Troie - La ville historique et légendaire, chantée dans l'Iliade

Teste tes connaissances grâce aux quiz culture :

Troie est une ville antique située au Nord-Ouest de l’Asie Mineure (Turquie), au Sud de l’Hellespont (le détroit des Dardanelles).

Dans les mythes

Dardanos, fils de Zeus, est à l’origine de la dynastie troyenne. Parmi ses descendants, Tros donne son nom à la Troade, région qui borde l’Hellespont. Troie, sa plus grande ville, est aussi nommée Ilion car elle fut fondée par Ilos, frère de Tros. 

Le roi de Phrygie remit un prix à Ilos pour sa victoire aux jeux. Ce prix se composait d’esclaves et d’une vache tachetée. Un oracle demandait à Ilos de suivre cette vache et de fonder une ville où elle se coucherait. À l’endroit choisi par l’animal, au nord de la Phrygie dans la plaine du Scamandre, Ilos construisit sa ville connue sous le nom d’Ilion ou de Troie. Zeus lui envoya le Palladion, une statue à l’effigie d’Athéna, pour signifier son accord.

Le fils d’Ilos, Laomédon, érigea les murailles de Troie avec l’aide d’Apollon, de Poséidon et d’Éaque mais refusa de les payer en retour. Poséidon lui envoya un monstre marin vaincu par Héraclès. Laomédon trahit sa confiance et lui refusa les chevaux divins qu’il lui avait promis. Cette fois, Héraclès le tua ainsi que tous ses fils excepté Priam.

Priam régnait à l’époque de la guerre de Troie à l’issue de laquelle il vit périr sa descendance et sa cité.

Dans les épopées

Huit œuvres composaient le cycle troyen. Il ne nous reste intégralement que l’Iliade et l’Odyssée.

L’Iliade est un poème épique attribué à Homère. Son sujet n’est pas de chanter la guerre de Troie mais se limite à un épisode de la dernière année du siège, la colère d’Achille qui naquit de l’affront que lui fit Agamemnon en lui ravissant la belle Briséis. Le poème s’achève avec les funérailles d’Hector, prince troyen ; il ne s’étend pas jusqu’à la défaite troyenne.

L’Odyssée chante le retour d’Ulysse après la prise de Troie. L’épopée mentionne la ruse du cheval et le sac de Troie à travers les récits rétrospectifs d’Hélène et de Ménélas au chant IV. Chez les Phéaciens, au chant VIII, Ulysse demande à Démodocos de dire « l’histoire du cheval de bois (...) et comment le divin Ulysse introduisit ce piège dans la ville avec son chargement de pilleurs d’Ilion. »

Les origines de la guerre de Troie, les dix années de siège et le combat final ne nous sont connus qu’à travers quelques fragments des œuvres perdues.

Fondements historiques et archéologiques

Les historiens de l’Antiquité (Ératosthène, Apollodore) datent la guerre de Troie de 1184 avant J.-C. Hécatée de Milet en se basant sur les généalogies spartiates propose la date de 1250 suivie par Hérodote. Cette chronologie n’est pas contredite par les découvertes archéologiques. Toutefois, il n’est pas toujours possible de déterminer avec certitude si un séisme ou une guerre sont à l’origine des incendies ou des destructions de grande ampleur dont furent frappés les palais ou les centres urbains.

La ville antique de Troie a été localisée sur le site de la colline d’Hissarlik en Turquie par Heinrich Schliemann en 1870-1871. Cet aventurier, commerçant et banquier, mit sa fortune au service des recherches archéologiques à l’époque où l’archéologie n’était pas encore une science. Au début des fouilles, il croit découvrir la Troie homérique mais les vestiges sont bien antérieurs à la date supposée de la guerre de Troie. H. Schliemann et ses successeurs (W. Dörpfeld, Carl W. Blegen, Manfred O. Korfmann, E. Pernicka) mettront à jour plusieurs couches stratigraphiques témoignant de la permanence d’un habitat marqué par des ruptures, des périodes de récession et d’expansion. Aujourd’hui sont clairement identifiés le monticule artificiel où se dresse l’acropole troyenne fortifiée et la ville basse étendue en périphérie sur la plaine, ceinte d’une seconde fortification.

