Dossier élaboré par :
Cécile Daude
Sylvie David
Paulette Garret
Sylvie Pédroaréna
Brigitte Planty
Στεφάνων δὲ ἡμῖν καὶ μύρων
De couronnes pour nous et de parfums
χρῆσις οὐκ ἀναγκαία.
l’usage (n’est pas) nécessaire.
Ἐξοκέλλει γὰρ
Cela fait dériver en effet
εἰς ἡδονὰς καὶ ῥᾳθυμίας,
vers les plaisirs et les laisser-aller,
μάλιστα γειτνιώσης τῆς νυκτός.
surtout la nuit approchant.
[…]
Ἐπιτηδεύουσι δὲ καὶ τὸ ἀπὸ κρίνων μύρον
Ιls1 ont l’habitude aussi du parfum (tiré) des lis
καὶ τὸ ἀπὸ τῆς κύπρου,
et de celui (tiré) du henné,
καὶ ἡ νάρδος εὐδοκιμεῖ παρ' αὐτοῖς
et le nard est renommé chez eux
καὶ τὸ ἀπὸ τῶν ῥόδων ἄλειμμα
ainsi que le baume (tiré) des roses
καὶ τὰ ἄλλα,
et les autres aussi
οἷς ἔτι χρῶνται γυναῖκες,
dont encore maintenant usent les femmes,
ὑγρά τε καὶ ξηρὰ καὶ τὰ ἐπίπαστα
parfums2 liquides et secs, ceux (qui sont utilisés) en poudre
καὶ ὑποθυμιώμενα μύρα·
et en fumigations ;
ἐπινοεῖται γὰρ αὐτοῖς ὁσημέραι
est conçue en effet pour eux tous les jours
πρὸς τὸ ἄπληστον τῆς ἐπιθυμίας
à la mesure de l’avidité de leur désir
τὸ ἀκόρεστον τῆς εὐωδίας3·
l’insatiabilité de fragrances ;
διὸ καὶ
c’est pourquoi aussi
πολλῆς τινος ἀπειροκαλίας ἀποπνέουσιν.
ils respirent un total manque de goût.
Αἳ̀ δὲ
Et elles (ces femmes)
καὶ τὰς ἐσθῆτας καὶ τὰς στρωμνὰς καὶ τοὺς οἴκους
même leurs vêtements, leurs couvertures et leurs chambres,
ὑποθυμιῶσί τε καὶ καταρραίνουσιν,
elles (les) enfument et (les) inondent,
μονονουχὶ δὲ
et (c’est) tout juste si
καὶ τὰς ἀμίδας
les pots de chambre aussi,
ὄζειν ἀναγκάζει τοῦ μύρου ἡ τρυφή.
leur goût du luxe ne (les) force pas à exhaler le parfum !
Εὖ μοι δοκοῦσι
Il me semble que certains4 (font) bien,
σχετλιάσαντες τῇ περὶ τοῦτο σπουδῇ
jugeant misérable le soin apporté à cela,
τοσοῦτο τοῖς μύροις ἀποδιακεῖσθαί τινες
d’avoir tellement d’aversion pour les parfums
τὴν ἀνδρωνῖτιν ἐκθηλύνουσιν,
qui efféminent l’appartement des hommes,
ὡς καὶ τοὺς τεχνίτας αὐτῶν,
que même les fabricants de ceux-ci,
τοὺς μυρεψούς,
les parfumeurs,
τῶν εὐνομουμένων ἀπελαύνειν πόλεων
ils (les) expulsent des cités régies par de bonnes lois
καὶ τῶν ἀνθεινῶν ἐρίων τοὺς βαφεῖς
et que les teinturiers de lainages bariolés,
ἀπελαύνειν καὶ αὐτούς·
ils les expulsent eux aussi ;
οὐ γὰρ θέμις
il est en effet sacrilège
δολερὰ εἵματα καὶ χρίσματα
que des vêtements et des onguents trompeurs
εἰς τὴν ἀληθείας παρεισιέναι πόλιν.
s’introduisent dans la cité de vérité.
Χρὴ δὲ καὶ μάλα
Il faut d’autre part et surtout
τοὺς μὲν ἄνδρας τοὺς παρ' ἠμῖν
que les hommes proches de nous
μὴ μύρων, ἀλλὰ καλοκαγαθίας ὄζειν,
exhalent l’odeur non de parfums, mais de bonté,
γυνὴ δὲ ἀποπνείτω Χριστοῦ,
et que la femme respire le Christ5,
τοῦ ἀλείμματος τοῦ βασιλικοῦ,
(qui est) le baume royal,
μὴ διαπασμάτων καὶ μύρων,
et non pas les poudres et les parfums,
ἀεὶ δὲ
et qu’en toute occasion
τῷ σωφροσύνης ἀμβροσίῳ χρίσματι συναλειφέσθω,
de sagesse, onguent immortel, elle s’enduise entièrement
ἁγίῳ τερπομένη μύρῳ τῷ πνεύματι.
se délectant, en fait de saint parfum, de l’esprit saint6.
Τοῦτο σκευάζει Χριστὸς
C’est celui-là que prépare le Christ
ἀνθρώποις γνωρίμοις,
pour ses disciples,
εὐωδίας ἄλειμμα,
baume de bonne fragrance,
ἐκ τῶν οὐρανίων συντιθεὶς ἀρωμάτων τὸ μύρον.
composant ce parfum7 à partir de célestes arômes.
