Quelques pistes bibliographiques
- Michel Banniard, Genèse culturelle de l’Europe, Ve-VIIIe siècle, Paris : Seuil (Collection « Points ; Histoire »), 1989
- Françoise Desbordes, La Rhétorique antique, Paris : Hachette, 1996
- Rosamond McKitterick (éd.), The Uses of Litteracy in Early Mediaeval Europe, Cambridge : University Press, 1990
- Henri-Irénée Marrou, Histoire de l’éducation dans l’Antiquité, 6e éd., Paris : Seuil, 1965 (1ère éd., 1948)
- Jean-Marie Pailler, Pascal Payen (éd.), Que reste-t-il de l’éducation classique : relire « le Marrou », Histoire de l’éducation dans l’Antiquité, Toulouse, Presses universitaires du Mirail (Collection « Tempus »), 2004
- Laurent Pernot, À l’école des anciens. Professeurs, élèves et étudiants [choix de textes] Belles Lettres (Collection « Signets »), 2008
- Pierre Riché, Éducation et culture dans l’Occident barbare, VIe-VIIIe siècle, 4e éd., Paris : Seuil (Collection « Points ; Histoire »), 1995 (1ère éd., 1962)
- Pierre Riché, Écoles et enseignement dans le haut Moyen Âge, Paris : Picard, 1989 (1ère éd., Aubier-Montaigne, 1979)
- Michel Rouche, Histoire de l‘enseignement et de l’éducation Ve avant J.-C. – XVe siècle, Paris, Perrin (Collection « Tempus »), 2003
L’enseignement dans l’Antiquité n’est guère sujet aux multiples réformes qui bousculent régulièrement notre éducation nationale. On peut même dire qu’en gros, de Cicéron à Augustin, il n’a guère connu de changements importants : la formation de l’évêque d’Hippone est à peu près celle que reçut le célèbre orateur de Rome. Dans l’Antiquité, l’enseignement est essentiellement littéraire, fondé sur la grammaire et la rhétorique, et son but suprême est de former des orateurs idéaux. Trois niveaux existent, que l’on peut comparer, mutatis mutandis, à nos trois niveaux primaire, secondaire et supérieur.
L’École du « littérateur »
Au niveau primaire (ludus litterarius), le maître (litterator ou magister), généralement un esclave ou un affranchi très mal payé (par les parents ou directement par les municipalités) et plutôt méprisé, apprend à lire, écrire et calculer aux garçons et aux filles (de 7 à 11 ans) au beau milieu des bruits de la rue, où les classes se tenaient le plus souvent, sous l’auvent d’une boutique ou sous un portique, isolées seulement par quelques toiles de tente.
Les voisins, eux-mêmes, se plaignaient du bruit des écoles, comme le rapporte Martial (Epigramme IX, 68 ; trad. H.-J. Isaac) :
« Qu’avons-nous besoin de toi, scélérat de maître d’école, tête maudite des garçons et des filles ? Les coqs à la tête dressée n’ont pas encore rompu le silence nocturne ; et voici qu’on entend déjà le tonnerre de ta voix qui se fâche et de tes coups !… Le voisinage ne demande pas à dormir toute la nuit : veiller est peu de chose, mais veiller perpétuellement est un supplice. Renvoie tes élèves. Veux-tu, grand criard, que ce qu’on te donne pour beugler, nous te le donnions pour te taire ? »
Martial est évidemment un poète satirique, mais les témoignages sur les conditions déplorables des premières années d’éducation, sur la brutalité des enseignants, sur leur moralité douteuse et sur la pression insupportable qu’ils pouvaient exercer sur leurs jeunes élèves sont éloquents et sans appel.
Lorsqu’il aborde ces problèmes (Inst. Or. I, 3, 1), Quintilien, le plus grand des pédagogues antiques, se sent obligé de conclure par un timide « on ne m’a que trop compris » — Nimium est quod intellegitur. Par ailleurs, les méthodes pour apprendre à lire, écrire et compter auraient sans doute stupéfié nos spécialistes de didactique. Pour ne prendre qu’un exemple, condamné d’ailleurs par Quintilien (Inst. Or. I, 1, 26), le maître apprenait à ses élèves les noms et l’ordre des lettres avant même de leur en montrer la forme.
