Tarraco - La plus ancienne colonie romaine ibère Mare nostrum- Espagne

L’histoire de la cité

  • La cité est probablement fondée à la fin du IIè millénaire avant J.-C. par un peuple de la Mer Égée. Dès 1500-1000 avant J.-C., les Carthaginois y établissent des comptoirs de commerce. Cependant, l'origine de la ville reste encore aujourd'hui incertaine car la plupart de ses vestiges datent de l’époque romaine. Elle pourrait être phénicienne, carthaginoise, étrusque, grecque, ou simplement ibère.
  • En 218 avant J.-C., lors de la Seconde Guerre Punique, elle est conquise par Gnaeus et Publius Cornelius Scipio. C’est ce que nous raconte Pline l’Ancien : ils s'emparent de l’oppidum ibère Cese (ou Cesse ou Kese) et l'utilisent pour se poser en rivale à Carthagène, la « Nouvelle Carthage » fondée par les Carthaginois, qui exploitent des mines et redonnent à Carthage sa puissance économique et commerciale, détruite après les Guerres puniques. Elle devient la principale base d'hiver des troupes romaines en Hispanie, dont la défense est assurée par la construction d’une muraille et d’un port commercial. Elle est alors un territoire stratégique où se développe la Pax romana, une cité administrative et marchande d’importance majeure pour l’Espagne romaine et le centre du culte impérial pour toutes les provinces ibériques.
  • En 45 avant J.-C., Jules César donne à la cité le statut de Colonia lulia Urbs Triumphalis Tarraco (colonie romaine de droit romain).
  • De 27 à 25 avant J.-C., Auguste y réside pour suivre les opérations militaires sur la côte ibère et lui donne le titre d’Hispania Tarraconensis (capitale de la province tarraconaise). Il lance un programme de grands travaux, accroissant sensiblement le prestige de la ville, qui ne cesse de se développer jusqu’au IIè siècle après J.-C. Selon Florus, orateur romain du IIè siècle après J.-C., la vie y est particulièrement agréable.
  • Elle devient ensuite la résidence des Empereurs :
    • celle de Galba, qui y vit de 61à 69 après J.-C., la gouverne avant de se lancer dans une lutte contre Néron et avant que toute l’Ibérie ne se rallie à lui et Othon, proconsul de Lusitanie (actuel Portugal).
    • celle de l’Empereur Hadrien, ponctuellement, lors de ses voyages de 121 à 125 après J.-C.
  • Cependant, elle subit les invasions barbares : les Francs au milieu du IIIè siècle après J.-C. puis les Wisigoths en 464. Les habitants quittent alors progressivement la ville, pillée et détruite, exception faite du centre urbain qui subsiste.

L’architecture de la cité

 

