre à des besoins primaires de survie, de devenir indépendant de la nature et de tenter de la maîtriser. Dans cette optique, Tarquin l’Ancien, le cinquième roi de Rome, fait assécher la région du forum pour la rendre habitable.
Avoir de l’eau pure, un enjeu crucial pour les Romains
Un des défis environnementaux que les Romains doivent relever est de trouver un moyen d’avoir accès à de l’eau pure, élément rare, sans lequel aucun développement n’est envisageable. Dans un premier temps, ils utilisent l’eau du Tibre, l’eau des sources environnantes et l’eau de pluie, se calant sur le cycle naturel de l’eau. La problématique de l’eau les amène à réfléchir à celle de l’habitat : la domus (maison) romaine est conçue pour que chaque particulier puisse recueillir les eaux de pluie grâce à un compluvium (un trou carré fait au centre du toit de l’atrium d’une maison) et un impluvium (bassin situé en dessous d’un compluvium pour recueillir les eaux de pluie). L’eau est ensuite stockée dans des citernes et utilisée dans la vie de tous les jours. Dans les amphithéâtres, l’eau qui tombe des gradins alimente des citernes publiques. Si elles sont très utiles pour stocker l’eau, les citernes présentent plusieurs inconvénients. D’une part, elles doivent être suffisamment solides pour résister à la pression de l’eau et rester étanches : la solution est alors de recouvrir la paroi d’un enduit, appelé opus signinum ou mortier rouge, dont Vitruve nous donne la recette et la composition (« uti arena primum purissima asperrimaque paretur ; caementum de silice frangatur ne gravius quam librarium, calx quam vehementissima mortario misceatur, ita ut quinque partes arenae ad duas calcis respondeant. » / « Il faut, tout d’abord, avoir du sable très pur et très rude, puis fragmenter dans la pierre des éclats qui ne pèsent pas plus d’une livre, et faire le mortier en ajoutant la chaux la plus fusante possible dans la proportion de cinq parts de sable pour deux de chaux », De Architectura, 8, 7, 14). D’autre part, pour obtenir de l’eau pure, il faut que l’eau décante, ce qui engendre un dépôt constant de boue et de limon au fond des citernes. Des vidanges annuelles sont nécessaires et sont confiées aux esclaves qui, les pieds dans la boue, rassemblent les impuretés et salissures avant qu’une eau à forte pression les évacue.
Frontin, dans son traité De Aquae ductibus Urbis Romae, nous révèle que ces solutions ont perduré jusqu’en 441 : « Ab Urbe condita per annos CCCCXXXXI contenti fuerunt Romani usu aquarum, quas aut ex Tiberi, aut ex puteis, aut ex fontibus hauriebant. » / « Jusqu’à l’an 441 de la fondation de leur ville, les Romains se contentèrent, pour leur usage, des eaux qu’ils tiraient du Tibre, des puits ou des sources. » Mais, face à l’accroissement constant de la population et au développement de la ville, elles deviennent insuffisantes. L’eau est une ressource indéfiniment renouvelable mais pas illimitée. Il faut alors trouver des solutions pour la faire venir et l’acheminer au cœur de Rome puis, par la suite, des autres villes romaines. Satisfaire les besoins croissants d’une population toujours plus nombreuse avec une ressource fixe et limitée reste un enjeu d’actualité au XXIe siècle...
L’invention des aqueducs, ces constructions monumentales que nous pouvons aujourd’hui encore admirer, est la réponse révolutionnaire des ingénieurs romains à la pression démographique. Grâce à eux, les Romains n’attendent plus que l’eau tombe mais peuvent la prendre là où elle se trouve et ce, même à des kilomètres de leur ville. Le principe est, une fois une source d’eau pure identifiée, de construire un canal en pente pour la conduire jusqu’au lieu de consommation.
Selon Vitruve, la méthode pour trouver une eau pure consiste, en tout premier lieu, en l’observation de l’environnement de la source et de l’état de santé des populations avoisinantes. L’eau doit également être exempte de mousse et de jonc et être la plus transparente possible.
