Europe

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Le mythe d'Europe apparaît simple dans un premier temps. On le voit raconté, de droite à gauche, sur ce coffre de mariage : Europe, fille d'Agénor, le roi de Tyr, éveilla le désir de Zeus. Le Roi des dieux se transforma en taureau et vint auprès de la jeune fille qui jouait avec ses compagnes sur le bord de la mer ; il était si beau, il paraissait si doux quand il vint se coucher aux pieds de la jeune fille, qu'elle osa monter sur son dos. Alors le taureau partit à la nage et traversa la mer jusqu'en Crète. C'est
auprès d'une source, à Gortyne que Zeus s'unit à la jeune fille et lui donna trois fils : Minos, Sarpédon et Rhadamante. Vous pouvez consulter l'Encyclopédie Hachette multimédia (accessible gratuitement sur le site voila.fr) et rechercher : Phénicie, Tyr (aujourd'hui Sour, ville du Sud Liban), Crète, Méditerranée (sélectionner les options articles et atlas). Un site spécialisé permet de consulter des cartes anciennes conformes à la représentation du monde qu'avaient les grecs au 6e siècle av. J.-C. (108) ou à l'époque d'Hérodote (109). Cependant ce mythe se révèle très riche, car il a subi, au cours des temps, une évolution importante : les recherches qu'il permet dans les classes sont donc loin d'être uniformes. Tout d'abord parce qu'il s'agit à l'évidence d'un très ancien mythe d'hiérogamie (l'union de Zeus et d'Europe à Gortyne, en Crète) qui a été repris par les mythographes et transformé. L'ancienne déesse au taureau, égéenne, va devenir la phénicienne Europe, fille d'Agénor. Et cette transformation entraîne nombre de réfections du mythe qui revit alors sous des formes que la création plastique illustre au fil du temps. Ensuite parce que la littérature s'est aussi emparée du mythe et lui a fait subir également, pour sa part, des transformations. La mutation la plus importante est due au poète Moschos, mais elle est radicale, puisqu'elle introduit deux nouvelles dimensions - celle du parcours initiatique de la jeune fille et celle de l'érotisme - ; et les représentations figurées s'inspireront désormais du texte poétique, jusqu'à la dernière " re-création " due aux Romains du début de l'Empire. Le mythe d'Europe devient alors un objet de choix pour amorcer une étude de l'iconographie antique. Car les représentations sont nombreuses, il est assez aisé d'en faire une rapide analyse comparative. Les variations qu'offrent les représentations figurées, l'apparition de tel détail de figuration, comme le voile, l'expression donnée àl'héroïne, l'insistance mise sur tel aspect du mythe (préludes à l'enlèvement, traversée de la mer ou arrivée en Crète, ajout de la présence d'un dieu, Hermès ou Eros) deviennent significatifs : ils sont alors l'occasion d'une relecture précise des textes qui nous invite à mieux comprendre les mentalités antiques. Car les choix opérés ne sont pas gouvernés par la seule esthétique, et l'on pressent le lien qui existe entre un état de civilisation et ses
créations artistiques quand on voit l'oscillation du mythe et de ses représentations entre, par exemple, l'érotisme "néronien" et la sacralisation du mariage divin. L'étude des
représentations pourrait même permettre une première approche du phénomène qui aboutit au syncrétisme des mythes, puisque l'on aperçoit, dans la Grèce du Ve siècle, des contaminations avec le mythe de Dionysos et les Ménades, et à l'époque romaine avec les mythes marins et les Néréides. Le mythe a également connu un regain d'intérêt à partir de la Renaissance et les tableaux présentés au Louvre permettent également de s'interroger sur la réception à partir du XVIe siècle. Les travaux présentés ici veulent être le reflet de cette richesse car chacun a pu explorer avec ses élèves les voies qui lui ont paru répondre le mieux aux exigences de son enseignement. Ils proposent plus des pistes de recherches qu'une étude générale du mythe.Pour commencer 

"En deux mots" : Europe

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