L’apprentissage de la lecture était d’autant plus compliqué que tous les textes se présentaient en majuscules sans ponctuation et sans coupure de mots, en « écriture continue » (scriptio continua). Malgré les défauts de ce système, qui expliquent que les familles riches confiaient leurs enfants à des pédagogues (paedagogus) particuliers, achetés parfois à prix d’or, l’alphabétisation a été généralisée sous l’Empire grâce la multiplication, à partir du IIe siècle, de ces ludi litterati dans toutes les régions, même les plus reculées.
L’École du grammairien
Au niveau secondaire (de 12 ans à 15 ans), le grammairien (grammaticus) enseigne la langue et la littérature. En fait, son enseignement bilingue grec-latin comprend deux aspects :
- l’étude de la langue (non de la langue vivante, mais de la langue littéraire des grands auteurs),
- l’explication des grandes œuvres (pour le latin, Térence, Salluste, Virgile et Cicéron ; pour le grec, surtout Démosthène et Homère).
Les cours de littérature comportaient quatre phases :
- la lecture (lectio) est un exercice de lecture expressive à voix haute, exercice redoutable en raison de la scriptio continua ; avant la lecture, il fallait donc bien séparer les mots, les propositions et les phrases (distinctio). Exercices aussi de mémorisation des meilleurs passages et de récitation ;
- l’émendation (emendatio) consistait à partir de plusieurs copies d’une même œuvre à établir le bon texte (selon des principes sans rapport avec ceux de la critique textuelle moderne) et à discuter et critiquer ensuite le style (qualités, défauts, originalité, etc.) ;
- le commentaire (enarratio) est une explication littérale et aussi littéraire, qui ne se fait jamais sur l’ensemble du texte, mais ligne par ligne et mot par mot ;
- le jugement (iudicium), couronnement de l’étude littéraire d’un texte, consiste à prononcer le jugement esthétique définitif sur l’œuvre étudiée.
Cette école du grammairien vise donc à développer la culture générale nécessaire à l’apprentissage de la rhétorique. C’est une école du respect de la norme linguistique et littéraire, codifiée par des manuels comme ceux de Varron, Charisius, Diomède, Servius, Donat et Priscien, des manuels qui donnent aussi les normes négatives à proscrire, les uitia oris comme les appelle Quintilien.
L’École du rhéteur
Au niveau supérieur (de 16 à 20 ans environ), le rhéteur (rhetor) enseigne les règles rhétoriques du discours et apprend à déclamer en public et à composer des discours délibératifs et judiciaires.
Sous l’Empire, le nouveau régime impérial a supprimé le terrain naturel de l’éloquence (celui de la politique et, en partie, celui de la justice), mais l’art oratoire n’a rien perdu de son importance dans la formation culturelle du Romain.
Faute de pouvoir se nourrir de situations réelles et naturelles, l’éloquence latine s'invente de toutes pièces ses sujets, que nous connaissons grâce aux traités de Sénèque le Père, de Quintilien ou de Calpurnius Flaccus : ainsi, les rhéteurs proposaient à leurs élèves des exercices de deux types :
- les suasoires (suasoriae, du verbe suadere, « persuader »), discours d’exhortation adressés à un personnage historique, mythologique ou fictif — Agamemnon doit-il sacrifier sa fille ? Sylla doit-il abdiquer ? Cicéron doit-il brûler ses Philippiques pour sauver sa vie ? —,
- les controverses (controuersiae), simulations de débats juridiques contradictoires à partir de crimes et de textes de loi fictifs — Un mari prenant sa femme en flagrant délit d’adultère peut tuer les deux complices (cette loi avait existé mais était tombée en désuétude sous l’Empire), comment peut s’y prendre un guerrier qui a perdu au combat ses deux mains ? (cf. Sénèque le Père I, 4) —.