Il faut ensuite conduire l’eau (« aquae ductus » / « la conduite de l’eau » à l’origine du nom « aqueduc ») ce qui nécessite de contrôler à la fois la pente, la vitesse et le débit. C’est la seule gravité de l’eau qui doit la faire se déplacer. Entre le point de départ et le point d’arrivée, elle circule dans un specus, un canal couvert, qui la protège du soleil, des animaux et des hommes qui pourraient la souiller. Pour garantir son étanchéité, le specus est construit d’une seule pièce, soit directement dans la roche, soit maçonné dans le sol et ses parois sont revêtues de l’opus signinum. Comme il est de grande dimension, il a peu de risque d'être obstrué, mais si cela se produit, il est suffisamment grand pour qu’un homme puisse s’y glisser et en effectuer l’entretien. Des regards sont d’ailleurs prévus à intervalles réguliers pour y faire rentrer la lumière et en faciliter l’accès.
La pente du specus doit être calculée avec précision et trouver le parcours le plus adéquat. Ainsi, la pente moyenne du pont-aqueduc du Gard est de 25 centimètres par kilomètre soit de 0,4 % ! Pour ce faire, comme nous le décrit Vitruve, les ingénieurs romains utilisent deux instruments : la groma pour établir avec précision le tracé de l’aqueduc et le chorobate pour déterminer les différences de niveau. En cas de pente trop élevée ou s’il faut franchir un obstacle (fleuve, vallée…), le specus est installé sur un support : un mur de soutènement ou des arcades.
Arrivée à la ville, l’eau est ensuite recueillie dans de vastes bassins couverts appelés piscinae limariae, où elle décante et est filtrée une dernière fois. L’eau va ensuite dans des châteaux d’eau (castellum) qui sont à la fois le point d’arrivée des aqueducs et le point de départ vers les réseaux de distribution de la ville. Les canalisations qui distribuent l’eau sont soit des tubuli (petits tuyaux) de bois ou de poterie, soit des fistulae (tuyaux) de plomb.
À Rome, quatre aqueducs sont construits pendant la République : l’Appia, l’Anio Vetus, la Marcia et la Tepula. Puis, pour répondre aux besoins grandissants de l’Urbs, cinq autres aqueducs sont mis en chantier, sous les Julio-Claudiens. Frontin qui a vécu à la fin du Ier siècle après J.-C. écrit à ce propos : « Les eaux qui arrivent maintenant à Rome sont l’Appia, l’Anio Ancien, la Marcia, la Tepula, la Julia, la Virgo, l’Alsietina, appelée aussi Augusta, la Claudia, et l’Anio Nouveau. » Grâce à eux, Rome reçoit quotidiennement 993 000 mètres cube d’eau ! Au-delà de l’Urbs, des aqueducs sont construits dans maints endroits de l’Empire romain, comme le majestueux Pont-Aqueduc du Gard dans le Sud de la France. Arcs de triomphe pacifiques, ils sont, à chaque fois, des symboles de la romanisation.
De l’utile à l’agréable : l’omniprésence de l’eau à Rome
Si les Romains réussissent de façon ingénieuse à résoudre l’épineux problème de leur approvisionnement en eau et à faire de leurs aqueducs un symbole de la romanité, quelle utilisation ont-ils de cette eau une fois acheminée ?
En premier lieu, il s’agit de répondre à leurs besoins essentiels en permettant à chacun d’y avoir accès. La domus romaine est pensée en ce sens : les particuliers ont, dans leur maison, leurs propres citernes qui sont alimentées soit par les impluvia soit par les aqueducs. La citerne est en général placée près de la cuisine. Dans les plus riches demeures, les chambres et la salle à manger disposent aussi d’un accès à l’eau. Des fontaines voient le jour dans les jardins privés. Les habitants des insulae ont, quant à eux, accès à des fontaines publiques dont le nombre croît à Rome au fil des siècles et qui émaillent le paysage romain. Celles-ci sont reliées à des citernes publiques, elles-mêmes alimentées par les aqueducs. L’eau a un usage culinaire et, portée à ébullition, sert à cuire les aliments. Elle sert aussi à couper le vin. Elle peut enfin être bue, mais pour cela, il faut qu’elle ait été bouillie auparavant, afin d’éliminer les germes.
L’eau joue aussi un rôle prépondérant dans l’hygiène des romains. Les Romains se rendent quotidiennement aux balnea (thermes) pour se laver, tout comme aux latrines, attenantes à ces établissements. Dans ce lieu d’aisance, les Romains s’assoient sur des bancs percés d’orifices pour se soulager. L’eau des égouts, vecteur de propreté, passe dessous et évacue l’urine et les excréments vers le Tibre.
