Virgile, « le cygne de Mantoue »

Virgile, Publius Vergilius Maro de son vrai nom, est originaire de la Gaule cisalpine que le Rubicon séparait de l’Italie proprement dite.

Il est né le 15 octobre 70 avant J.-C. à Andes près de Mantoue au bord d’un petit fleuve alpestre : le Mincio.

Son père, intendant (vilicus) d’abord, avait acquis une petite propriété où il se consacrait, semble-t-il, surtout à l’apiculture.

Virgile, après l’école de son village, poursuit ses études auprès d’un grammairien, à Crémone, puis à Milan. En 53 avant J.-C., il découvre Rome, en pleine guerre civile (assassinat de César aux Ides de mars 44, de Cicéron en 43…) ; il s’intéresse à l’éloquence, à la philosophie mais surtout, enrichit sa culture et s’exerce à la poésie.

Entre 42 et 37, il publie les Bucoliques, dix petits poèmes qui mettent en scène des bergers (βουκόλος : « bouvier ») qui se livrent à des compétitions poétiques pour chanter leurs amours, la nature ou évoquer des événements contemporains.

Le succès de cette œuvre le met en contact avec un ami intime d’Octave : Mécène, un homme riche et puissant qui aime s’entourer de poètes, d’artistes, et qui les reçoit dans sa magnifique domus de l’Esquilin.

Sur les conseils de ce protecteur des arts, Virgile entreprend l’écriture des Géorgiques (γεωργία : « agriculture »), quatre livres consacrés aux travaux de la terre et aux agréments de la vie campagnarde, sorte d’hommage à Octave qui a rétabli la paix. Et Virgile, aidé par Mécène, en fera une lecture au successeur de César revenu vainqueur d’Orient en 29 avant J.-C.

Octave en personne devenu empereur sous le nom d’Auguste, demandera à Virgile d’écrire une épopée célébrant la grandeur romaine : ce sera l’Énéide. L’œuvre, qui s’inspire d’Homère pour la composition, est immense et va demander un immense travail de recherches au poète. Properce dans le Livre II de ses Élégies (39, vers 65-66)  rend hommage à la puissance créatrice de Virgile : « Virgile aujourd’hui fait revivre les exploits du Troyen Énée et relève les murs qu’il bâtit aux rivages de Lavinium. Cédez le pas, écrivains romains, et vous Grecs, cédez le pas ; je ne sais quoi va naître de plus grand que l’Iliade. »

Soucieux de la véracité de son récit, Virgile, avant de livrer son œuvre au public, se rend en Grèce (qu’il ne connaît pas) sur les lieux évoqués dans l’Énéide. Mais il tombe malade, rentre en Italie et, sans avoir pu mettre la dernière main à son épopée, meurt à Brindes en 19 avant J.-C. à 51 ans.

Ce que nous dit l'épitaphe inscrite sur le tombeau de Virgile : 

 

Mantua me genuit, Calabri rapuere, tenet nunc
Parthenope ; cecini pascua, rura, duces.

 

Mantoue m’a donné le jour, les Calabrais me l’ont ravi, Parthénope (Naples) me garde maintenant ; j’ai chanté les pâturages, les campagnes et les chefs.

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