Les lettres de Synésios de Cyrène à Hypatia d'Alexandrie Un étudiant écrit à son professeur

Synésios (env. 370 - 414) est né en Afrique du nord, à Cyrène (aujourd’hui en Lybie), dans une riche famille grecque qui prétendait descendre des rois de Sparte. Il fait ses études à Alexandrie, avec son frère, où il suit les cours de la célèbre Hypatia en philosophie et en sciences (mathématiques, astronomie). Il restera très attaché à son professeur avec qui il entretient une correspondance.
Il retourne en Lybie où il assure plusieurs fonctions officielles. Il épouse une chrétienne d’Alexandrie avec qui il a quatre enfants, qui tous mourront avant lui. Après avoir suivi l’instruction religieuse pour devenir chrétien, il est nommé évêque de Ptolémaïs (ville importante de Cyrénaïque). On a conservé de lui, outre ses lettres, quelques textes qui témoignent de ses convictions néo-platoniciennes.

Élevé dans la culture grecque, nourri de l’enseignement scientifique et philosophique d’Hypatia, chrétien, Synésios témoigne au sens le plus concret de ce que peuvent signifier les termes « croire, savoir, douter ».
« Synésios était un rationaliste qui voulait chercher en toute liberté la vérité. [...] Au fond, il plaide pour la liberté et la tolérance en matière de pensée. Il veut pouvoir réfléchir comme il l'entend, sans esprit de parti, sans contrainte, dans le refus de l'excès. [...] L'évolution spirituelle du Cyrénéen illustre à merveille, par sa complexité, la maturation des consciences et le mouvement dialectique qui s'y opérait. Philosophe rationaliste, Synésios n'en fréquenta pas moins les églises chrétiennes. Baptisé à Alexandrie par l'archevêque Théophile en 404, il n'en dénonça pas moins, cette même année, les "excès" des moines dans le Dion. Marié à une chrétienne, il n'en continua pas moins de lire assidûment les œuvres des grands ancêtres de la philosophie classique, et surtout du divin Platon. [...] Ces apparentes contradictions révèlent les tensions et traduisent le mouvement d'une âme en perpétuelle recherche. » (Denis Roques, Synésios de Cyrène et la Cyrénaïque du Bas-Empire, Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique,1987)

Pour la présentation d’Hypatia voir l’article "Hypatia d’Alexandrie, l’histoire d’une humaniste assassinée".


La correspondance de Synésios comprend 156 lettres (des années 395 à 413) : parmi elles, sept sont adressées à Hypatia, qu’il désigne par l’expression "à la philosophe" ; mais il est aussi question d’elle dans d’autres lettres (voir, par exemple, dans une lettre à son frère citée ci-dessous).

« Dans ses lettres, Synésios fait en quelque sorte d’Hypatie le personnage central d’un cercle philosophique et ésotérique (d’auditeurs masculins). Il se donne le rôle d’un disciple très proche d’Hypatie qui, peu à peu, perd de son importance pour finalement se sentir évincé. Dans la fiction littéraire de Synésios, Hypatie apparaît comme une femme qui possède une grande connaissance technique, qui exerce une autorité politique au sein des puissants de la ville et qui étend son influence au-delà de sa région. [...] Nous ne disposons malheureusement d’aucun indice permettant de savoir si les lettres ont vraiment été envoyées à Hypatie et si la philosophe les a lues. Rien ne laisse croire à des réponses d’Hypatie. [...] Aucun auteur contemporain et aucun témoignage sur Hypatie ne mentionne Synésios comme ayant été son élève. Étant le seul à parler de son amitié avec Hypatie, nous en sommes ainsi réduits à croire ce qu’il écrit lui-même dans ses lettres. » (Henriette Harich-Schwarzbauer, "Hypatie d’Alexandrie", Clio. Femmes, Genre, Histoire, 35 | 2012)

Même si certains spécialistes soupçonnent qu’une relation privilégiée avec Hypatia ait pu être inventée de toute pièce par Synésios afin de se donner de l’importance, il n’en reste pas moins que ses lettres témoignent de la force du lien intellectuel qui unit un étudiant à son professeur, dans l’Antiquité comme aujourd’hui.

Nous donnons ici quelques lettres (en entier ou en extraits) à partir de l’édition Epistolographi Græci, de Rudolf Hercher et Jean François Boissonade (Paris Didot, 1873), avec la traduction d’H. Druon (1878).

Le renouveau de la philosophie

Une lettre adressée par Synésios à son frère permet d’évoquer l’importance d’Alexandrie dans l’Empire romain, au IVe siècle : devenue la capitale culturelle du monde antique, elle a détrôné Athènes dans ce rôle, comme l’explique Synésios avec humour (le voyage en Grèce était encore le couronnement des études pour les jeunes gens de familles riches dans l’Empire romain). On voit que la philosophe Hypatia est alors la figure principale de l’élite intellectuelle alexandrine.

