Nîmes - Le temple romain dit « Maison Carrée » Nemausus, Principum Juventutis templum

• Le temple est un lieu consacré : son espace est la projection sur terre de l’espace sacré qui a été symboliquement « découpé » (racine *tem-) par l’augure dans le ciel. Il est la maison de la divinité pour qui il a été élevé et dont il abrite la statue. Seuls les prêtres sont autorisés à y pénétrer et les cérémonies de sacrifice se déroulent sur l’autel placé devant le temple.

• Répandue en Italie depuis le début du Ier siècle avant J.-C., la disposition pseudo-périptère (semi-colonnes accolées aux murs) permet de rythmer harmonieusement l’ensemble de l’édifice. Ce dispositif architectural s’inspire directement du temple d’Apollon, qu’Auguste a fait construire tout près de sa maison du Palatin à Rome et dont « la Maison Carrée » se veut un modèle réduit (le temple d’Auguste et de Livie à Vienne, en France, est aussi une variante de ce type d’organisation).

• La « Maison carrée » est le seul temple du monde antique conservé dans son intégralité. Il fut largement restauré au XIXe siècle, comme l’atteste l’inscription en latin sur le côté Ouest : [Restauré] par la munificence du Roi et la contribution des citoyens, 1822. Le podium a été reconstitué, avec son escalier.

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Nîmes temple reconstitution virtuelle

La « Maison Carrée », qui porte ce nom depuis le XVIe siècle, est un célèbre édifice de la ville de Nîmes (ville située dans le département du Gard).

Il s’agit d’un temple construit sous le règne d’Auguste (entre 10 avant J.-C. et 4 après J.-C.) à l’extrémité Sud du Forum de la cité de Nemausus, le nom latin de Nîmes à l’époque gallo-romaine. Celui-ci était encadré par deux portiques et s’étendait sur 80 mètres de long ; au Nord, il était fermé par un bâtiment rectangulaire (18 mètres sur 14 mètres), identifié aujourd’hui à la Curie.

Sur le frontispice se trouvait une dédicace, aujourd’hui disparue, inscrite en lettres de bronze scellées dans la pierre. La disposition des trous de scellement, encore visibles, a permis de reconstituer l’inscription originale : « À Caius Caesar consul et Lucius Caesar consul désigné, fils d’Auguste, princes de la Jeunesse ».

En effet, dans le cadre du culte impérial, le temple était consacré aux « princes de la Jeunesse » ; ils portaient les prénoms de Caius et Lucius et le nom gentilice de « Julius Caesar » : ils s'agissaient des petits-fils de l’empereur Auguste (les deux fils de sa fille Julia, mariée à son ami et fidèle lieutenant Marcus Vipsanius Agrippa). Héritiers présomptifs de l’empereur, Caius (20 avant J.-C. - 4 après J.-C.) et Lucius (17 avant J.-C. - 2 après J.-C.) moururent très jeunes.

Selon un modèle architectural hérité des Étrusques, le temple proprement dit se dresse sur un podium élevé (2,65 mètres de hauteur), qui lui donne une position dominante sur la place. L’accès à l’édifice se fait par un grand escalier unique. La structure du plan et l’ordre corinthien témoignent de l’influence du modèle grec.

Le temple est hexastyle, c'est-à-dire avec six colonnes en façade : il mesure 13,54 mètres de large sur 26,42 mètres de long. Trente colonnes de 9 mètres de haut à chapiteaux corinthiens entourent la structure intérieure (en dehors de la façade, elles sont engagées dans le mur). Celle-ci est formée d’un pronaos (vestibule) dont le plafond est moderne et d’une simple cella (chambre où se trouvent les statues du culte). À l’origine, on devait pénétrer dans la cella par une grande porte de près de 7 mètres de haut.

Le décor, formé par l’entablement et les chapiteaux des colonnes qui le soutiennent, rappelle celui du temple de Mars Ultor (Mars Vengeur) sur le forum d’Auguste à Rome. Il comprend une architrave divisée en trois bandeaux et ornée d’une frise à rinceaux. À l’intérieur, on n’a conservé aucune trace du décor d’origine.

Destiné à célébrer le culte impérial, le temple resta dédié à chaque empereur, de génération en génération, après la mort d’Auguste. Au fil des siècles, la « Maison Carrée » est devenue une maison consulaire, une église, puis un musée des arts antiques.

Ce temple a été inscrit le 18 septembre 2023 par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité.

Ce que l'on peut lire sur la dédicace du temple romain de Nîmes :

C. Caesari Augusti f. cos.
Caio Caesari Augusti filio consuli
À Caius Caesar fils d’Auguste consul,

L. Caesari Augusti f. cos. design.
Lucio Caesari Augusti filio consuli designato
À Lucius Caesar fils d’Auguste consul désigné,

Principibus Juventutis
Princes de la Jeunesse

• Le temple est un lieu consacré : son espace est la projection sur terre de l’espace sacré qui a été symboliquement « découpé » (racine *tem-) par l’augure dans le ciel. Il est la maison de la divinité pour qui il a été élevé et dont il abrite la statue. Seuls les prêtres sont autorisés à y pénétrer et les cérémonies de sacrifice se déroulent sur l’autel placé devant le temple.

• Répandue en Italie depuis le début du Ier siècle avant J.-C., la disposition pseudo-périptère (semi-colonnes accolées aux murs) permet de rythmer harmonieusement l’ensemble de l’édifice. Ce dispositif architectural s’inspire directement du temple d’Apollon, qu’Auguste a fait construire tout près de sa maison du Palatin à Rome et dont « la Maison Carrée » se veut un modèle réduit (le temple d’Auguste et de Livie à Vienne, en France, est aussi une variante de ce type d’organisation).

• La « Maison carrée » est le seul temple du monde antique conservé dans son intégralité. Il fut largement restauré au XIXe siècle, comme l’atteste l’inscription en latin sur le côté Ouest : [Restauré] par la munificence du Roi et la contribution des citoyens, 1822. Le podium a été reconstitué, avec son escalier.

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