Les enfants condamnés à conduire le char du soleil et de la lune — Pays nordiques

Enseignement facultatif de 6e Français et culture antique (FCA)

Axe littéraire, culturel et artistique

Objet d'étude n°3 : Représentations de l'au-delà, imaginer le cycle de la vie

  • Les châtiments éternels

    • Ouverture vers d'autres cultures : pays nordiques

Le roi Gylfe se rend dans le pays des Ases pour découvrir le secret de leur richesse. Déguisé en vieillard, et se faisant appeler Ganglere, il entre dans le palais du roi Har.

Ganglere demande : « Comment Odin dirige-t-il la course du soleil ? »

Har répond : « Il y avait un homme appelé Mundelfœre, qui avait deux enfants si beaux, si beaux, qu’il les nomma Lune et Soleil. Lune était un jeune homme, Soleil était une jeune fille. L’orgueil de Mundelfœre fâcha les dieux. Ceux-ci enlevèrent Lune et Soleil, et la jeune fille fut chargée de conduire les chevaux qui tirent le char du soleil. Ces chevaux se nomment Arvaker et Alsvider ; sous les épaules d’Arvaker et Alsvider, les dieux ont placé un soufflet qui les rafraîchit, et qui est nommé Isarnkol. Le jeune homme fut chargé par les dieux de conduire la lune. Pour s’aider dans cette tâche, il enleva deux enfants nommés Bil et Hjuke, qui portent un seau appelé Saeg et une selle appelée Simul. Leur père se nomme Vidfinn, et ils suivent la lune, comme on peut le voir chaque nuit depuis la terre.

Ganglere dit : « Le soleil court très vite, comme s’il avait peur. »

Har répond : « Le soleil a peur de deux loups. Le premier s’appelle Skœll, et il suit le soleil. Le deuxième s’appelle Hate, et il précède le soleil. Skœll veut attraper le soleil. Hate veut attraper la lune. »

Ganglere : « Quelle est l’origine de Skœll et de Hate ? »

Har répond : « Une géante habitait dans la forêt de Jernvid ; ses enfants avaient la forme de loups géants. Skœll et Hate sont les descendants de ces loups géants, dont le plus puissant se nomme Mônegarm ; il se nourrit de la vie des mourants. La prédiction de Wola dit qu’un jour, Mônegarm dévorera la lune et que le ciel se couvrira de sang ; alors, les vents hurleront et le soleil s’éteindra.

 

D'après Edda, Snorri Sturluson, adaptation Julien de Kerviler pour Odysseum

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