Taracco

Reconstitution de Tarraco à l’époque impériale, © Wikimedia commons

  • L’urbanisme romain de Tarraco est unique. En effet, le tracé de la ville a été adapté à la configuration du sol grâce à un ensemble de terrasses artificielles situées autour du forum ainsi que dans le quartier résidentiel de la cité romaine. Elle se divise en deux parties : l’une en hauteur, consacrée à l’administration de la province et à la religion ; l’autre, en contrebas, consacrée aux loisirs, à la ville résidentielle et son forum qui s’étendent vers la mer et le port. La cité et les monuments antiques attenants couvrent une surface totale de 32,83 ha.
  • Le système défensif des murailles de la cité, le plus ancien des provinces romaines, bâti à l’époque des Guerres puniques par les Romains et les Ibères, est particulièrement efficace : 6 m de haut ; 4,5 m d'épaisseur et environ 3 500 m de long. Il s’étend sur trois terrasses, utilisées pour des réunions politiques de haut niveau et pour rassembler les communautés de l’Hispanie citérieure dans l’Empire romain, ce qui donne une idée de la grandeur de la cité impériale.
  • Le forum provincial, traversé par une Via triumphalis (Voie triomphale), est un ensemble monumental de 18 ha, constitué de deux grandes places qui contiennent les principaux édifices de la cité. Il est construit sous Vespasien, vers 73 après J.-C. Une des deux places, située dans la partie haute de la cité, mesure 153 m sur 136 m et est entourée d’un mur de 9 m de haut et d’un portique de 11 m de large. Elle a un rôle religieux, administratif et politique : elle est le siège du Consilium Provincae Hispaniae Citerioris (Conseil provincial) qui réunit, une fois par an, une assemblée de délégués de toutes les colonies et cités de la province romaine, pour y célébrer, dans le temple impérial, des cérémonies en l’honneur de l’Empereur. L’autre place, plus grande, dédiée aux cérémonies, située en contrebas et reliée à la première par un escalier, mesure 175 m de large sur 318 m de long et est entourée d’un large portique et d’une galerie voûtée. Dans deux angles de la place, se tiennent deux tours servant de salle d’audience et de prétoire (servant à rendre la justice) et permettant l’accès, par un escalier, à l’étage inférieur de la cité, où est construit le cirque. Le forum provincial contient aussi le tabularium où sont entreposées les archives de l’Etat, le coffre contenant le trésor de l’Etat et la Curie où se réunissent les comices (assemblées) qui prennent des décisions politiques et militaires.
  • En contrebas du forum provincial, se trouve le cirque. Il est construit sous l’Empereur Domitien, à la fin du Ier siècle après J.-C. Comme au Circus Maximus à Rome, c’est là que se déroulent les courses de chevaux et de chars. Il mesure 325 m de long et 115 m de large et peut contenir environ 24 000 spectateurs. Son originalité tient au fait qu’il a été construit à l'intérieur de la ville, adaptant ainsi son architecture aux contraintes géographiques environnantes.
  • Sur le forum, sont situés plusieurs temples :
    • Le plus ancien est celui de Jupiter : il rappelle la venue et l'abandon d'Europe par Jupiter ; c’est dans ce temple que, selon Suétone, Galba, lorsqu'il est proclamé Empereur en Espagne, se voit offrir par le peuple une couronne d'or du poids de quinze livres.
    • On trouve aussi des temples dédiés à Junon, à Minerve – les deux autres membres de la Triade Capitoline – ainsi qu’à Vénus, à Mars et à Neptune puisque la cité est un port maritime important.
    • Les cultes secondaires importés sont aussi représentés : on trouve des temples dédiés à Isis (déesse égyptienne protectrice des femmes et des enfants), à Mithra (dieu indo-iranien vénéré dans un culte à mystères) ainsi qu’à Silvanus (dieu étrusque des forêts) et à Circé (déesse aux attributs de magicienne).
    • Un temple dédié à Auguste, qui, selon Tacite, après sa mort, éclipse tous les autres dieux. L’emplacement du temple est aujourd’hui inconnu mais, d’après la numismatique (étude des pièces de monnaie) et des éléments architecturaux du temple retrouvés dans la ville, on suppose qu’il fut un monument magnifique contenant un autel au dieu Auguste, associé à celui de la déesse Rome. En effet, Auguste, après avoir débarqué en 27 avant J.-C. à Tarraco avec une armée pour marcher contre les Cantabres (peuple du Nord de la Péninsule ibérique), tombe malade et y séjourne deux ans, lors desquels il est investi de ses huitième et neuvième consulats. Il fait bâtir dans la colonie un vaste palais : il n’en subsiste aujourd’hui que la grande tour carrée, appelée Torreón de Pílalos ou Cárcel (prison) de Pílalos.
