Bibliographie
On pourra lire en parallèle le poème des Trophées de José Maria de Hérédia qui décrit la statue de Ladas.
HEREDIA, Les Trophées
Tel que Delphes l'a vu, quand, Thymos le suivant
Il volait par le stade aux clameurs de la foule,
Tel Ladas court encor sur le socle qu'il foule
D'un pied de bronze, svelte et plus vif que le vent.
Le bras tendu, l'oeil fixe et le torse en avant,
Une sueur d'airain à son front perle et coule ;
On dirait que l'athlète a jailli hors du moule
Tandis que le sculpteur le fondait, tout vivant.
Il palpite, il frémit, d'espérance et de fièvre,
Son flanc halète, l'air qu'il fend manque à sa lèvre
Et l'effort fait saillir ses muscles de métal.
L'irrésistible élan de sa course l'entraîne,
Et, passant par-dessus son propre piédestal
Vers la palme et le but il va fuir dans l'arène.
ANTIPHON, Discours, édités et traduits par Louis Gernet, Les Belles Lettres, 1923.
La deuxième tétralogie concerne le meurtre involontaire d'un jeune garçon lors de l'entraînement à la palestre.
A. Bélis, Les musiciens dans l'Antiquité, Hachette, collection Vie quotidienne, 1999
Warren D. Andserson, Music and Musicians in Ancient Greece, Cornell University Press, 1997
Daniel Paquette, L'instrument de musique dans la céramique de la Grèce ancienne, Université de Lyon II, De Boccard, 1984
Disques
Musique de la Grèce antique par l'Atrium Musicae de Madrid, Harmonia Mundi
Melos Archaion, Sacred Music of Greek Antiquity, par Petros Tabouris (2CD)
Musique de l'antiquité grecque par l'ensemble Kérylos dirigé par Annie Bélis, K 617, 2000
Les épreuves gymniques
Les Courses
La course du stade
Course à pied sur les 192,27 mètres du stade. Les coureurs sont entièrement nus.
Double stade (diaulos)
Les coureurs devaient tourner en bout de stade autour de piquets distants de 1,25 m (distance entre les coureurs lors des épreuves).
La course de fond (dolichos) :
D’abord de huit, puis de dix, de douze et de vingt-quatre stades (24 x 192,27m = 4614,48 m).
On voit encore, sur le stade d'Olympie, l'endroit d'où partaient les coureurs : des seuils de pierre permettaient de prendre un départ sûr.
La course en armes
Elle fut introduite en 520 av. J.-C. (65ème olympiade). Il fallait parcourir deux fois la longueur du stade avec un équipement complet : casque, jambières et bouclier. Plus tard, on dispensa les coureurs des jambières.
Les courses de jeunes filles
D'après Pausanias, il existait également une course réservée aux jeunes filles. Elle couraient vêtues d'une courte tunique qui laissait libre le sein droit.
Quelques témoignages archéologiques (statuettes de bronze et peintures de vases) attestent également de cette course.
La course était de 1/6ème plus courte que celle des garçons ; celle qui l'emportait gagnait une couronne d'olivier et pouvait consacrer un ex-voto dans le temple d'Héra.
Le saut
Le saut faisait partie des épreuves du pentathlon.
L'épreuve ne comportait pas de course d'élan, mais l'athlète était muni de deux petites masses ou haltères qui donnaient plus d'amplitude au saut.
L'exécution du saut se faisait au son de la flûte.
Nous n'avons pas d'idées précises sur les performances des athlètes, mais les chiffres que nous possédons permettent de penser que l'athlète exécutait plusieurs sauts et qu'on les ajoutait pour arriver au résultat.
Le lancer du disque
Le thème iconographique du discobole a été largement développé par la peinture et surtout par la sculpture antique.
La préparation du terrain
L'athlète qui a préparé le terrain prend ses marques avant le lancer
La concentration
Le discobole
Il existe de très nombreuses répliques de cette statue, notamment à Rome et au British Museum de Londres.
(collection grecque)
Le disque eut un poids variable selon les époques... de 1,35 kg 4,75 kg.
Le lancer du javelot
Le lancer du javelot se pratiquait dans le cadre du pentathle dont il constituait la troisième épreuve. Cet exercice était en relation directe avec l'entraînement militaire.
Le javelot était en pin, en frêne ou en sureau ; il se terminait par une pointe de fer et comportait une courroie d'accélération dans laquelle on glissait l'index et le majeur.
L'entraînement du lancer n'était pas sans danger. L'une des Tétralogies d'Antiphon est fondée sur cet argument :
"Deux jeunes gens s'entraînent au javelot dans un gymnase : par accident, tandis que l'un d'eux lançait le sien, d'ailleurs correctement, l'autre, qui était venu en courant sous le trait en fut atteint et tué. Sur quoi le père de la victime accuse d'homicide celui qui avait lancé le javelot"
(Traduction Louis Gernet, Les Belles Lettres, 1923)
La lutte, le pugilat, le pancrace
Il convient de distinguer ces trois disciplines, en se souvenant que seule la lutte faisait partie, à l'origine, des jeux : elle constituait la dernière épreuve, décisive, du pentathle.
Les documents concernant la lutte que nous ont laissés Pausanias et Philostrate paraissent parfois contradictoires. Le combat se faisait debout, et il s'agissait sans doute de faire tomber trois fois son adversaire à terre. Les coups les crocs-en- jambes étaient permis.