Ces exercices privilégiaient la virtuosité stylistique, l’ingéniosité de l’argumentation, mais aussi l’imagination (c’est ainsi que P. Quignard, dans Albucius où il fait revivre le rhéteur C. Albucius Silus, présente son héros comme un « romancier » avant la lettre). Cette rhétorique de l’imaginaire et de la virtuosité, qui avait ses professionnels (tel Aterius, qui, aux dires de Sénèque le rhéteur, pouvait traiter de cent manières différentes le même sujet) et qui faisait salle comble lors de ses spectacles de déclamation, a influencé plus que jamais la vie littéraire à l’époque impériale et envahi tous les genres, que ce soit en prose ou en poésie.
L’ « École chrétienne »
Il n’y a pas eu, au début du christianisme, d’enseignement proprement chrétien. Les chrétiens fréquentent les mêmes écoles que les païens. Or, presque tout l’enseignement antique était centré sur l’esthétique et sur la forme, ce qui explique en partie les reproches violents que font à l’école « païenne » bien des chrétiens, tel Augustin, préoccupé davantage de vérité que de beauté purement formelle. Dans un passage de ses Confessions (Conf. I, 13, 20-22), Augustin manifeste en effet un violent mépris pour la culture littéraire, pour la poésie en général et pour l’épopée de Virgile en particulier, qui conte les aventures de « je ne sais quel Énée ». Ce mépris se retrouve ailleurs : à propos de Cicéron, il lui arrive d’employer l’expression « un certain Cicéron ». Or, toute l’œuvre d’Augustin est imprégnée de Cicéron et de Virgile, qui surgissent sous sa plume presque à chacune de ses pages. On en a parfois conclu que ce mépris n’était que pure affectation, que pure volonté de se conformer artificiellement à une attitude chrétienne assez répandue. En fait le problème est plus délicat. Ce texte est un écho d’un long débat qui remonte aux origines du christianisme et qui est celui de l’incompatibilité entre culture païenne et culture chrétienne. Car il est évident que certains aspects de la culture classique paraissaient dangereux : immoralité des dieux de la mythologie, philosophie contredisant les Écritures, cruauté des jeux du cirque, ou encore encouragement à la sensualité (poésie érotique). Devant ce problème, certains, comme Tertullien, ont refusé la culture antique ou du moins ont voulu la refuser : ainsi, Tertullien interdit aux chrétiens d’être professeurs, mais les enfants des chrétiens devaient bien aller à l’école. Cette attitude a toujours été paradoxale, car ces détracteurs étaient enracinés dans la culture païenne, qui était autant la leur que la culture chrétienne. Leur attitude négative ne pouvait guère en fait être féconde. C’est pourquoi d’autres ont cherché à justifier l’enracinement dans la culture classique et à concilier celle-ci avec la pensée chrétienne (Lactance, Minucius Felix, Ambroise). C’est cette attitude qu’a adopté aussi Augustin dans son De doctrina christiana. Il y condamne la culture païenne en tant qu’ensemble culturel idéal, mais il insiste sur le fait qu’à l’intérieur de cette culture, il y a des aspects utiles aux chrétiens. L’éducation chrétienne, comme l’éducation païenne, doit en effet chercher à faire de l’étudiant un orateur idéal, et les classiques païens ayant atteint une certaine forme de perfection littéraire, leur enseignement ne peut être que bénéfique. Mais si chez les païens, le but ultime est un idéal esthétique, s’ils prônent en quelque sorte l’art pour l’art, l’orateur chrétien, pour Augustin, doit évidemment subordonner la forme au message qui prime sur elle : le chrétien recherchera le vrai, non le beau. C’est pour cela qu’il propose comme modèles non plus des classiques comme Virgile ou Cicéron, mais la Bible et les auteurs chrétiens (Cyprien, Ambroise). En réalité, Augustin méprise