Texte et traduction, Clément d'Alexandrie Le Pédagogue, livre II, chap. VIII De l’usage des parfums et des couronnes

logo

Cécile Daude

Sylvie David

Paulette Garret

Sylvie Pédroaréna

Brigitte Planty

 

Εἰ μύροις καὶ στεφάνοις χρηστέον.

 

61. 1. Στεφάνων δὲ ἡμῖν καὶ μύρων χρῆσις οὐκ ἀναγκαία. Ἐξοκέλλει γὰρ εἰς ἡδονὰς καὶ ῥᾳθυμίας, μάλιστα γειτνιώσης τῆς νυκτός.

[…]

64. 4. Ἐπιτηδεύουσι δὲ καὶ τὸ ἀπὸ κρίνων μύρον καὶ τὸ ἀπὸ τῆς κύπρου, καὶ ἡ νάρδος εὐδοκιμεῖ παρ' αὐτοῖς καὶ τὸ ἀπὸ τῶν ῥόδων ἄλειμμα καὶ τὰ ἄλλα, οἷς ἔτι χρῶνται γυναῖκες, ὑγρά τε καὶ ξηρὰ καὶ τὰ ἐπίπαστα καὶ ὑποθυμιώμενα μύρα· 5. ἐπινοεῖται γὰρ αὐτοῖς ὁσημέραι πρὸς τὸ ἄπληστον τῆς ἐπιθυμίας τὸ ἀκόρεστον τῆς εὐωδίας· διὸ καὶ πολλῆς τινος ἀπειροκαλίας ἀποπνέουσιν. Αἳ δὲ καὶ τὰς ἐσθῆτας καὶ τὰς στρωμνὰς καὶ τοὺς οἴκους ὑποθυμιῶσί τε καὶ καταρραίνουσιν, μονονουχὶ δὲ καὶ τὰς ἀμίδας ὄζειν ἀναγκάζει τοῦ μύρου ἡ τρυφή.

65. 1. Εὖ μοι δοκοῦσι σχετλιάσαντες τῇ περὶ τοῦτο σπουδῇ τοσοῦτο τοῖς μύροις ἀποδιακεῖσθαί τινες τὴν ἀνδρωνῖτιν ἐκθηλύνουσιν, ὡς καὶ τοὺς τεχνίτας αὐτῶν, τοὺς μυρεψούς, τῶν εὐνομουμένων ἀπελαύνειν πόλεων καὶ τῶν ἀνθεινῶν ἐρίων τοὺς βαφεῖς ἀπελαύνειν καὶ αὐτούς· οὐ γὰρ θέμις δολερὰ εἵματα καὶ χρίσματα εἰς τὴν ἀληθείας παρεισιέναι πόλιν. 2. Χρὴ δὲ καὶ μάλα τοὺς μὲν ἄνδρας τοὺς παρ' ἡμῖν μὴ μύρων, ἀλλὰ καλοκαγαθίας ὄζειν, γυνὴ δὲ ἀποπνείτω Χριστοῦ, τοῦ ἀλείμματος τοῦ βασιλικοῦ, μὴ διαπασμάτων καὶ μύρων, ἀεὶ δὲ τῷ σωφροσύνης ἀμβροσίῳ χρίσματι συναλειφέσθω, ἁγίῳ τερπομένη μύρῳ τῷ πνεύματι. 3. Τοῦτο σκευάζει Χριστὸς ἀνθρώποις γνωρίμοις, εὐωδίας ἄλειμμα, ἐκ τῶν οὐρανίων συντιθεὶς ἀρωμάτων τὸ μύρον. Τούτῳ καὶ αὐτὸς ὁ κύριος συναλείφεται τῷ μύρῳ, ὡς διὰ Δαβὶδ μεμήνυται· «Διὰ τοῦτο ἔχρισέν σε ὁ θεός, ὁ θεός σου, ἔλαιον ἀγαλλιάσεως παρὰ τοὺς μετόχους σου· σμύρνα καὶ στακτὴ καὶ κασία ἀπὸ τῶν ἱματίων σου.»

