Les espaces de pratique sportive dans l’Antiquité : Sport et architecture

Pistes pour la classe

  • Les architectures grecque et romaine
  • Les Jeux Olympiques antiques 
  • L’urbanisme et le développement de Rome
  • Les sportifs

Le sport antique recouvre une diversité de pratiques, évoluant avec les cultures et les époques. Les vestiges architecturaux témoignent de cette évolution. La simplicité du stade d’Olympie est bien loin de l’imposante structure du Colisée. La diversité des pratiques sportives implique donc une diversité de lieux et d’espaces, évoluant en fonction des besoins des sportifs, des épreuves ou encore de l’accueil du public.

Les gymnases et les palestres, lieux de l’entraînement

Le gymnase et la palestre sont les lieux de l’entraînement des athlètes. D'un point de vue architectural, ces deux espaces se ressemblent. Il s’agit d’espaces ouverts, bordés de portiques, parfois de statues et de salles spéciales où les athlètes pouvaient s’oindre d’huile, se baigner, se changer ou encore se reposer. Dans la Grèce antique, le gymnase est un établissement public qui appartient aux cités. Il est placé sous la surveillance d’un gymnasiarque, un magistrat chargé de la bonne tenue des compétitions sportives. Il est ouvert à tous les hommes libres, mais pas aux femmes, aux esclaves et aux étrangers. La palestre, quant à elle, désigne plus généralement un établissement privé destiné à l’entraînement des jeunes garçons.

Le terme gymnase vient de γυμνός (gumnos) en grec, qui signifie « nu ». En effet, les Grecs s’entraînaient nus, le corps enduit d’huile d’olive pour les protéger du soleil, du froid ou encore des coups. Le gymnase d’époque hellénistique est avant tout une vaste place, en plein air, entourée de colonnades. De manière plus large, le terme de gymnase peut aussi faire référence à un ensemble de bâtiments ou d’équipements sportifs, à l’image de l’époque moderne, regroupant les salles, les palestres et parfois un stade. On y pratique l’ensemble des sports hellènes : le lancer, le saut, la course, la lutte. À Olympie, c’est un lieu incontournable. C’est là que les athlètes achevaient leur période d’entraînement réglementaire qui avait duré 9 mois au gymnase d’Élis.

La palestre est un lieu d’entraînement qui tire son nom de παλαίστρα (palaistra), dérivé du grec πάλη (pale) qui signifie « lutte d’athlètes ». On y pratique principalement la lutte, le pugilat et le saut. Tout comme le gymnase, la palestre est aussi un terrain de sport à ciel ouvert, entouré de portiques et de statues. On y trouve quelques aménagements, comme un sol sableux pour amortir les coups. À Olympie, elle était, en partie, munie d’un dallage spécial en briques striées pour empêcher les pugilistes et les sauteurs de glisser avec leurs pieds nus. Si la palestre est une école privée durant la période hellénistique, la période romaine en fait un simple espace de pratique sportive et de sociabilité, attenant aux thermes.

Les stades, symboles de la pratique olympique

 

Épidaure

Épidaure - Le stade - Musée virtuel de la Méditerranée

Pour comprendre ce qu’est réellement un stade, il faut revenir au mythe. Le premier stade aurait été créé par le héros Héraklès à Olympie. Le demi-dieu serait donc le premier architecte des stades. Il aurait fait 600 pas pour en tracer l’enceinte. Un stade mesurant 192,27 mètres, un pied olympique, à savoir le pied d’Héraklès, mesure 32,045 cm. Le stade est donc à la fois une unité de mesure (192,27 mètres) et le lieu de prédilection des courses à pied. Lors de la première journée des Jeux Olympiques, on y court la course de stade, le double stade (δίαυλος, diaulos), où les coureurs font un aller-retour de stade, et pour finir la course de fond (Δόλιχος, dolichos), course plus longue pouvant aller jusqu’à 4 km. 

L’espace est donc adapté à la course. Le lieu se présente sous la forme d’un rectangle constitué d’une ligne de départ (ἄφεσις, aphesis) et d’une ligne d’arrivée (τέρμα, terma). Dans le cas du diaulos ou du dolichos, les athlètes font demi-tour autour d’un poteau de bois. Les stades sont des espaces architecturaux de construction simple. On trouve encore à Olympie la trace de cale-pieds tracés dans les blocs en pierre de l'aphesis et destinés à faciliter le départ des coureurs. Des gradins seront ajoutés au fur et à mesure que les spectateurs affluent pour assister aux Jeux Olympiques. 