L’eau sert à protéger la ville. À Rome, les incendies représentent un danger majeur. Des vigiles sont ainsi chargés de monter la garde nuit et jour. Au moindre départ de feu, ils essaient de l’éteindre avec des draps cousus, appelés centones. Si cela se révèle insuffisant, ils ont recours à l’eau. Les aquarii entrent alors en scène. Ce sont des hommes spécialement formés pour connaître toutes les réserves d’eau de la ville. Ils organisent des chaînes humaines : on jette par seaux entiers l’eau publique sur les zones embrasées pour éteindre le feu.
L’eau est également un acteur de la vie économique, du negotium, puisqu’elle est beaucoup utilisée dans certaines industries, en particulier par les foulons. Le travail des foulons consiste à dégraisser la laine encore chargée de la graisse des moutons. Ils se chargent aussi du nettoyage des tissus et des vêtements. Grands consommateurs d’eau, ils l’utilisent à chaque étape de leur travail, ainsi que pour le nettoyage des cuves. L’étape la plus frappante de leur activité est celle qui consiste à laver les étoffes de laine : des esclaves sont chargés de piétiner le tissu dans des cuves contenant de l’eau mélangée avec du sel et de l’urine ! Ce mélange permet une réaction chimique produisant de l’ammoniaque, un puissant détachant.
Au-delà des fonctions sanitaires et économiques, plus le niveau de vie des Romains se développe, plus leur consommation en eau s’accroît et plus celle-ci est associée au plaisir et au temps de l’otium. Les balnea (thermes) se multiplient dans l’Empire romain. Un moment aux thermes dépasse la seule fonction hygiénique et obéit à un parcours bien codifié. Après s’être dévêtus dans l’apodyterium (vestiaire), les romains grattent leur sueur avec un strigile puis se baignent dans le caldarium, un bain chaud. Pour se refroidir et raffermir leur peau, ils vont ensuite dans le tepidarium, un bain tiède, avant de se plonger dans le frigidarium, le bain froid. Après leurs ablutions, ils prennent l’habitude de faire du sport, lire, manger… La dimension sociale prend le pas sur la dimension sanitaire : autour de l’eau se nouent des relations, la vie sociale et politique s’organise. Au fil du temps, les thermes, à l’instar des aqueducs, deviennent également un symbole durable de la romanité.
L’organisation de naumachies, reconstitutions de combats navals, constitue le point ultime d'usage d'agrément de l’eau. Celle-ci devient alors le moyen du spectacle. Les naumachies ont lieu dans des bassins provisoires près du Tibre. C’est le cas de la première organisée par César en 46 avant J.-C. À partir du règne de Néron, elles peuvent aussi avoir lieu dans un amphithéâtre. Titus, en 80 après J.-C., pour l’inauguration du Colisée, en organise deux. La difficulté est de rendre l’arène du Colisée suffisamment étanche pour recevoir l’eau, qui, malgré tout, ne devait pas avoir beaucoup de profondeur. Avec ces spectacles coûteux, l’usage de l’eau devient extravagant et démesuré : selon Frontin (De aquaeductibus Urbis Romae, 11, 1-2), la naumachie organisée par Auguste en 2 avant J.-C. est même à l’origine de la construction d’un aqueduc, l’Aqua Alsietina !
Le traitement des eaux usées
Face à une consommation d’eau toujours exponentielle, la question de l’évacuation des eaux usées s’est rapidement posée. Si les aqueducs acheminent l’eau pure, il faut pouvoir, à l’inverse, rejeter l’eau sale loin de Rome. Une réflexion sur le cycle de l’eau s’est imposée aux Romains car les eaux usées deviennent rapidement sources de maladies. Tarquin l’Ancien, le cinquième roi de Rome, jette les bases du traitement des eaux en créant la Cloaca Maxima (le très grand égout) vers 600 avant J.-C. Il s’agit d’un égout qui s’étend sur 800 mètres environ du centre du Forum au Tibre. Tarquin le Superbe, le dernier roi, entreprend la rénovation de ce canal qu’il agrandit de manière importante. Désormais il doit non seulement pouvoir recueillir les eaux descendant des collines et du sol, mais aussi toutes les eaux usées. Au fil des siècles et de l’expansion de l’Urbs, la Cloaca Maxima continue de se développer : tout un réseau de drains, de canaux et de galeries toujours plus nombreux s’y déverse. Le canal, conçu au début à ciel ouvert, devient souterrain, par souci d’hygiène afin d’éloigner la population des immondices.