l’art « gratuit » : pour lui, la musique, c’est de la bagatelle (nugas), la sculpture et la peinture, du superflu (superflua)! Cependant Augustin a trop admiré Virgile et Cicéron pour les mépriser autant qu’il le prétend. Seule l’exagération rhétorique le pousse à parler de Cicéron et d’Énée comme de sinistres inconnus. Si l’on érige l’Énéide en suprême modèle littéraire et en vérité absolue, comme il le faisait dans sa jeunesse, Augustin répond que l’œuvre de Virgile n’est que fables, contes, vanités ridicules, mais on sent bien à travers les nombreuses imitations et citations de Virgile qu’il admire le poète pour ses vers. Le paradoxe n’est qu’apparent : Virgile, imité pour se forger une langue servante du message chrétien, n’a en fait plus rien de condamnable. En fin de compte, dans son De doctrina christiana, vision d’ensemble sur la culture chrétienne et véritable passeport pour la culture antique livré au Moyen Âge, Augustin s’efforcera de concilier culture païenne et culture chrétienne en montrant que les études traditionnelles aident à mieux comprendre les saintes Écritures. Il y défend l’étude des arts libéraux (artes liberales), c’est-à-dire les disciplines qui forment l’homme libre : grammaire, dialectique, rhétorique, musique, arithmétique, géométrie, astronomie, philosophie (Cicéron recommande exactement les mêmes disciplines, mais y ajoute le droit). C’est là les disciplines qui donneront le canon médiéval du triuium (grammaire, rhétorique, dialectique) et du quadriuium (géométrie, arithmétique, astronomie, musique), ce dernier représentant le niveau supérieur d’une élite au sein d’un groupe culturel déjà restreint par rapport à la masse de la population.
L’ « École barbare »
Le Ve siècle est le siècle des « invasions barbares » (que les allemands appellent plus justement Völkerwanderung, « migration de peuples »). Même si cette pénétration germanique n’a pas été l’incursion destructrice qu’on imagine souvent, c’est néanmoins une période de démembrement de l’Empire et un facteur de dislocation sociale et culturelle. En 410, Alaric prend et pille la ville de Rome ; au milieu du Ve siècle, les Wisigoths sont maîtres de l’Aquitaine et de l’Espagne. En 439, l’Afrique du Nord est aux mains des Vandales, ainsi que les Baléares, la Sardaigne, la Corse et la Sicile. Dès le début du ve siècle, le reste de la Gaule est partagé entre les Francs et les Burgondes: il n’y a donc plus que la Provence et l’Italie qui soient romaines. Mais en 476, le dernier empereur romain d’Occident, Romulus Augustule, est déposé par Odoacre, chef des Hérules et en 493, à sa mort, l’Italie devient un royaume ostrogoth dirigé par Théodoric. Ces invasions réduisent à néant l’unité territoriale de l’Empire romain d’Occident (l’Empire romain d’Orient dure jusqu’en 1453, prise de Constantinople par les Turcs) et entraînent le démembrement progressif de l’administration centrale de Rome et des armées, qui passent sous l’autorité des différents chefs germaniques ou qui se dispersent. Provoquent-elles aussitôt la disparition des écoles publiques ? On l’a parfois soutenu. En réalité, le maintien très large de l’écrit et donc de la culture qui en dépend suppose tout au long du Ve siècle la survie généralisée de l’école élémentaire, et la culture exceptionnelle de plusieurs écrivains, celle par exemple d’un Sidoine Apollinaire, prouve l’existence, plus restreinte sans doute, des écoles du grammairien et du rhéteur. Le maintien de l’éducation, de plus en plus variable selon les régions, reste honorable au vie et dans la première moitié du VIIe siècle, mais c’est aussi la période de son déclin (Le grec notamment, inséparable du latin dans l’éducation antique, est de moins en moins connu) et donc de la naissance des écoles ecclésiastiques.
