Paul Éluard : " Pour ne plus être seuls " Grèce ma rose de raison - Juin 1949

Comme un flot d’oiseaux noirs ils dansaient dans la nuit
Et leur cœur était pur on ne voyait plus bien
Quels étaient les garçons quelles étaient les filles

 

Tous avaient leur fusil au dos
Se tenant par la main ils dansaient ils chantaient
Un air ancien nouveau un air de liberté
L’ombre en était illuminée elle flambait

 

L’ennemi s’était endormi

 

Et l’écho répétait leur amour de la vie
Et leur jeunesse était comme une plage immense
Où la mer vient offrir tous les baisers du monde

 

Peu d’entre eux avaient vu la mer

 

Pourtant bien vivre est un voyage sans frontières
Ils vivaient bien vivant entre eux et pour leurs frères
Leurs frères de partout ils en rêvaient tout haut

 

Et la montagne allait vers la plaine et la plage
Reproduisant leur rêve et leur folle conquête
La main allant aux mains comme source à la mer

 

Juin 49  (Grèce ma rose de raison)

Éluard décrit ici un moment vécu, un souvenir d’une intense émotion, rapporté d’un voyage fait en Grèce en 1949 : le militant communiste qu’il était étant allé soutenir les partisans maquisards grecs qui essayaient de soustraire la Grèce à la zone d’influence américaine (mais le « partage du monde » de Yalta en avait décidé autrement). C’est donc une période troublée de guerre civile où ceux qui avaient libéré leur pays du danger fasciste au nom du communisme se voyaient encore une fois condamnés à la clandestinité.

Il y a donc un souvenir – souvenir d’une soirée de danses et de chants – dont il faut se demander ce qui fait la qualité poétique. Le poème se veut-il imitation de cette poésie des chants de résistance entendus ou bien apporte-t-il au lecteur des éléments qui lui permettent d’interpréter plus profondément le sens de la scène rapportée ? Fonction mimétique ou fonction herméneutique ?

I. Une anecdote réelle

Le poème a donc pour point de départ une anecdote réelle. Nous pouvons le voir aussi bien dans la référence à un certain contexte que dans la présence du narrateur-commentateur qui nous aide à comprendre la signification de ce moment particulier.                 

A. L’Histoire

a) Le poème est composé de « strophes » ou plutôt de couplets de trois vers (alexandrins) entrecoupés (sauf pour les deux derniers) d’un octosyllabe. Les « strophes sont consacrées à la description du moment de détente et de joie, les octosyllabes impliquent au contraire comme un retrait expliquant ou justifiant la présence de cette joie. Ce sont des soldats (tous ont un fusil) qui ne se battent plus (le fusil au dos). Et « l’ennemi s’est endormi » : ils ne sont plus aux aguets. Mais une avancée sur l’ennemi a donné à ces montagnards l’accès à la plaine et à la mer (« Peu d’entre eux avaient vu la mer »).

b) Ainsi tout à leur joie d’avoir atteint la mer, et donc d’être victorieux, les maquisards se mettent à chanter et danser (on sait l’importance en Grèce de la musique et du chant). Activité déjà proprement poétique qui a pour cadre le bord de la mer, dans une soirée éclairée par un feu de camp. Ce qui explique les « ombres » du poème (les « oiseaux noirs » sont les ombres des danseurs sur le sol), et « l’ombre illuminée qui flambe », c’est le feu qui éclaire la nuit comme pour lui donner de son éclat et de sa chaleur.

c) Cette scène est perçue comme une scène de communion et de fraternité : moment où toutes les frontières s’abolissent : entre les hommes et les éléments du paysage : « comme un flot d’oiseaux noirs » : le « flot » représente une masse indéterminée (et rappelle la mer toute proche), et les oiseaux noirs des hommes que la nuit associée à la danse et au feu transfigure en oiseaux noirs ; entre les sexes aussi : « on ne voyait plus quels étaient les garçons, quelles étaient les filles » ; entre les différents éléments du paysage lui-même : la mer « vient offrir tous les baisers du monde » à la plage, la Montagne va vers la plaine, comme les sources rejoignent la mer ; enfin entre les jeunes gens qui se tiennent par la main pour danser une ronde « la main allant aux mains », geste d’amour où chacun se sent lié aux autres (cf. la main / aux mains).