Lettre de Synésios à son frère, qui réside à Alexandrie (envoyée d’Anagyre en Grèce en 396)

Ah, si je pouvais profiter, autant que tu le souhaites, de mon séjour à Athènes ! Il me semble que je suis déjà grandi de plus de cinq doigts en fait de savoir. Veux-tu que je te donne la preuve de mes progrès ? Eh bien ! C’est d’Anagyre que je t’écris ; j’ai visité Sphette, Thrium, le Céphise, Phalère1. Mais périsse le maudit pilote qui m’a amené ici ! Athènes n’a plus rien d’auguste que des noms autrefois fameux. Comme d’une victime consumée il ne reste plus que la peau, pour retracer aux yeux un être naguère vivant ; ainsi, depuis que la philosophie a déserté ces lieux, le voyageur n’a plus à admirer que l’Académie, le Lycée, et ce Portique2 qui a donné son nom à la secte de Chrysippe : encore le Portique a-t-il perdu ses tableaux, chefs-d’œuvre de Polygnote. De nos jours c’est en Égypte que se développent, grâce à Hypatia, les germes féconds de la philosophie. Athènes fut jadis la demeure des sages : aujourd’hui elle n’est illustrée que par des fabricants de miel, et par ces savants qui attirent les jeunes gens au théâtre, non par l’éclat de leur éloquence, mais avec des pots de miel de l’Hymette.

NOTES :
1. Anagyre, Sphette et Thrium, bourgs de l’Attique ; le Céphise, rivière qui coule près d’Athènes ; Phalère, un des ports d’Athènes.
2. Lieux célèbres à Athènes où enseignaient les grands philosophes (l’Académie de Platon, le Lycée d’Aristote et le Portique des Stoïciens).

QUESTIONS

1. Où se trouve Synésios quand il écrit cette lettre ? Pourquoi ?
2. Quelles célèbres écoles philosophiques cite-t-il ?
3. Qui représente le renouveau de la philosophie pour Synésios ?
4. Relevez deux expressions humoristiques dans sa lettre.

Le professeur, l’amie, la confidente

Pour Synésios, Hypatia est le phare intellectuel, le professeur qui l’a formé, mais elle est aussi celle à qui il se confie pour dire la douleur de voir sa patrie envahie par les hordes barbares et l’infini chagrin d'avoir perdu ses fils.

Lettre de Synésios à Hypatia (envoyée de Cyrène en 401 ou 411- 412)

Synésios Lettre

Aucun souvenir ne reste aux morts dans les Enfers,1
Mais je m’y souviendrai pourtant de ma chère Hypatia. Je vis au milieu des malheurs de ma patrie ; ses désastres me remplissent de douleur : chaque jour je vois les armes des ennemis ; je vois des hommes égorgés comme de vils troupeaux ; je respire un air corrompu par l’infection des cadavres, et je m’attends moi-même à subir le même sort que tant d’autres ; car comment garder quelque espoir quand le ciel est obscurci par des nuées d’oiseaux de proie qui attendent leur pâture ? N’importe, je ne quitterai pas ces lieux : ne suis-je pas Libyen ? C’est ici que je suis né, c’est ici que je vois les tombeaux de mes nobles ancêtres. C’est pour toi seule que je négligerais ma patrie ; et si jamais je peux la quitter, ce ne sera que pour aller auprès de toi.
 
NOTE :
1. Citation tirée de l’Iliade d’Homère (chant XXII, vers 389).

QUESTIONS

1. À qui Synésios s’adresse-t-il (1e ligne) ? Recopiez l’adresse au destinataire en grec et en latin. Précisez le cas et le genre des noms. Que constatez-vous ?
2. À quel auteur célèbre Synésios fait-il référence ? Pourquoi ?
3. Quelle est la nationalité de Synésios ? Relevez en grec et en latin l’adjectif qui le précise.
4. Dans quel état est sa patrie ? Relevez des expressions précises.
5. Que représente Hypatia pour Synésios ?

Deux lettres, parmi les dernières de Synésios, qui meurt peu après, montrent combien il redoute l’éloignement et l’abandon, tandis que le lien avec Hypatia semble se distendre.