Il n'y avait que deux catégories : les jeunes gens et les hommes mûrs. Les athlètes étaient groupés par deux par tirage au sort juste avant le combat.
Le pugilat est une épreuve ancienne, comparable à notre boxe moderne. Les combattants entouraient leurs mains d'une fine courroie longue de dix pieds, en cuir de boeuf, enduite de graisse. Enroulée sur les poignets et sur les premières phalanges de la main, elle n'interdisait pas de plier les poings.
A l'origine, les combattants n'étaient pas entièrement nus. En témoignent certaines représentations, comme un stamnos du Peintre de Michigan, présenté à l'Ashmolean Museum d'Oxford.
On voit sur cette représentation la manière dont les mains étaient entourées de lanières de cuir.
Le pancrace unissait la lutte et le pugilat. Les combats étaient d'une très grande violence et il pouvait arriver que les combattants soient grièvement blessés.
De nombreux vases nous montrent les visages de ces combattants mutilés par les combats. Certains boxeurs devaient leur surnom à ces blessures : par exemple 'Otholadias "celui qui a une oreille cassée" et 'Otolataxis "à l'oreille broyée".
Les courses de chevaux
Les courses de chevaux furent introduites près d'un siècle après la création des jeux : elles furent très diverses, même si l'épreuve reine demeura la course de quadriges.
Pourtant l'Iliade témoigne du goût que les guerriers pouvaient avoir pour les courses. Dans le combat, c'est un cocher qui conduit l'attelage tandis que le guerrier descend du char pour affronter l'ennemi.
Lors de la course présentée dans le chant 23 de l'Iliade, ce sont les héros eux-mêmes, Ménélas et Antiloque notamment qui s'affrontent.
La course de chars a été inscrite au programme des jeux en 680 av. notre ère, lors des 25ème jeux. La course de chars devint rapidement la course "distinguée" d'Olympie.
La course de chevaux montés fut introduite aux 33èmes jeux olympiques, en 648. Quatre cents ans plus tard, en 256, on créa une course d'étalons de deux ans.
C'est lors des jeux de 408 que l'on organisa des courses de biges.
On organisa par la suite divers concours qui ne restèrent pas longtemps au programme des jeux :
- une course de jument, nommée calpé, dans laquelle le cavalier devait quitter sa monture et courir au but en la tenant par la bride
- une course de poulains de deux ans
- une course de trige
De 500 à 444, il y eut des courses de biges attelées à des mules. Elles furent interrompues pour des raisons religieuses.
Lors de la course, les quadriges devaient parcourir douze fois la piste de quatre stades. Quoique seuls les chevaux d'élite fussent admis au concours, plus de cent chars étaient souvent en compétition : la lutte s'étendait sur plusieurs heures et comportait des demi-finales et des finales.
Au début et à la fin de la piste se trouvaient des poteaux qu'il fallait contourner : c'était extrèmement difficile, car il fallait savoir retenir les chevaux de l'intérieur, et pousser en même temps ceux de l'extérieur qui avaient une plus longue distance à parcourir. On cherchait à frôler le poteau pour faire le moins de chemin possible. Mais les chutes étaient nombreuses, et l'art consistait aussi à savoir éviter les adversaires malheureux.
L'une des statues des plus célèbres est celle de l'aurige, présentée au Musée de Delphes.
L'Aurige de Delphes est une statue en bronze qui a été trouvée à la fin du siècle dernier tout près du temple. Elle faisait partie d'un ensemble comportant un quadrige et deux chevaux tenus au mors par de jeunes enfants. On a longtemps déclaré qu'il s'agissait de célébrer la victoire de Polyzalos, en 476 ou 472 ; on pense désormais que cette statue est un monument de Deinoménès, le fils de Hiéron de Syracuse qui aurait accompli le voeu de son père, vainqueur olympique dans la course de chevaux montés et dans la course de chars, et mort juste après la course. Le monument daterait de 467-466.
Les concours artistiques
Les jeux étaient des fêtes religieuses qui pouvaient comporter des concours musicaux. Il pouvait s'agir de chant choral, ou de musique instrumentale.
Parmi les instruments les plus appréciés des Grecs, se trouvent la lyre et la cithare, deux instruments à cordes pincées fixées sur une caisse de résonance.
La lyre est l'attribut d'Apollon, le dieu de la musique. Il y avait donc à Delphes un concours artistique qui précédait le concours gymnique. Le musicien devait interpréter une cantate en s'accompagnant de la cithare. Parmi les quelques partitions musicales que nous avons conservées de l'antiquité figurent des morceaux de ce type que les musiciens modernes ont pu reconstituer.
L'instrument le plus répandu en Grèce ancienne est l'"aulos" ou flûte à deux tuyaux. On en voit de très nombreuses représentations sur les vases, car c'était l'instrument des "joueuses de flûtes" des banquets.
La flûte est aussi un instrument d'accompagnement : dans ce cas, c'est le chanteur seul qui tient la vedette et reçoit le prix.
Mais au fil du temps on remarque un goût accru pour le solo de flûte.
L'entraînement était accompagné par la flûte, ainsi que le saut en longueur.
De nombreux écrivains vinrent aux jeux faire connaître leur oeuvre. Le plus célèbre est sans doute Hérodote.
Par ailleurs les Sophistes trouvaient facilement en ce lieu un public, et Hippias, natif d'Elis, fut le premier à dresser la liste des vainqueurs.
On organisait des Choeurs en l'honneur des vainqueurs antérieurs.