Les Écoles ecclésiastiques
À la fin de l’Antiquité, une certaine hostilité se manifesta contre la culture classique dans les milieux monastiques : le moine, en abandonnant son monde et ses habitudes, devait aussi renoncer à sa culture classique. Ainsi étaient nées des écoles monastiques, où était assurée l’éducation des enfants confiés aux moines. Mais tout le programme d’éducation est alors centré autour de la lecture et de la méditation de la Bible et de la Bible seule. C’est de ce modèle que s’inspireront d’abord les écoles épiscopales et presbytérales. On y forme en priorité à la lecture de la Bible et à l’écriture les futurs clercs, mais rapidement on y admet aussi des enfants destinés à la vie laïque. La modestie de cette formation provoque un évident appauvrissement linguistique et intellectuel, mais elle assure néanmoins, et plus largement qu’on ne l’a souvent cru, le maintien de l’écriture comme socle culturel. Sans ces écoles, le renouveau culturel qui s’amorce un peu partout autour de 700 eût été en définitive impossible. Quelques grandes œuvres l’auront aussi préparé, en particulier celle, en Espagne, d’Isidore de Séville (560 - 636), considéré à son époque comme le plus grand savant du monde latin, dont les Étymologies ou Origines, sa dernière œuvre, offre une encyclopédie monumentale sur l’ensemble du savoir antique en vingt livres, qui resteront durant tout le Moyen Âge une référence pour tous les intellectuels. Citons aussi, en Angleterre, Bède le Vénérable (672/3 - 735), lui aussi considéré comme un des grands savants du haut Moyen Âge, auteur d’ouvrages exégétiques sur la Bible mais aussi de traités sur la grammaire, la métrique ou les sciences naturelles.
L’École carolingienne
Ce renouveau trouvera son plein essor avec les conquêtes de Charlemagne et la constitution, à la fin du VIIIe siècle, d’un Empire dans lequel les nécessités politiques, religieuses et administratives ont fait ressentir cruellement les besoins d’une réforme scolaire, qui sera à l’origine de la fameuse renaissance carolingienne. Au début, les ambitions de la réforme intellectuelle et religieuse sont modestes : pour administrer son Empire, Charlemagne voulait simplement un clergé et des « ministres » mieux instruits et surtout instruits de manière uniforme. Le plus urgent étant de restaurer le latin de plus en plus diversifié selon les régions, il encourage l’ouverture généralisée d’écoles épiscopales et monastiques, où le latin est à nouveau enseigné selon des normes plus classiques. Dans le même but, on s’efforce d’unifier la liturgie et de réviser l’ensemble des écrits bibliques (ce n’est qu’à cette époque que se répand largement la Vulgate de saint Jérôme). On réforme enfin l’écriture et l’orthographe, et c’est ainsi que naît et que se généralise une nouvelle écriture, la minuscule caroline. L’importance de la minuscule caroline dans l’histoire de la culture est considérable, dans la mesure où les ateliers de copistes (scriptoria) vont entreprendre un infatigable travail de copie de tous les textes disponibles, aussi bien chrétiens que profanes, pour pouvoir disposer de ces œuvres dans cette nouvelle écriture. L’invention de cette écriture, qui est encore à peu de choses près celle de nos livres imprimés, sera ainsi à l’origine d’un véritable « sauvetage » de la littérature et de la culture antiques, sans lequel on peut se demander ce que nous connaîtrions d’elles.
Si les débuts de la réforme sont encore modestes, elle prend très vite les allures d’une reconquête profonde de toutes les connaissances de l’Antiquité. C’est ainsi qu’Alcuin, un des principaux moteurs de la renaissance, souhaite que tous les clercs soient à nouveau instruits du triuium et du quadriuium afin de faire naître dans l’Empire franc une « nouvelle Athènes… plus belle encore que l’ancienne ». D’une certaine façon, sans cette renaissance carolingienne, il n’y aurait eu ni de Moyen Âge latin, ni de Renaissance humaniste, ni donc d’humanités gréco-latines.