  • Aux alentours du forum, dans la ville basse, au fond du port, se situe un vaste ensemble de constructions mises au jour au XIXè siècle et datant du IVè siècle après J.-C., entre les règnes de Gratien (359-383) et ceux d'Arcadius (377-408) et Honorius (384-423). Cet ensemble, qui contient les thermes appelés « Thermes de Théodose » et sa palestre, est détruit au milieu du Vè siècle après J.-C. par les Wisigoths. Il en reste si peu d’éléments qu’il est impossible d’en établir un plan.
  • Le théâtre romain de Tarraco date de l'époque d'Auguste, de la fin du Ier siècle, moment où se développe la cité et est utilisé jusqu’à la fin du IIè après J.-C. Une partie de sa cavea (gradins) est construite sur la pente naturelle du terrain ; l’autre est dotée de cryptoportiques permettant d’accéder aux gradins par en-dessous. Comme tout théâtre, il est composé de plusieurs parties : la cavea (gradins) où le public est disposé selon sa catégorie sociale ; la scaena (scène) et le proscaenium (avant-scène) où évoluent les acteurs, placés tous deux sur un podium décoré par un exèdre ; le frons scaenae (mur de scène) monumental. Derrière la scène, se trouve une place avec des jardins aménagés pour permettre aux spectateurs d’accéder au théâtre. Actuellement, ne subsistent que les cinq premiers rangs de la cavea (gradins) autour de l'orchestra et deux des trois escaliers qui en permettaient l’accès. On a également conservé la base du pulpitum (rideau de scène) et du frons scaenae.
  • L’amphithéâtre de Tarraco, situé hors des murailles de la ville, en bord de mer pour permettre un accès facile aux spectateurs et aux animaux arrivant par bateau, est construit au IIè siècle après J.-C. En partie taillé à même la roche, en partie soutenu par des voûtes du côté de la mer, il est très bien conservé. Il est utilisé jusqu’au IVè siècle après J.-C. comme lieu de spectacles pour les hoplomachia (combats de gladiateurs), naumachia (combats navals) ou venationes (chasse de bêtes sauvages), au même titre que le Colisée à Rome. Il peut contenir jusqu’à 14 000 spectateurs. Il est formé d’une ellipse de 149 m par 119 m ; son arène mesure 85 m sur 56 m.
  • À l’extérieur de la ville, se situe traditionnellement la nécropole paléochrétienne. Il s’agit d’un ensemble funéraire situé près de la rivière Francolí, datant du milieu du IIIè siècle après J.-C. et utilisé jusqu’au Vè siècle après J.-C. C'est le cimetière paléochrétien le plus important de la Méditerranée Occidentale : on y a découvert plus de 2000 tombes qui permettent de mesurer la transition entre la romanité et le christianisme. Les types de sépultures découvertes sont très variées : tombes simples contenant une amphore servant d'urne funéraire, tombes sous tuiles (tegulae), sarcophages, cercueils de bois, mausolées… Elles sont les témoins de la vie quotidienne antique, comme la nina d'ivori (poupée en ivoire) de 23 cm, articulée aux épaules, coudes, anches et genoux ; elle est datée du IVè siècle et a été trouvée dans le sarcophage d'une fillette d'environ six ans.
  • À l’extérieur de la ville aussi, à 4 km au Nord de la cité, se trouve le pont-aqueduc de Tarragone construit sous Auguste, au Ier siècle après J.-C., pour alimenter les thermes et fontaines de la cité. Son architecture ressemble beaucoup à celle du Pont du Gard. L’eau de l’aqueduc est captée à la source de la rivière Francoli, à 92 m au-dessus du niveau de la mer, grâce à une retenue d’eau, située à environ 15 km de la ville. Ensuite, elle est conduite par un canal souterrain qui utilise les courbes de niveau naturelles du terrain avant d’arriver à une rivière qu’elle traverse au moyen d’un pont-aqueduc de 217 m de long, de 27 m de haut et d’environ 2 m d'épaisseur. L'étage supérieur est composé de 25 arches et l'étage inférieur de 11 arches mesurant chacune environ 5,90 m. L’eau est enfin recueillie dans un castellum aquae (château d’eau) pour être distribuée grâce à un réseau de tuyaux de plomb dans toute la ville.
