• Au Valcamonica, en Italie, les Camunni de l’Âge du fer gravent des milliers d’images rituelles parmi lesquelles, au IIIe siècle, Cernunnos.
• Découvert au Danemark - près de Gundestrup dans le Jutland -, le magnifique chaudron dit de « Gundestrup », en argent martelé, est un chef-d’œuvre de l’art celte. On y voit le dieu Cernunnos représenté en « Maître des animaux » : doté de cornes de cerf, entouré de bêtes sauvages, il porte le torque traditionnel autour du cou et en tient un autre dans la main droite.
• Trouvé dans la Juine, le Dieu de Bouray, daté du Ier siècle avant J.-C., est un bronze à l’effigie de Cernunnos.
• Sur le Pilier des Nautes, érigé au Ier siècle à Lutèce et aujourd’hui conservé au Musée de Cluny (Paris), les frères divins Castor et Pollux sont associés à deux divinités gauloises, Smertrios et Cernunnos, identifiés par des inscriptions partiellement effacées : SMER[…] et […]ERNUNNOS.
• Les saints bretons Théleau (Ve siècle) et Edern (IXe siècle), montés sur des cerfs, pourraient être des substituts christianisés du dieu païen.
Cernunnos, « le cornu », est le dieu gaulois du renouveau et des cycles naturels.
Très largement représenté dans le monde celte, son adoration est probablement antérieure aux Gaulois. En dépit de son importance, aucun texte n’apporte d’informations sur son culte, connu seulement par les documents iconographiques et épigraphiques. Les attributs qui le caractérisent restent sujets à interprétation, d’autant plus qu’à l’instar des autres dieux, Cernunnos est honoré sous divers noms et formes.
Tantôt jeune homme, tantôt vieillard, Cernunnos est assis en tailleur. Assimilé au cerf, il en a les bois ou les pieds à sabots. Souvent entouré d’animaux, il présiderait à la nature et à la chasse. Associé à la Déesse-mère, Cernunnos est une figure galante — « le beau cornu » — et généreuse. D’une main, il porte un sac de pièces ou de nourriture. De l’autre, il empoigne le serpent à tête de bélier, représentation iconique de l’unité celtique. Portant les attributs vestimentaires des Gaulois, les braies et le torque, le dieu pourrait être leur père légendaire, assimilé par Jules César à Dis Pater (nom romain donné au dieu des Enfers, Pluton). Il patronnerait alors à la mort en lieu et place de Sucellos. Parmi les variations des représentations de Cernunnos, il y en a qui lui donnent trois visages et d’autres des cornes de bouc. Au cours du IIe siècle, il disparaît au profit d’idoles purement anthropomorphes. Aucune fête ne garde son souvenir. Cependant, encore au Bas Moyen-Âge, on peut penser qu’il demeure honoré lors des grandes fêtes celtiques, ou bien à Imbolc le 1er février, ou bien à Beltaine le 1er mai. Il s’agirait de s’attirer les faveurs du dieu en lui enterrant le dernier lait et le dernier grain pour l’année à venir.
Ce que dit la dédicace d’Alleteinos du IIIe siècle avant J.-C. découverte à Montagnac (Hérault) :
Αλλετειυος καρνονου αλισοντεας.
Alleteinos, à Carnonos d’Alisontia.