  • 2950-2200 avant J.-C. : Troie I puis Troie II sont des centres urbains prospères dans une aire proche-orientale bénéficiant des échanges en Asie Mineure. Troie tire sa richesse de ses textiles. Le trésor découvert par H. Schliemann date de cette époque. Une première rupture est perceptible vers 2200 avant J.-C., période à laquelle la Crète devient une puissance palatiale.

  • 2200-2050 avant J.-C. : des remparts de 10 m de profondeur par endroits protègent la cité. Il est possible que Troie III soit détruite par un séisme.

  • 2050-1900 avant J.-C. : Troie IV est une cité moins florissante. La ville connaît une période de rétraction démographique et économique.

  • 1900-1800 avant J.-C. : Troie V trouve un nouvel essor et développe l’élevage des chevaux.

  • 1800-1300 avant J.-C. : Troie VI est couverte de nouvelles fortifications et se développe jusqu’en 1300 av. J.-C., date qui marque l’apogée de la ville.

  • 1300-1260 avant J.-C. : Troie VIIa voit son système défensif renforcé par la construction de bastions. La ville porte les traces de raids violents ou d’incendies.

  • 1260-1100 avant J.-C. : Troie VIIb, dépourvue de fortifications, est occupée jusqu’au Xe siècle. Elle est détruite par le feu en 1190.

Au Ve siècle avant J.-C., la ville est prise par les Perses puis reprise par Alexandre le Grand en 334.

L'apport des textes hittites 

Les frontières des royaumes hittites sont identifiables grâce aux inscriptions gravées sur la roche. Les archéologues reconnaissent dans le nom de Wilusa celui d'Ilion. Apaliunas (Apollon) serait le dieu titulaire de la villes. Or Apollon défend le camp des Troyens dans l'Iliade. Un traité daté du XIIIe siècle av. J.-C., entre le roi hittite et celui de Wilusa, Alaksandus (Alexandre) nous est parvenu. Derrière Alaksandus, d'aucuns croient reconnaître le prince troyen que nous connaissons sous le nom de Pâris-Alexandre. La convergence de ces références onomastiques ne constitue pas une preuve irréfutable mais autorise d'émettre l'hypothèse d'un lien avec la matière de l'Épopée. 

Ce que chante Homère : 

 

ἤτοι ἐγὼ Τρώεσσι πόλιν πέρι τεῖχος ἔδειμα
εὐρύ τε καὶ μάλα καλόν, ἵν᾽ ἄρρηκτος πόλις εἴη·

 

Moi [Poséidon], pour les Troyens j’ai construit un mur, large et fort beau, pour que la ville soit indestructible.

 

Iliade, XXI, 446-447

Teste tes connaissances grâce aux quiz culture :

Le cycle troyen compte huit œuvres :

  1. Les Chants cypriens sur les préliminaires de la guerre, la guerre en elle-même jusqu’au début de l’Iliade

  2. L’Iliade limitée à la colère d’Achille

  3. Les Éthiopides de la fin de l’Iliade aux funérailles d’Achille

  4. La petite Iliade qui fait suite à l’Iliade

  5. L’Iliou Persis sur le sac de Troie

  6. Les Nostoi sur le retour des héros de la guerre de Troie

  7. L’Odyssée sur le retour d’Ulysse

  8. La Télégonie dont le héros est le fils d’Ulysse et de Circé.

La guerre de Troie en chiffres

  • 1 femme : Hélène, fille de Zeus, épouse de Ménélas, enlevée par le troyen Pâris
  • 29 contingents, commandés par 44 chefs et 1186 bateaux = 120 000 Achéens venus chercher Hélène
  • Plus de 10 000 Troyens dans la citadelle et la ville basse
  • 10 années de siège
Besoin d'aide ?
sur