À partir du règne d’Auguste, Rome dispose de trois égouts chargés de rejeter les eaux noires dans le Tibre. La Cloaca Maxima continue de drainer le forum et ses alentours. Au Nord, un deuxième égout assainit la région comprise entre l’Aventin et le Palatin. Une troisième structure est dévolue à la zone du nouveau champ de Mars et débouche au Sud du ponte Rotto. À chaque fois, un canal principal collecte l’eau provenant de petites galeries qui suivent le tracé des rues et dans lesquels des canaux secondaires se déversent. Ce sont ces canaux qui passent notamment sous les latrines.
Gérer l’eau, un enjeu politique
Si de nos jours, la gestion de l’eau est au cœur des préoccupations géopolitiques et constitue une question environnementale majeure au niveau planétaire, cela était déjà le cas à Rome : que ce soit les Rois, les consuls de la République ou les Empereurs, tous se sont préoccupés du sujet. La construction des aqueducs ou des égouts se décide au sommet de l’état avant d’être déléguée à une administration. Trajan, particulièrement préoccupé par le sujet, commande un rapport sur l’eau à Frontin qui rédige alors son traité De Aquaeductibus Urbis Romae. Pendant la période de la République, deux censeurs, chargés des grands travaux publics, s’en occupent. Sous Auguste, Agrippa, édile et conseiller du Princeps, en est chargé et obtient le titre de « curateur des eaux », charge qui perdurera à la gestion de l’eau. Le curateur emploie beaucoup de personnel, dédié à l’entretien des aqueducs, des fontaines, des châteaux d’eau...
L’eau, bien public, est gratuite et destinée à tous les citoyens, à condition néanmoins qu’ils n’en fassent pas commerce. Si tel est le cas, ils doivent payer un impôt : c’est le cas des agriculteurs, des artisans et des industriels. Les foulons par exemple, doivent verser une redevance servant à l’entretien des fontaines publiques. La fraude se développant, un système de contrôle et de répression est instauré.
Si l’eau s’avère être une des conditions de la grandeur et du rayonnement de Rome au fil des siècles, elle est bel et bien un élément fondamental qui participe de l’identité du peuple romain. Non seulement elle permet aux Romains de vivre dans les meilleures conditions d’hygiène possibles mais, dès l’origine, sa nécessité les pousse à se surpasser et à innover en les confrontant à des problématiques environnementales encore d’actualité. La gestion des ressources en eau leur permet de poser les jalons d’une première réflexion sur le développement durable avec ses réussites - les aqueducs, les égouts - et ses dérives - les naumachies. De nos jours, les vestiges des thermes ou des aqueducs continuent de nous signifier l’enjeu majeur que sa gestion a constitué et souligne l’inscription de Rome, Ville Éternelle, dans le temps. La présence de l’eau à Rome est aujourd’hui encore saisissante : en témoignent les nombreuses fontaines, en particulier la célèbre et monumentale Fontaine de Trevi.
Ce qu’écrit Frontin :
Sentit hanc curam imperatoris piissimi Nervæ principis sui regina et domina orbis in dies, quæ terrirum dea consistit, cui par nihil, et nihil secundum : et magis sentiet salubritas ejusdem æternæ Urbis, aucto castellorum, operum, munerum, et lacuum numero. Nec minus ad privatos commodum ex incremento beneficiorum ejus diffunditur : illi quoque, qui timidi illicitam aquam ducebant, securi nunc ex beneficiis fruuntur. Ne pereuntes quidem aquæ otiosæ sunt : alia jam munditiarum facies, purior spiritus ; et causæ gravioris cœli, quibus apud veteres Urbis infamis ær fuit, sunt remotæ.
Ce soin des eaux de la part de l’empereur Nerva, le plus dévoué des princes, produit de jour en jour son effet dans Rome, cette reine et maîtresse du monde, la déesse des nations, que rien n’égale, et dont rien n’approche. On reconnaîtra encore mieux la salubrité de la ville éternelle par l’augmentation du nombre des châteaux d’eau, des travaux publics, des spectacles, des bassins ; et les particuliers ne profiteront pas moins de ces nouveaux bienfaits : il en est même qui, n’ayant usé qu’avec crainte de leurs détournements illicites, en jouiront maintenant avec sécurité par la faveur du prince. Les eaux même qui débordent des bassins sont utilisées : tout a pris l’aspect de la propreté ; on respire un air plus pur : car les causes d’insalubrité qui lui avaient fait donner anciennement une si triste renommée, ont disparu.
Frontin, De Aquaeductibus Urbis Romae, 88, traduction Ch. Bailly, 1848