[…]

70. 1. Τοιαύτη δὲ καὶ τῶν στεφάνων ἡ χρῆσις, κωμαστικὴ καὶ πάροινος· ἄπερρε· μή μοι στέφανον ἀμφιθῇς κάρᾳ. Ἦρος μὲν γὰρ ὥρᾳ λειμῶσιν ἐνδρόσοις καὶ μαλακοῖς, ποικίλοις χλοάζουσιν ἄνθεσιν, ἐνδιαιτᾶσθαι καλόν, αὐτοφυεῖ καὶ εἰλικρινεῖ τινι εὐωδίᾳ καθάπερ τὰς μελίττας τρεφομένους· 2. τὸ δὲ 

πλεκτὸν στέφανον ἐξ ἀκηράτου λειμῶνος 

κοσμήσαντας οἴκοι περιφέρειν οὐ σωφρόνων· οὐ γὰρ ἁρμόδιον ῥόδων κάλυξιν ἢ ἴοις ἢ κρίνοις ἢ ἄλλοις τισὶ τοιούτοις ἄνθεσι χαίτην πυκάζεσθαι κωμαστικήν, διανθιζομένους τὴν χλόην. Ἐμψύχει γὰρ χαίτην ἄλλως ὁ στέφανος περικείμενος καὶ δι' ὑγρότητά [τε] καὶ διὰ ψυχρότητα. 3. Ταύτῃ καὶ οἱ ἰατροὶ ψυχρὸν εἶναι φυσιολογοῦντες τὸν ἐγκέφαλον μύρῳ χρίεσθαι ἀξιοῦσι τὰ στήθη καὶ μυκτῆρας ἄκρους, ὡς δυνηθῆναι τὴν πυρώδη ἀναθυμίασιν ἡσυχῇ διοδεύουσαν εὐρώστως ἀναθάλπειν τὴν ψυχρότητα. Πολλοῦ τοίνυν δεῖ τοῖς ἄνθεσιν ἐπιψύχειν αὐτόν, <ὁπότε ἀλεαίνεσθαι ἐθέλει τὸ νευρῶδες>.

[...]

71. 1. […] Στέφανον μὲν γυναικὸς τὸν ἄνδρα ὑποληπτέον, ἀνδρὸς δὲ τὸν γάμον, ἄνθη δὲ τοῦ γάμου τὰ τέκνα ἀμφοῖν, ἃ δὴ τῶν σαρκικῶν λειμώνων ὁ θεῖος δρέπεται γεωργός.

2. «Στέφανος δὲ γερόντων τέκνα τέκνων, δόξα δὲ παισὶν οἱ πατέρες», φησίν· ἡμῖν δὲ δόξα ὁ πατὴρ τῶν ὅλων, καὶ τῆς συμπάσης ἐκκλησίας στέφανος ὁ Χριστός.

Traduction des auteurs

S’il faut faire usage de parfums et de couronnes.

 

61. 1. L’usage de parfums et de couronnes, pour nous, n’est pas une nécessité. Cela fait en effet dériver vers les plaisirs et le laisser-aller, surtout à l’approche de la nuit.

[…]

64. 4. Les païens usent habituellement du parfum extrait des lis, ou de celui que l’on extrait du henné ; le nard est renommé chez eux, ainsi que le baume extrait des roses ; il y en a beaucoup d’autres dont se servent les femmes, parfums liquides ou secs, parfums en poudre, parfums pour fumigations. 5. Chaque jour on invente pour eux, afin de combler leurs désirs infinis, une insatiable profusion de fragrances ; c’est pourquoi aussi ils respirent un total manque de goût ! Vêtements, couvertures, pièces de la maison, les femmes les enfument et les aspergent, et c’est tout juste si leur goût du luxe ne contraint pas aussi leurs pots de chambre à exhaler du parfum !

