Trèves sur le Musée virtuel de la Méditerranée
Construit aux alentours de 100 après J.-C., l’amphithéâtre reçut des améliorations et un riche décor au cours des siècles suivants. Il comptait parmi les dix plus grands amphithéâtres romains. Il pouvait accueillir de 20 à 25 000 spectateurs, ce qui prouve bien que Trèves était une ville riche et de taille considérable car seules les plus grandes cités de l’empire romain bénéficiaient de ce type d’édifice.
Situé en bordure de la ville, à environ 500 mètres des thermes impériaux, il est enfoncé en partie dans la colline, au pied du mont Petrisberg : grâce à cet emplacement, les architectes romains purent s’épargner la tâche de répandre de la terre d’un côté du théâtre et ils utilisèrent la pente naturelle du terrain pour les tribunes des spectateurs (la terre fut en partie extraite de la pente puis reversée de l'autre côté). Les passages pour la circulation des spectateurs (vomitoria, du latin vomere, vomir) furent bâtis en pierre, ainsi que les différents passages voûtés sous les collines artificielles, les portails d’entrée et les murets pour les rangées de spectateurs au-dessus de l’arène.
Trèves, l’amphithéâtre, vue générale, © Odysseum, photo A. Collognat
L’arène mesurait 75 mètres de long pour 50 mètres de large.
Les gradins étaient constitués de trois rangées de vingt-quatre rangs de spectateurs.
À l’intérieur du mur, quatorze petits espaces étaient creusés, vraisemblablement pour les cages des animaux.
Sous l’arène, le sous-sol abritait la machinerie commandant les ascenseurs ainsi que la montée ou la descente des plateaux. Aujourd’hui dégagé, cet espace irrégulièrement cruciforme est accessible. Il est encore possible de voir les poutres en bois d’une pompe à piston, qui servait à évacuer les eaux vers le ruisseau de Olewig.
Les entrées principales nord et sud étaient des portes triomphales à triple passage.
En effet, aux IVe et Ve siècles, l’amphithéâtre, intégré dans la muraille de l’enceinte urbaine, fit en même temps office de porte Est pour la cité : ses accès Ouest et Nord étaient situés à l’intérieur de la ville et son accès Sud à l’extérieur du mur de l’enceinte proprement dite.
En arrivant à l’amphithéâtre par la ville (7), les spectateurs empruntaient de vastes entrées (1), les vomitoria, qui menaient aux gradins par le biais de tunnels à plusieurs étages.
Panneau explicatif de l’amphithéâtre de Trèves, © Odysseum, photo A. Collognat
Au Moyen Âge, l’amphithéâtre servit de carrière, comme de nombreux autres édifices. Au XVIIIe siècle, les gradins étaient en si mauvais état qu’on y pratiqua la culture de la vigne.
Au XIXe siècle, un dépôt de quatorze tablettes formulant des exécrations a été retrouvé dans l’amphithéâtre de Trèves. Ces tablettes dites de défixion, sur lesquelles on gravait des formules qui vouaient un adversaire aux dieux infernaux, furent très populaires dans l’empire romain à partir du IIe siècle après J.-C. Elles étaient enfouies dans les tombes ou sous la piste du cirque ou l’arène de l’amphithéâtre.
À consulter sur Odysseum : Les tablettes de malédiction et d’envoûtement : les defixiones
Aujourd’hui, un festival antique se déroule chaque année dans l’amphithéâtre de Trèves, pendant l'été : intitulé Brot und Spiele ("Du pain et des jeux") c’est le plus grand festival romain en Allemagne.
Combat de gladiateurs dans l’amphithéâtre de Trèves, "Brot und Spiele", 2005, © Wikimedia Commons