B. Présence du narrateur

a) C’est une scène vécue et remémorée (cf. les imparfaits). Le « on ne voyait plus… » implique un regard qui se confond du reste volontairement avec celui des acteurs de la scène (« on » = nous = Je + ils). Ce spectacle est vu à travers une conscience qui va chercher à en faire apparaître  le sens.

b) Présence importante des comparaisons au sein même de la description. C’est toujours la marque de l’énonciateur qui cherche à expliquer par le biais de la comparaison, c’est-à-dire par l’intervention d’une autre réalité, (plus connue que la réalité nouvelle qu’il veut montrer), la nature précise de ce qu’il voit. « Comme un flot d’oiseaux noirs » permet l’instauration d’une isotopie  de la mer (flot) qui sera reprise dans la comparaison « leur jeunesse était comme une plage immense / Où la mer vient offrir tous les baisers du monde » (le présent de la relative implique l’intervention directe du narrateur, et enfin dans la comparaison « la main allant aux mains comme source à la mer » : la comparaison permet de prolonger l’isotopie marine tout en montrant le caractère naturel de la fraternité.

C. Présence d’un commentateur

Mais le narrateur n’est pas seulement sujet de la vision, il en est aussi le commentateur : il va porter un jugement sur ce qu’il a vu : si ce jugement est implicite dans les comparaisons étudiées, il apparaît explicitement dans les deux derniers couplets qui sont comme un retrait par rapport à la scène décrite et constituent comme une argumentation.

« Peu d’entre eux avaient vu la mer… Pourtant bien vivre est un voyage… » Le connecteur  logique « pourtant » et le temps employé (présent) impliquent un raisonnement qu’il faut essayer de restituer : les jeunes aiment la vie (cf. « leur amour de la vie…) Or bien vivre est un « voyage sans frontière », donc ils devraient avoir voyagé c’est-à-dire connaître la mer depuis longtemps. Et pourtant ils ne l’ont pas vue ! parce que justement ils ont dû rester cachés dans les montagnes. La guerre est cette coupure, cette séparation qui les cloître dans ce camp retranché qui est le contraire du mouvement d’expansion naturel à la jeunesse.

Les deux autres vers sont un retour à la réalité de leur condition : si « bien vivre » est un voyage sans frontières, eux « vivaient bien » (reprise significative avec inversion de l’adverbe) parce que, faute de voyager ils vivaient « entre eux » et rêvaient « tout haut » de vivre avec le reste de « leurs frères » : le rêve compense ce que la vie ne leur donne pas : cette possibilité d’aller partout (cf. leurs frères de partout) qui est le propre du « bien vivre » .

Ce rêve tout haut qui anticipe sur ce voyage sans frontières c’est précisément le chant qu’ Éluard entend ce soir-là, au milieu du bruit des vagues, et dans le tremblement des ombres de la nuit. Et ce chant va devenir le poème lui-même. Le dernier couplet, le plus lyrique, réalise ce rêve entendu en nous donnant la vision miraculeuse d’un rapprochement de la montagne qui va vers la plaine, vision non plus seulement métonymique mais aussi métaphorique, d’une fraternité retrouvée entre des éléments qui sont incompatibles : mer / montagne, comme maquisards / ennemis.

II. Le plan symbolique

Il y a donc une signification symbolique de cette anecdote, qui révèle au poète ce qu’est la fraternité, fraternité entre des « partisans » mais qu’ils rêvent d’étendre au monde entier. Le poème met donc en place toute une série de procédés qui vont « désancrer » la scène de son contexte historique précis pour la rendre universelle.

A. Une vision peu caractérisée

a) Une vision floue : la nuit, les ombres tremblotantes, l’éclairage déficient favorisent le flou de la description. Le premier couplet insiste bien sur cette espèce d’effacement de la vision : le flot d’oiseaux noirs, masse indifférenciée, et l’expression « on ne voyait plus bien ».

b) L’indétermination des articles et des pronoms fait de cette scène une scène presque irréelle : « Ils dansaient » (un paratexte est nécessaire pour préciser l’identité de ce « ils »). De même les indéfinis : « Tous, peu d’entre eux », l’article « l’Ennemi » donne un sens général au mot. Même chose pour le sexe (filles ou garçons confondus dans un vers dont la symétrie implique indifférenciation)

c) Même indétermination ans le lexique : les mots sont génériques : des hyperonymes universalisés par l’emploi constant de l’article défini : la montagne, la mer, les garçons, les filles, la plaine etc… L’activité est peu décrite dans sa particularité. L’anecdote se dissout dans une vision généralisante qui devient symbolique.

B. Des expressions imprécises

a) Allant dans le sens de ce parti pris, l’imprécision de certaines tournures contribue au vague de la scène : des vers ambigus dont on a déjà signalé la difficulté (accrue par l’absence de ponctuation). De même l’expression « un air ancien nouveau » qui voile délibérément dans un raccourci oxymorique un sens pourtant clair : un air ancien (la liberté, toujours chantée) et nouveau (parce que, ayant atteint la mer, les montagnards, pour la première fois, se sentent libres) ; de même « l’ombre illuminée qui flambe » : l’ombre prend les caractéristiques du feu qui la fait disparaître.

b) Ainsi au lieu d’un temps et d’un lieu définis, au lieu d’une action réelle et de participants déterminés, se met en place une autre scène qui célèbre de façon générale le sentiment d’appartenir à une communauté, agrandie par le rêve, et par la poésie, à celle du monde entier.