Lettre de Synésios à Hypatia (envoyée de Ptolémaïs en 413)

 

Synésios lettre 2

Je te salue et je te prie de saluer de ma part tes bienheureux compagnons, toi, guide infiniment respectable ! Depuis longtemps je te reprochais de ne pas m’écrire ; mais aujourd’hui je vois que tous vous me délaissez. Ce n’est pas que j’aie des torts envers vous ; mais je suis malheureux, aussi malheureux qu’on peut l’être. Si du moins j’avais pu recevoir des lettres de vous, savoir comment vous allez tous, apprendre que vous n’avez pas de chagrins et que le sort vous sourit plus qu’à moi, je ne me trouverais plus qu’une demi-infortune, puisque je jouirais de votre bonheur. Mais votre silence ajoute encore à tous mes malheurs. J’ai perdu mes enfants, mes amis, l’affection de tous ; je regrette surtout la tienne, qui m’était si précieuse. J’avais espéré cependant qu’elle me resterait fidèle, et qu’elle résisterait aux injures de la fortune et aux coups de la destinée.

QUESTIONS

1. À qui Synésios s’adresse-t-il (1e ligne) ? Recopiez l’adresse au destinataire en grec et en latin. Précisez le cas et le genre des noms. Que constatez-vous ?
2. Quelle expression utilise Synésios pour s’adresser à sa destinataire ? Relevez les mots en grec et en latin. À quel cas sont-ils ?
3. De quoi Synésios se plaint-il ?
4. Quels sentiments éprouve-t-il ?

Lettre de Synésios à Hypatia (envoyée de Ptolémaïs en 413)

 

Lettre Synésios 3

C’est du lit où me retient la maladie que j’ai dicté pour toi cette lettre ; et puisse-t-elle te trouver en bonne santé, ô ma mère, ma sœur, mon professeur, et, pour tout cela, ma bienfaitrice, toi qui mérites de ma part tous les titres d’honneur ! Pour moi les chagrins m’ont amené à leur suite la maladie. La pensée de mes enfants morts m’accable de douleur. Synésios aurait dû prolonger son existence jusqu’au jour seulement où il a connu l’affliction. Comme un torrent longtemps contenu, le malheur est venu tout d’un coup fondre sur moi ; ma félicité s’est évanouie. Plaise à Dieu que je cesse ou de vivre ou de me rappeler la perte de mes enfants ! Pour toi, porte-toi bien, et salue de ma part tes bienheureux compagnons, le vénérable père Théotecne d’abord et mon cher frère Athanase, puis tous les autres. Si leur nombre s’est accru de quelque nouveau venu qui mérite ton affection, je dois lui savoir gré de la mériter : c’est un ami pour moi ; qu’il reçoive aussi mes salutations. Me portes-tu encore quelque intérêt ? je t’en suis reconnaissant ; m’as-tu oublié ? je ne t’oublierai pas cependant.

QUESTIONS

1. Quels "titres d’honneur" Synésios donne-t-il à sa destinataire ? Relevez les noms en grec, en latin et en français.
2. Quels sentiments ces noms traduisent-ils ?
3. Que demande Synésios à sa destinataire ?
4. De quoi a-t-il peur ? Pourquoi ?

Ni "manteau blanc", ni "manteau brun"

Une longue lettre que Synésios adresse à Hypatia pour lui soumettre deux de ses ouvrages (Le Traité des Songes et Dion) nous place au cœur du débat sur l’esprit critique et la tolérance. L’allusion aux manteaux de couleur brun sombre (φαιός, phaios) pour désigner les moines ne manquera pas de faire penser aux images du film Agora (2009) d’Alejandro Amenabar (voir à la fin de l’article « Hypatia d’Alexandrie, l'histoire d'une humaniste assassinée »).

« Cette lettre expose brièvement les attaques qu'il a subies de la part de ses détracteurs, qui sont de deux sortes : les uns, vêtus du manteau brun, sont des religieux chrétiens ; les autres, qui portent le manteau blanc, sont des philosophes néoplatoniciens. [...]
Les "manteaux bruns", les moines qui parcourent Alexandrie, brillent par leur faconde, les "manteaux blancs", par leur mutisme hautain. Les uns et les autres, en tout cas, croient également détenir la vérité. Mais pour Synésios il faut se garder du parler creux comme de la pensée vide. Pas plus que dans son ouvrage, le Dion, il ne manifeste ici une attitude franchement païenne ou foncièrement anti-chrétienne : il dénonce l'excès, qui est de tous les partis. Cette lettre revendique en fait la liberté pour l'intellectuel de bien penser et de bien parler, et définit une attitude où hellénisme et quête de Dieu se concilient. Elle ne combat pas le christianisme, mais critique seulement certaine attitude faite d'intolérance ; d'un autre côté, elle veut répliquer aux néoplatoniciens, "silencieux et envieux", plus qu'aux moines, mais voit dans le goût pour la philosophie "le plus philosophique des choix", la connaissance de Dieu restant la tâche essentielle. »
(Denis Roques, Synésios de Cyrène et la Cyrénaïque du Bas-Empire, Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique,1987)