  • Pour construire l’aqueduc ainsi que les monuments importants de la ville, il s’agit de trouver les matériaux sur place. C’est pourquoi on va les chercher directement dans la carrière de Mèdol, située à 9 km au Nord de la cité, à proximité de la Via Augusta qui relie Rome à Gadès (Cadix antique), permettant ainsi le transport de 50 000 m3 de pierre, jusqu’à Tarraco. Elle fournit d’énormes blocs de pierre calcaire, aux tons blancs, rosés ou dorés clair. Ses dimensions sont impressionnantes : plus de 200 m de large, de 10 à 40 m d'épaisseur, avec des parois quasi verticales de 12 m de haut maximum. En son centre, subsiste une colonne témoin faite de la roche originale intacte, ce qui est fréquent dans les carrières romaines.
  • À l’extérieur de la ville encore, à 5 km à l’Est de la cité, se trouve la tour des Scipion. C’est un tombeau romain de 9 m de haut environ, posé sur un socle presque carré de plus de 4 m de côté. Sa dénomination s’explique par l’identification erronée des deux personnages sculptés en bas-relief sur la paroi, les frères Gnaeus et Publius Cornelius Scipio qui installèrent avec leur armée, la première colonie romaine ibère. Mais aucune inscription dédicatoire ne justifie cette hypothèse. En effet, il s’agirait plutôt d’un cénotaphe (tombeau vide) ibère ou romain car, selon Tite-Live, les deux frères furent tous deux tués en luttant contre les Carthaginois et les Celtibères :  leurs corps disparurent dans la déroute, loin de Tarraco. De plus, sur le tombeau, sont sculptées deux figures en haut-relief représentant le dieu Attis, identifié par une inscription : il s’agit d’une divinité d'origine phrygienne, souvent complémentaire de Cybèle, dont il est à la fois le fils et l'amant ; son culte est très répandu dans tout l’Empire romain. Cette tour était certainement couronnée d'une pyramide qui n'a pas été conservée.
  • À l’extérieur de la ville toujours, à 20 km environ au Nord-Est de Tarraco, sur la Via Augusta, se situe l'arc de triomphe de Berà (toponyme situé à proximité, tirant son nom de la famille des premiers comtes de Barcelone). Il est construit au Ier siècle avant J.-C. en l'honneur de l'Empereur Auguste, comme le prouve un élément retrouvé : un groupe sculpté en bronze représentant l’Empereur. Il est rénové par Lucius Licinius Sura, sénateur romain nommé trois fois consul sous les Antonins, général et ami proche de Trajan à la fin du Ier siècle après J.-C. L’ensemble du monument mesure 12 m de haut sur 12 m de large et 2,34 m d'épaisseur. Il est construit en pierre de taille locale, composé d'une seule baie de 5 m de large et 11 m de haut, de quatre pilastres cannelés sur chaque face, surmontés de chapiteaux corinthiens et d’un entablement contenant une inscription dédicatoire faisant allusion à sa construction : Ex testamento L(uci) Licini L(uci) f(ilii) Serg(ia tribu) Surae consa [...]  (« Erigé selon la volonté de Lucius Licinus Sura, fils de Lucius, de la tribu Sergia »).
  • Pour prendre toute la mesure de la cité romaine de Tarraco, il faut savoir que deux autres sites archéologiques situés à l’extérieur de la cité sont d’une importance exceptionnelle :
    • La villa-mausolée de Centcelles, située à environ 5 km au Nord-Ouest de la cité. Cette riche villa agricole, qui date des Ier et IIè siècle après J.-C., contient deux ensembles de thermes privés. La coupole de 10 m de diamètre, située dans la pièce centrale, est intacte et décorée de fresques et mosaïques très bien conservées, luxueuses, recouvertes d’or pour certaines. Mais au IVè siècle après J.-C., la pièce à coupole est transformée en un riche mausolée dont nous ne connaissons pas le possesseur. Le nom du site provient de l’église qui y fut bâtie au Moyen-Age : le nom de « Sent Celes » provient du Latin Centum Cellae (cent cellules). Ce qui rend cet ensemble exceptionnel, c’est qu’on y a retrouvé un atelier de fabrication de mosaïques sur place, ce qui est très rare.
    • La villa d’Els Munts, située à 14 km à l’Est de Tarraco, sur une petite colline près de la mer. Cette riche villa agricole fut probablement construite au cours du Ier siècle après J.-C. et occupée jusqu'au VIè ou VIIè siècle après J.-C. Sur la partie la plus haute de la colline, se trouvent les citernes qui approvisionnent la villa en eau. En-dessous, se trouve la zone résidentielle, deux ensembles de thermes et les bâtiments consacrés aux activités agricoles et artisanales. La richesse des statues, des pavements, des fresques, des mosaïques et des restes de colonnes de marbre ne laissent aucun doute sur l'importance de la personnalité de son propriétaire, un haut responsable de l'administration de Tarraco, Caius Valerius Avitus.