C. Passage constant du réel à la métaphore

Ce qui est frappant dans ce poème c’est du reste le double usage métonymique et métaphorique  du paysage et de la mer en particulier.

a) Si la réalité est celle d’une scène au bord du rivage, il est remarquable que dans trois occurrences sur cinq, la mer (ou un de ses éléments) apparait sous la forme d’une expression comparative : « la mer » sert de comparaison à la scène vue (« Comme un flot d’oiseaux noirs ») : les vagues que le poète entend et voit font naître la métaphore du flot. Même chose pour la deuxième comparaison : « leur jeunesse était comme une plage où la mer… ». Et si dans la troisième occurrence, la mer appartient au plan du réel (« peu avaient vu la mer »), dans la quatrième, on ne sait plus à quel plan appartient la mer, plus précisément « la plage » :  « la montagne allait vers la plaine et la plage ». Est-ce une réalité ou une image ? Enfin la cinquième occurrence est encore une fois une comparaison (« comme source à la mer »).

b) Ainsi le but poursuivi par le poète semble être de donner au paysage une valeur symbolique où se lisent les mêmes valeurs que celles qu’il déchiffre sur le visage de ces Grecs. Et le passage constant du plan du réel au plan de l’image déréalise l’anecdote pour lui donner une plus large portée. Il nous reste maintenant à montrer si le poème lui-même dans sa forme s’en tient à l’image de cette fraternité retrouvée ou si la mise en œuvre  particulière des éléments du poème ne procède pas d’une intuition propre au poète qui dévoilerait un nouveau sens à la scène à laquelle il assiste.

III. La fonction de la poésie

À quoi sert donc la mise en forme poétique de cette émotion ? À manifester d’une part dans la forme même le sens de ce passage de l’idéal à sa réalisation, le poème se donnant comme le sens abouti du rêve de ces jeunes guerriers, et à faire apparaître d’autre part une réalité nouvelle qui sera comme une ultime clé donnée au lecteur pour qu’il puisse déchiffrer dans tout son sens la scène décrite.

A. Du rêve au réel

a) Le moment célébré apparaît comme un premier pas vers la réalisation du rêve de liberté et d’amour : sortir de la montagne pour aller à la mer, c’est abolir les frontières et communiquer avec le monde ; la mer n’est pas – et c’est une vision typiquement grecque depuis Thucydide – facteur de séparation mais de réunion.

b) L’ordre choisi dans le poème pour les métaphores et les métonymies de la mer donne à lire cepassage du rêve à la réalité.   Si l’on passe de la métaphore (« comme un flot ») à la métonymie (« Peu d’entre eux avaient vu la mer ») c’est bien pour montrer comment le rêve, c’est-à-dire le fait de voir autre chose que le réel (un flot d’oiseaux, et non des jeunes gens qui dansent), précède le réel, ou plutôt en préfigure la manifestation, la mer réelle et non plus métaphorique qui est vue par les jeunes gens.

c) Enfin ce qui montre dans la forme même du poème ce passage du rêve au réel, c’est le rôle attribué par le poète à la Nature : elle semble mise en branle par ces chants et ces danses de la liberté et de l’amour pour se transformer en monde idéal : « L’écho » répète leur amour de la  vie, comme si la terre entière chantait cet hymne de fraternité. Les répétitions nombreuses du texte (une binarité constante : « ils chantaient » répété deux fois, comme « quels étaient », ou « un air », ou « bien vivre » et encore « frère », « mains »…) sont les répétitions mêmes de l’Écho qui reprend pour le compte de la terre entière les paroles entendues, c’est-à-dire « l’amour de la vie » (thème d’ailleurs habituel chez ce poète) : « Et la montagne allait vers la plaine et la plage / Reproduisant leur rêve et leur folle conquête ». Les deux verbes choisis par Éluard (aller et reproduire) manifestent encore une fois l’activité de la Nature qui (comme le poète lui-même) imite ce qu’elle voit et qu’elle entend : et ce premier vers dont nous avons souligné l’ambiguïté (une image, un miracle ? plan de la métaphore ou de la métonymie ?) est non seulement la représentation de ces montagnards arrivant à la mer ; non seulement la représentation symbolique de l’image de la fraternité mais (puisque rien n’est dit que ce soit une image) la représentation de la nature en marche vers la réalisation de l’idéal, et cette sensation, peut-être réelle que le poète a éprouvée à ce moment-là, de voir la montagne descendre vers la mer, comme si la foi de ces combattants avait eu la force de déplacer les montagnes. Du reste, ce mouvement de la montagne reproduit aussi bien « leur rêve » que « leur folle conquête » (les deux noms sont réunis par une même fonction syntaxique : il n’y a plus de différence entre le rêve et la vie puisque la nature reproduit l’un comme l’autre) : vision optimiste d’une action humaine susceptible de réaliser dans le monde son idéal d’amour et de fraternité.