65. 1. Certains, à juste titre, jugeant misérable le soin apporté à cela, me semblent avoir une telle aversion pour les parfums qui efféminent l’appartement des hommes, qu’ils expulsent les fabricants, les parfumeurs, des cités régies par de bonnes lois, et ils en expulsent aussi les teinturiers qui produisent les lainages bariolés. Il est sacrilège en effet que des vêtements et des onguents trompeurs entrent subrepticement dans la cité de Vérité. 2. Il faut d’autre part et par-dessus tout que les hommes de notre communauté exhalent une odeur, non de parfum, mais de vertu, et que la femme respire le Christ, l’Oint du baume royal, et non les poudres et les parfums, et qu’en toute occasion, elle s’enduise entièrement de sagesse, onguent immortel, se délectant d’un saint parfum, celui de l’Esprit. 3. C’est celui-là que prépare le Christ pour ses disciples, baume de noble fragrance, parfum composé à partir de célestes arômes. De ce parfum aussi le Seigneur lui-même est entièrement enduit, comme il est signifié par l’entremise de David : « C’est pour cela que Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile d’allégresse, de préférence à tes compagnons : myrrhe, aloès et casse s’exhalent de tes vêtements ».

[…]

70. 1. Tel est aussi par ailleurs l’usage des couronnes, propre aux fêtards et aux gens avinés : Va-t’en d’ici ! Ne mets pas, je t’en prie, de couronne sur ta tête ! ». À la saison du printemps, il est vrai, dans les prairies humides de rosée et moelleuses, bourgeonnantes de fleurs aux couleurs variées, il est bon de s’attarder en se nourrissant, comme les abeilles, de fragrance naturelle et pure ; 2. mais se parer « d’une couronne tressée cueillie dans une prairie intacte », et rentrer ainsi chez soi, ce n’est guère sage ; il n’est pas opportun, en effet, de se garnir à profusion la chevelure, à la manière des fêtards, de boutons de roses, de violettes, de lis ou d’autres fleurs pareilles, en déflorant la jeune verdure. Car la couronne qui ceint la chevelure la rafraîchit de façon inadaptée, à cause de l’humidité et du refroidissement produit. 3. C’est pour cela que les médecins aussi, observant la froideur naturelle de l’encéphale, préconisent d’enduire de parfum la poitrine et le bord des narines, de façon que l’ardente exhalaison, se frayant doucement son chemin, puisse venir réchauffer efficacement cette froideur. Loin s’en faut, donc, que l’on doive se rafraîchir avec des fleurs, puisque le système nerveux demande à être réchauffé.

[…]

71. 1. […] La couronne de la femme, il faut comprendre que c’est son mari, et celle de l’homme, le mariage ; les fleurons du mariage, ce sont leurs rejetons à tous les deux, que justement dans les prairies charnelles récolte le divin Cultivateur. 2. « Et la couronne des vieillards, ce sont les rejetons de leurs rejetons, et la gloire pour les enfants, ce sont leurs pères », dit l’Écriture ; et pour nous, la gloire, c’est le Père de toutes choses ; et la couronne de l’Église tout entière, c’est le Christ.

logo

Cécile Daude

Sylvie David

Paulette Garret

Sylvie Pédroaréna

Brigitte Planty

 

Note 

  1. Vers d’un poète tragique : fragment 108 Adespota éd. Nauck. En l’absence de contexte, l’interprétation de μοι comme datif éthique reste une conjecture. Nous préférons cette interprétation à celle de Cl. Mondésert qui donne : « ne mets pas de couronne autour de ma tête ! » (éd. du Cerf, 1965, p. 139), cette traduction laissant entendre que le locuteur s’adresse à un serviteur qui lui apporte une couronne ; si nous retenons la valeur éthique du pronom μοι, ce vers peut alors être compris, dans le contexte, comme un conseil réprobateur à l’égard d’un ami qui a cédé à la tentation, d’où notre traduction : « ne mets pas, je t’en prie, de couronne sur ta tête ! ».

Besoin d'aide ?
sur