- C’est après son retour de Sicile en 36 avant J.-C. qu’Octave a acheté plusieurs maisons sur le Palatin, dont celle de l’orateur Hortensius et une autre dite « maison de Livie » (l’épouse d’Auguste) : il les fait aménager de manière relativement modeste pour un usage en partie privé et en partie public (bibliothèques, portiques, temple).
- La décoration de cet ensemble architectural rappelle la victoire d’Actium (31 av. J.-C.).
- Après restauration des fresques, les maisons d’Auguste et de Livie ont été ouvertes pour la première fois au public le 18 septembre 2014 dans le cadre des fêtes du bimillénaire de la mort d’Auguste.
Maison d'Auguste et temple d'Apollon sur le Palatin. © Casterman, Alix Senator, volume 1 (en latin).
À Rome, Auguste n'a pas de véritable palais sur le Palatin : il ne peut pas apparaître comme un roi. En revanche, il s'efforce de donner à travers sa résidence l'image d'un magistrat pieux et modeste.
Dès 40 avant J.-C., il s'empare plus ou moins légalement de tout un ensemble de maisons, qu'il réaménage. Il fait aussi construire à proximité, par dessus d'anciennes maisons, un temple à Apollon, son dieu protecteur, qui fut inauguré en 28 avant J.-C. Il ajoute un petit sanctuaire à Vesta dès 12 avant J.-C. : devenu alors Grand Pontife, il peut ainsi continuer à résider chez lui, sans être obligé de s'installer dans la domus publica réservée à ce prêtre et qui se trouve près du Forum, non loin du temple républicain de Vesta. En transformant ainsi sa maison, Auguste en fait l'équivalent d'un sanctuaire et, en même temps, se met en scène comme un personnage sacré.
En effet, soucieux d'apparaître comme un nouveau Romulus, Auguste est très attaché à cette zone du Palatin où il a décidé de résider. Là se trouvent la cabane de Romulus, l'autel rappelant la fondation de la Roma quadrata primitive et d'autres lieux entourés d'un prestige légendaire lié aux origines de Rome.
D'autre part, Auguste s'inspire de modèles hérités du monde hellénistique (c'est-à-dire des rois qui ont succédé à Alexandre en Grèce et au Moyen-Orient). En installant le sanctuaire d'Apollon à mi-pente du Palatin, c'est-à-dire bien visible depuis les collines environnantes, il théâtralise sa demeure, crée une mise en scène digne de certains de ces palais hellénistiques. Toutefois, les apparences sont sauves : il s'agit avant tout d'un sanctuaire consacré à Apollon, plutôt qu'un lieu en l'honneur du pouvoir personnel d'Auguste.