B. Du réel au poème

Le poème, après avoir dit le passage du rêve à sa réalisation, donne à voir dans sa forme l’image de ce monde réuni. Cette harmonie retrouvée se voit dans les rythmes et les sonorités.

a) Permanence d’un même rythme, qu’il soit produit par la métrique ou les accents prosodiques. Tous les vers, césurés 6/6 sont sur le même rythme (sauf « L’ombre en était illuminée, elle flambait » qui est justement cette dévoration de la nuit par le feu, et cette expansion de la clarté où se réalise l’idéal chanté). Et si les vers ne riment pas, tout un jeu d’échos (correspondant à l’Écho » du texte) marque l’harmonie retrouvée (Nuit / fille, chantaient / liberté / flambaient, frontières / frères / conquête / mer…). Les octosyllabes, bien qu’ils interrompent le rythme reprennent en écho des sonorités des couplets : fille / fusil, illuminé/ ennemi endormi, où la mer / avaient vu la mer.

À l’intérieur du vers on observe aussi souvent des répétitions : cf. les nasales ombre / flambait, les occlusives plaine / plage.

b) La fraternité c’est donc cette ronde de danseurs et cette ronde symbolique du texte où chaque élément est lié aux autres par un système de correspondances. Il faudrait mettre en parallèle le début et la fin du poème qui s’ouvre et se ferme sur une image marine (comme un flot / comme source à la mer), et revenir sur la facture remarquable du premier vers, à lui seul montrant cette structure fermée de la ronde. Inscription de signes noirs sur la page et la plage de sable, ce vers se donne à lire comme un équilibre savant de masses sonores : dans chaque hémistiche des monosyllabes encadrent un mot de deux syllabes (1-1-1-2-1 // 1-2-1-1-1) et la symétrie de la succession (trois monosyllabes an tête et en fin de vers) permet de replier le vers sur lui-même et lui donne cet aspect de ronde métonymique et métaphorique de la scène décrite, d’autant que chaque hémistiche s’équilibre de la récurrence d’un même son : allitération « noirs / nuit », et dans la répartition à l’intérieur de chaque hémistiche d’un même son (flot / oiseaux et dansaient / dans).

c) Enfin il faut souligner comment ce poème donne à entendre l’amour : si le dernier vers utilise.

À nouveau la comparaison, c’est moins peut-être pour son sens que pour la sonorité du mot lui-même : « comme »le redoublement des deux « m », c’est celui des deux « m » de la main qui va aux mains, comme source à la mer : redoublement de l’amour à l’œuvre dans le monde comme dans le texte. La lettre « M » apparaît comme la lettre capitale du texte, commune à tous les éléments actants du texte (mer, montagne, monde, main, amour). Et le dernier vers qui a significativement quatre occurrences de ce « m » montre la disparition de la solitude (cf. « Pour ne plus être seuls », l’hexasyllabe inaugural du titre se trouve ici pleinement justifié) dans le sentiment d’une fraternité universelle reposant sur la liberté retrouvée.

C. De la poésie au réel

Mais la saisie de ce sentiment par l’intermédiaire d’un paysage particulier (mer et montagne) ne peut manquer de nous faire revenir à la réalité grecque dont le poète est parti. Et nous pouvons voir comment le poète a compris qu’au-delà des contingences de l’histoire cette joie de découvrir la mer était une des constantes du peuple grec. « Thalassa, thalassa », le ci des mercenaires grecs découvrant après des jours de marche dans les montagnes enneigées la mer (la mer Noire dans ce cas) résonne encore à nos oreilles quand nous lisons ce texte. Mais cette joie, ce fut celle, bien plus ancienne des envahisseurs nordiques qui venaient des haut-plateaux d’Asie centrale, ces Doriens qui devaient apporter à la Grèce son goût de la mesure et de la raison, heureusement tempéré par cet émerveillement qu’ils avaient eu en découvrant un jour « le sourire innombrable des flots », contact des doriens et de l’Ionie, à l’origine même de l’art classique, où précisément se réalise l’idéal d’un monde harmonieux comme nous le voyons dans ce poème.

On  comprend ici la fonction de la poésie. Elle atteint l’universel ; non parce qu’elle s’élève au-dessus de l’anecdote (car il était somme toute banal de voir dans ce combat particulier l’image de tout combat pour la liberté) mais justement parce qu’elle saisit cette anecdote dans son particularisme le plus spécifique (la civilisation grecque comme contact de la montagne et de la mer) pour mieux en saisir le sens général : la conviction que l’homme sur terre est libre.

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