Châtiment d'Atlas

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HÉSIODE La Théogonie [Traduction de Henri Patin, 1892]

Atlas compte au nombre des Titans hésiodiques. Dans La Théogonie, Hésiode conte la naissance de l'univers et évoque la succession des générations divines. Il en vient à la manière dont Zeus a pris le pouvoir et mis fin au règne des générations précédentes, les Titans et les Géants. 

Cédant à l’amour de Cronos, Rhéa eut de lui d’illustres enfants, Hestia, Déméter, Héra à la chaussure d’or, le redoutable Hadès aux demeures souterraines, au cœur inflexible, l’impétueux et bruyant Poséidon, le sage Zeus, père des dieux et des hommes, qui de sa foudre ébranle la vaste terre. À peine sortis des entrailles sacrées de leur mère et déposés sur ses genoux, le grand Cronos engloutissait dans son sein tous ses enfants : c’était pour qu’aucun des glorieux descendants du ciel ne pût un jour lui ravir le sceptre. Car il avait appris d’Ouranos et de Géa, que le sort le condamnait à passer, malgré sa puissance, sous le joug d’un de ses fils, à succomber sous les conseils de Zeus. Ne perdant pas de vue ce danger, attentif à le prévenir, Cronos dévorait ses propres enfants, et Rhéa était en proie à la douleur. Le moment venu de donner le jour à Zeus, elle supplie ses antiques parents, Géa et Ouranos couronné d’astres, elle implore leurs conseils pour cacher la naissance de son fils, pour que ce fils puisse un jour punir les fureurs d’un père cruel, de ce grand et rusé Cronos qui avait dévoré ses propres enfants. Ils l’entendent et l’exaucent ; ils lui révèlent ce que les destins ont décidé et de Cronos et de son fils au cœur indomptable ; ils l’envoient à Lyctos, dans la riche terre de Crète, lorsqu’elle est près d’enfanter le dernier de sa race, le grand Zeus ; l’immense Géa le reçoit, se charge de l’élever et de le nourrir dans les vastes campagnes de la Crète. D’une course rapide, au milieu des ombres de la nuit, la déesse se rend à Lyctos ; elle y porte le fruit de ses entrailles, que recueille Géa, et qu’elle cache dans un antre profond, sous les épaisses forêts du mont Égée. Enveloppant de langes une énorme pierre, Rhéa la présente au puissant fils d’Ouranos, au précédent roi des dieux. Il la prend et l’engloutit aussitôt ; insensé, qui ne sait pas qu’au lieu de cette pierre un fils lui est conservé, un fils qui ne connaîtra ni la défaite ni les soucis, qui bientôt doit le dompter par la force de son corps, le dépouiller de ses honneurs, et régner à sa place sur les immortels.

Cependant le nouveau dieu s’élevait rapidement ; ses forces s’augmentaient avec son courage. Le temps venu, surpris par les ruses de Géa, vaincu par les bras et les conseils de son fils, le rusé Cronos rendit à la lumière ces dieux issus de son sang, qu’il avait engloutis. Et d’abord il vomit la pierre engloutie après eux. Zeus la fixa sur la terre, dans la divine Pytho, au pied du Parnasse, pour être un jour, aux yeux des mortels, le monument de ces merveilles.

Par lui furent ensuite délivrés les Ouranides, ses oncles, que, dans sa fureur insensée, son père avait chargés de chaînes. En reconnaissance de ce bienfait, ils lui donnèrent la foudre ardente, le tonnerre, les éclairs, jusqu’alors enfermés dans le vaste sein de la Terre. C’est par ces armes qu’il règne sur les hommes et sur les dieux.

Pour femme, Japet se donna la belle Clymène, fille de l’Océan. Avec elle il entra dans la même couche et elle lui donna pour fils l’indomptable Atlas, l’orgueilleux Ménétios, Prométhée au génie subtil et artificieux, l’imprudent Épiméthée, le premier auteur de nos maux, si funeste aux humains, car c’est lui qui reçut cette vierge que Zeus avait formée. Zeus au perçant regard frappa de sa foudre et précipita dans l’Érèbe Ménétios, indigné de son arrogance et de son audace. Par une dure loi relégué aux extrémités de la terre, non loin des harmonieuses Hespérides, Atlas soutient de sa tête et de ses infatigables mains la voûte immense du ciel. C’est le prudent Zeus qui lui assigna cette destinée.

 

Iconographie


 La punition d'Atlas et de Prométhée

Poterie à figures noires, 560-550 avant J.-C., Musées du Vatican, © Wikimedia Commons

 

 

Punition d'Atlas et de Prométhée

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Atlas rapportant à Héraclès les pommes d'or du jardin des Hespérides

Lécythe (partie latérale), vers 480, Musée national archéologique d’Athènes (MANA), © Wikimedia Commons

 

Atlas rapporte à Héraklès les pommes du jardin des Hespérides

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Atlas

Statue romaine, IIe siècle après J.-C., Collection Farnese, Musée archéologique national de Naples, © Wikimedia Commons

 

Atlas portant le monde

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Atlas soutenant le monde, entouré de 12 femmes représentant les 12 signes du zodiaque

Manuscrit, Calderon de la Barca ,1653, © Wikimedia Commons

 

Atlas soutenant le monde - Gravure

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Atlas portant le monde

Palais de la Hofburg, Vienne, © Wikimedia Commons

 

Atlas portant le monde - Palais de la Hofburg, Vienne

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Atlas

Observatoire de Radcliffe, Oxford, © Wikimedia Commons

 

Atlas - Observatoire de Radcliffe - Oxford

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Atlas portant le monde

Ancien hôtel de ville, Postdam, © Wikimedia Commons

 

Atlas - Ancien hôtel de ville - Postdam

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Statue d’Atlas

Lee Lawrie, 1936, Rockefeller Center, New York © Wikimedia Commons

 

Statue d’Atlas, Lee Lawrie -  Rockefeller Center, New York

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Atlas

Mosaïque, Métro de Saint-Pétersbourg, © Wikimedia Commons

 

Mosaïque représentant Atlas soutenant le monde - Métro de Saint-Pétersbourg
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