Lettre de Synésios à Hypatia (envoyée d’Alexandrie à la fin de 404)

 

Lettre Synésios

J’ai composé cette année deux ouvrages, l’un pour obéir à une inspiration divine, l’autre pour répondre aux propos malveillants de certains censeurs. Parmi ces gens qui portent le manteau blanc ou brun sombre, plusieurs allaient répétant que j’étais infidèle à la philosophie ; et pourquoi ? C’est que je recherchais l’élégance et l’harmonie du style, c’est que je citais Homère et que je parlais des figures oratoires ; à leurs yeux pour être philosophe il faut détester les lettres, et ne jamais s’occuper que des choses divines. [...]

Parmi ces critiques quelques-uns, chez qui l’ignorance va de pair avec la présomption, sont toujours prêts à pérorer sur Dieu ; vous ne pouvez les rencontrer sans qu’ils dissertent sur les syllogismes illogiques ; ils se répandent en un flux de paroles inutiles, mais où ils trouvent, je crois, leur profit. C’est de cette race que sortent tous ces discoureurs publics que l’on voit dans nos villes ; ils ont en main la corne d’Amalthée, et ils en usent. Vous reconnaissez, je crois, ces gens au verbiage frivole, disposés à décrier toute étude sérieuse. Ils veulent m’avoir pour disciple ; ils prétendent qu’en un rien de temps je pourrai hardiment discourir sur Dieu tout un jour et toute une nuit.
Les autres, plus recherchés dans leurs vêtements, sont des sophistes plus malheureux ; ils voudraient se distinguer par la même faconde, mais ils n’ont même pas la chance d’y pouvoir atteindre. Vous en connaissez quelques-uns qui, dépouillés par le fisc ou contraints par quelque nécessité, se font philosophes au midi de leur vie : cela consiste tout simplement, quand ils nient ou quand ils affirment, à prendre, comme Platon, Dieu à témoin ; d’un mort, plutôt que d’eux, on pourrait attendre un sage discours. Mais il faut voir les airs qu’ils se donnent ! Oh ! quels fiers sourcils ! Leur barbe est si épaisse qu’ils doivent la soutenir avec la main ; ils se tiennent plus graves dans toute leur personne que les statues de Xénocrate. Ils prétendent nous imposer une loi toute à leur profit : ils ne veulent pas qu’il soit permis de montrer ce que l’on sait ; c’est leur faire offense que de passer pour philosophe et de savoir parler. Ils pensent cacher sous cet extérieur austère leur ignorance et donner à croire qu’au-dedans ils sont pleins de sagesse.
Voilà les deux espèces d’hommes qui vont me décriant, et répètent que je m’occupe de futilités, les uns parce que je n’imite pas leur bavardage, les autres parce que je ne reste pas silencieux, et que je n’ai pas comme eux la langue pesante. C’est contre ces ennemis qu’a été dirigé l’ouvrage où je réponds tout à la fois et à ces parleurs et à ces muets. Quoique ce soit surtout à ces derniers, gens envieux, qu’il s’adresse (et peut-être avec un assez grand bonheur d’expressions), il a pu aussi dire aux autres leur fait : il se pique d’être tout à la fois un éloge et un spécimen des qualités littéraires. Loin de protester contre les critiques dont j’étais l’objet, je me suis fait un point d’honneur de les mériter encore davantage, pour chagriner mes adversaires. [...]
Sur tout cela j’attendrai que tu décides. Si tu es d’avis que je publie mon livre, je l’offrirai aux orateurs et aux philosophes : il plaira aux uns, il sera utile aux autres, j’en réponds, si un aussi bon juge que toi ne le condamne pas. Mais s’il ne te semble pas digne de l’attention des Grecs, si, comme Aristote, tu préfères la vérité à un ami, mon ouvrage va rentrer dans la nuit du néant : personne n’en entendra parler. [...]
C’est toi qui la première après moi connaîtras cette œuvre. Ces deux livres que je t’envoie sont inédits. [...]

QUESTIONS

1. Par quels termes Synésios désigne-t-il ceux qui le critiquent ? Relevez-les en grec et en latin.
2. Comment décrit-il ces "deux espèces d’hommes" ? Relevez les expressions.
3. À votre avis, qui est visé par cette phrase ? « Ils pensent cacher sous cet extérieur austère leur ignorance et donner à croire qu’au-dedans ils sont pleins de sagesse. »
4. Quelle est l’attitude de Synésios face à ces critiques ?
5. Pourquoi Synésios a-t-il envoyé ses livres à Hypatia ? Qu’attend-il d’elle ?

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