Τούτῳ καὶ αὐτὸς ὁ κύριος
De ce parfum8 aussi le Seigneur lui-même
συναλείφεται τῷ μύρῳ,
est entièrement enduit,
ὡς διὰ Δαβὶδ μεμήνυται·
comme par l’entremise de David il est signifié :
«Διὰ τοῦτο ἔχρισέν σε ὁ θεός,
« C’est pour cela que Dieu t’a oint,
ὁ θεός σου,
ton Dieu,
ἔλαιον ἀγαλλιάσεως
d’une huile d’allégresse,
παρὰ τοὺς μετόχους σου·
de préférence à tes compagnons ;
σμύρνα καὶ στακτὴ καὶ κασία
myrrhe et aloès et casse9,
ἀπὸ τῶν ἱματίων σου.»
(s’exhalent) de tes vêtements »10.
[…]
Τοιαύτη δὲ καὶ τῶν στεφάνων ἡ χρῆσις,
Tel est par ailleurs11 aussi l’usage des couronnes,
κωμαστικὴ καὶ πάροινος·
propre aux fêtards et aux gens avinés :
ἄπερρε· μή μοι στέφανον ἀμφιθῇς κάρᾳ.
« Va-t’en d’ici ! Ne mets pas, je t’en prie, de couronne sur ta tête ! »12
Ἦρος μὲν γὰρ ὥρᾳ
À la saison du printemps, il est vrai,
λειμῶσιν ἐνδρόσοις καὶ μαλακοῖς,
dans les prairies humides de rosée et moelleuses,
ποικίλοις χλοάζουσιν ἄνθεσιν,
bourgeonnantes de fleurs aux couleurs variées,
ἐνδιαιτᾶσθαι καλόν,
il est bon de s’attarder,
αὐτοφυεῖ καὶ εἰλικρινεῖ τινι εὐωδίᾳ
d’une fragrance naturelle et pure,
καθάπερ τὰς μελίττας
comme les abeilles,
τρεφομένους·
se nourrissant ;
τὸ δὲ
mais le fait de,13
πλεκτὸν στέφανον ἐξ ἀκηράτου
« d’une couronne tressée venant d’une intacte
λειμῶνος
prairie »14
κοσμήσαντας
s’étant ornés,
οἴκοι περιφέρειν
à la maison (la) ramener
οὐ σωφρόνων·
n’(est) pas (le fait de) gens sages :
οὐ γὰρ ἁρμόδιον
il n’(est) pas en effet adapté15
ῥόδων κάλυξιν
avec des boutons de roses
ἢ ἴοις ἢ κρίνοις ἢ ἄλλοις τισὶ τοιούτοις ἄνθεσι
ou des violettes ou des lis ou d’autres fleurs pareilles
χαίτην πυκάζεσθαι
de couvrir abondamment (sa) chevelure
κωμαστικήν,
à la manière des fêtards16,
διανθιζομένους τὴν χλόην.
en déflorant la jeune verdure.
Ἐμψύχει γὰρ χαίτην ἄλλως
Elle rafraîchit en effet la chevelure autrement (qu’il ne faut),
ὁ στέφανος περικείμενος
la couronne qui la ceint,
καὶ δι' ὑγρότητα καὶ διὰ ψυχρότητα.
et à cause de l’humidité et à cause du refroidissement.
Ταύτῃ
De cette façon
καὶ οἱ ἰατροὶ
les médecins aussi,
ψυχρὸν εἶναι φυσιολογοῦντες τὸν ἐγκέφαλον
observant selon la nature qu’est froid l’encéphale,
μύρῳ χρίεσθαι ἀξιοῦσι
préconisent d’enduire de parfum
τὰ στήθη καὶ μυκτῆρας ἄκρους,
la poitrine et le bord des narines,
ὡς δυνηθῆναι
de façon que puisse
τὴν πυρώδη ἀναθυμίασιν
la brûlante exhalaison,
ἡσυχῇ διοδεύουσαν
doucement se frayant son chemin,
εὐρώστως ἀναθάλπειν τὴν ψυχρότητα.
fortement réchauffer cette froideur.
Πολλοῦ τοίνυν δεῖ
De beaucoup donc s’en faut (qu’on doive)17
τοῖς ἄνθεσιν ἐπιψύχειν αὐτόν,
avec des fleurs le (= le cerveau) rafraîchir davantage,
ὁπότε ἀλεαίνεσθαι ἐθέλει τὸ νευρῶδες.
puisque le système nerveux demande à être chauffé. [...]
[...] Στέφανον μὲν γυναικὸς
(Comme) couronne de la femme,
τὸν ἄνδρα ὑποληπτέον,
(c’est) le mari (qu’)il faut considérer,
ἀνδρὸς δὲ τὸν γάμον,
et (comme couronne) de l’homme, le mariage,
ἄνθη δὲ τοῦ γάμου
et (comme) fleurs du mariage
τὰ τέκνα ἀμφοῖν,
les rejetons de tous les deux,
ἃ δὴ τῶν σαρκικῶν λειμώνων
eux que des prairies charnelles
ὁ θεῖος δρέπεται γεωργός.
récolte le divin cultivateur.
« Στέφανος δὲ γερόντων
« Et la couronne des vieillards
τέκνα τέκνων,
(ce sont) les rejetons de (leurs) rejetons,
δόξα δὲ παισὶν οἱ πατέρες »,
et la gloire pour les enfants, (leurs) pères »,
φησίν·
dit (l’écriture) ;
ἡμῖν δὲ δόξα ὁ πατὴρ τῶν ὅλων,
et pour nous la gloire, (c’est) le père de toutes choses,
καὶ τῆς συμπάσης ἐκκλησίας
et de l’église tout entière
στέφανος ὁ Χριστός.
la couronne, (c’est) le Christ.