Tarraco aujourd’hui ?

  • Envahie par les Wisigoths en 464 après J.-C. puis par les Maures en 714 après J.-C., elle devient, au XIIè siècle, le siège d'une principauté normande puis est conquise par les troupes napoléoniennes au XIXème siècle.
  • Pillée et détruite à de nombreuses reprises, elle a été classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 2000.
  • Aujourd’hui, le site est préservé des touristes, les archéologues y travaillent à protéger et à découvrir les trésors encore enfouis de la cité. On ne peut qu’être frappé par l’excellent état de conservation de monuments imposants comme les murailles, l’amphithéâtre, le pont-aqueduc, la tour des Scipion ou encore l’arc de triomphe.

Ce qu’en dit Srabon :

Μεταξὺ δὲ τῶν τοῦ Ἴβηρος ἐκτροπῶν καὶ τῶν ἄκρων τῆς Πυρήνης, ἐφ' ὧν ἵδρυται τὰ ἀναθήματα τοῦ Πομπηίου, πρώτη Ταρράκων ἐστὶ πόλις, ἀλίμενος μὲν, ἐν κόλπῳ δὲ ἱδρυμένη καὶ κατεσκευασμένη τοῖς ἄλλοις ἱκανῶς, καὶ οὐχ ἧττον εὐανδροῦσα νυνὶ τῆς Καρχηδόνος. Πρὸς γὰρ τὰς τῶν ἡγεμόνων ἐπιδημίας εὐφυῶς ἔχει, καὶ ἔστιν ὥσπερ μητρόπολις οὐ τῆς ἐντὸς Ἴβηρος μόνον, ἀλλὰ καὶ τῆς ἐκτὸς τῆς πολλῆς.

 

Entre les bouches de l' Èbre et l'extrémité du Mont Pyréné, sur laquelle s'élève le Trophée de Pompée, la première ville qu'on rencontre est Tarracon, qui, sans avoir de port proprement dit, occupe sur les bords d'un golfe une situation avantageuse à tous égards, elle n'est pas moins peuplée aujourd'hui que Carthage, et, se trouvant commodément placée pour être le centre des voyages ou tournées des préfets, elle est devenue comme qui dirait la métropole, non seulement de la province en deçà de l'Èbre, mais encore d'une bonne partie de la province Ultérieure.

Strabon, Géographie, III, 4, 7, traduction Amédée Tardieu, 1867.

  • Le nom de la ville Tarraco a une étymologie inconnue. Plusieurs hypothèses infondées ont cependant été imaginées. Elle tirerait son nom :
    • De l’Etrusque car l’écrivain Ausone (310-395) lui aurait donné l’épithète de tyrrhénienne mais cette dénomination semble plus poétique qu'historique : elle rappelle le nom de la mer proche des côtes étrusques et ibériques ;
    • D’un capitaine égyptien nommé Tarraco, potentiel fondateur légendaire de la ville ;
    • Du possible fondateur araméen, Tubal, qui aurait nommé la cité « Conseil (junta) de pasteurs » ;
    • D’un mélange de Chaldéen et de Basque : tarra en Chaldéen signifiant « le bœuf », et ona en Basque signifiant « la bonté » ; d'où l’expression tierra buena de bueyes (la bonne terre des bœufs) ;
    • D’une expression arménienne ayuntamiento de pastores (la cité des bergers) ;
    • De l’expression terra-Acon parce qu’Hercule, accompagné de Tyriens et de Phéniciens, se serait fixé sur la terre d’Acon ;
    • Du Latin terra-agonum (terre des combats) parce que la possession de la ville fut très pénible ;
    • Du Grec car Zeus aurait abandonné Europe en ces lieux ;
    • De l’Espagnol Castillo des Cessétaniens (place forte des Cesses, tribu ibère).
  • La cité de Tarraco est la capitale de l’Hispania citerior (Espagne citérieure, c’est-à-dire située au Sud du fleuve Èbre) et a donné son nom à la province romaine de Tarragonaise. Notons que le nom d’Hispania est romain et a remplacé la dénomination d’origine, « péninsule ibérique ». La cité est située près de la Méditerranée, en actuelle Catalogne, dans le Nord-Est de la péninsule ibérique.
  • Elle doit son prestige aux Empereurs romains qui l’ont habitée ou traversée : Auguste, Galba puis Hadrien.
  • Tarraco est idéalement située, sur un haut promontoire, au bord d’une plaine féconde : le poète Martial, célèbre ses rivages ensoleillés ; Florus son ciel tempéré et son printemps permanent ; Pline l’Ancien nous apprend que le lin de Tarragone a une finesse exceptionnelle, et que l'eau d'un fleuve proche, le Subi ou le Tulcis, lui donne de l’éclat. Il nous explique aussi que le vin de la cité concurrence les meilleurs vins romains.
  • La cité de Tarraco est un point militaire stratégique face à Carthagène, la « Nouvelle Carthage », cité fondée par les Carthaginois lors des Guerres puniques. En effet, c’est un haut lieu du commerce portuaire.

Pistes de recherche : 

  • Le modèle de la cité dans l'Empire romain
  • La Pax romana
  • Les provinces romaines
  • Les Barbares
  • La fondation d’une cité
  • Les monuments romains
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