Plus tard, les Romains abandonneront progressivement la tradition des Jeux Olympiques pour se tourner vers des spectacles comme les combats de gladiateurs, les chasses ou les naumachies. Le nombre grandissant de spectateurs donnera lieu à la construction de structures closes, comme les amphithéâtres (αμφιθέατρον, amphitheatron, lieu où l’on regarde des deux côtés) ou les arènes. Les structures circulaires sont plus intéressantes pour mettre en scène les spectacles et les Romains délaisseront les stades au profit d’immenses structures tels l’amphithéâtre Flavien, le Colisée. 

De l’hippodrome au cirque, un agrandissement des espaces sportifs

 

Circus maximus

Rome - Circus Maximus - Musée virtuel de la Méditerranée

Les hippodromes, venant du grec ἱππό (hippo, le cheval) et δρομος (dromos, la course), sont les lieux dédiés aux courses hippiques. Un stade étant un lieu trop réduit pour des courses de cette envergure, il fallait des espaces plus larges et plus longs. Les quadriges devaient par exemple parcourir douze fois la piste de quatre stades. Les hippodromes sont donc constitués de larges pistes au bout desquelles se trouvent des poteaux à contourner. Les chevaux et les chars courent sur la piste, afin de gagner du temps, ils frôlent les poteaux tout en évitant leurs adversaires. On trouve la première référence littéraire d’un hippodrome dans l’Iliade. Afin d’organiser les jeux funéraires de son cousin Patrocle, Achille aurait tracé un hippodrome pour une course remportée par Diomède. Historiquement, la course de chevaux est introduite lors des 33ème Jeux Olympiques en 648 avant J.C. Les épreuves hippiques se déroulent le troisième jour et se diversifient : courses de mules, d'étalons ou de quadriges. 

Il est difficile de trouver des images précises des vestiges d’hippodromes grecs car ceux-ci ont souvent disparu, mais les références littéraires aux courses de chevaux sont nombreuses, chez Pindare et Pausianas notamment. Dans la tradition des courses hippiques des Jeux Olympiques, les Romains construiront des cirques, comme le Circus Maximus, au coeur de Rome, conçu à l’époque du roi étrusque Tarquin et modifié jusque sous l’empire. À l’image des hippodromes, les cirques romains se construisent autour d’un mur central, la spina, à l’extrémité de laquelle se trouvent trois bornes coniques, les metae, autour desquelles s’effectuent les virages des attelages. Afin de pouvoir accueillir le public, on y construit des gradins (cavea) d’abord en bois, puis en maçonnerie. Comme dans les amphithéâtres, de nombreux escaliers permettent aux spectateurs de passer des galeries intérieures aux gradins, ce sont les vomitoria.

Ce qu’en dit Pausanias...

Ἐν δὲ Ἤλιδι τὰ ἄξια μνήμης γυμνάσιόν ἐστιν ἀρχαῖον,: καὶ ὅσα ἐς τοὺς ἀθλητὰς πρὶν ἢ ἐς Ὀλυμπίαν ἀφικνεῖσθαι νομίζουσιν, ἐν τούτῳ σφίσι τῷ γυμνασίῳ δρᾶν καθέστηκε. Πλάτανοι μὲν ὑψηλαὶ διὰ τῶν δρόμων πεφύκασιν ἐντὸς τοίχου· ὁ σύμπας δὲ οὗτος περίβολος καλεῖται Ξυστός, ὅτι Ἡρακλεῖ τῷ Ἀμφιτρύωνος ἐς ἄσκησιν ἐγίνετο, ὅσαι τῶν ἀκανθῶν ἐφύοντο ἐνταῦθα, ἐπὶ ἑκάστῃ ἡμέρᾳ σφᾶς ἀναξύειν.

 

Ce qu'Élis offre de remarquable, c'est d'abord un gymnase ancien, où les athlètes font tout ce qu'il leur est prescrit de faire avant de se rendre à Olympie. Il y a dans l'intérieur des platanes très élevés qui couvrent les lieux destinés aux courses ; toute cette enceinte se nomme le Xyste, parce qu'Hercule, fils d'Amphitryon, pour s'exercer, travaillait tous les jours à arracher les épines qui y croissaient.

 

Pausanias, Élide, Chapitre XXIII 

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