Le récit d’Héliopolis — Égypte La séparation du Ciel (Nout) et de la Terre (Geb).

Enseignement facultatif de 6e Français et culture antique (FCA)

Axe littéraire, culturel et artistique

Objet d'étude n° 1 : Naissance et renaissance du monde , se représenter les origines de l'univers et des hommes 

  • Quand le monde naît

    • Ouverture vers d'autres cultures : Égypte

Au commencement, il y avait le Noun, une immensité d’eau qui contenait en elle les germes de la création, c’est à dire tous les éléments, on pourrait dire les ingrédients, qui allaient permettre de créer le monde. Dans cette vaste étendue d’eau nageait le démiurge, le futur créateur du monde. Il avait pour nom Rê-Atoum. C’état le dieu-soleil, un être parfait. Un jour, il eut envie d’avoir un sol où se poser car il était bien fatigué de nager. Alors, en se servant des éléments qui étaient dans le Noun et de toute sa magie, il créa une première pierre, qu’on appelle le benben. Certains disent qu’il s’agissait plutôt d’une motte de terre ou d’une colline de sable. Personne ne le sait vraiment. En tout cas, cette première pierre permit à Rê-Atoum de quitter les eaux du Noun alors que le sol terrestre n’existait pas encore, et, en apparaissant, de faire jaillir la lumière. À partir de là, il put commencer à agir et à créer.
Rê-Atoum utilisa un procédé bien étrange : il cracha. Non pas de la salive, mais deux divinités : le dieu Chou, l’Air, et la déesse Tefnout, l’Humidité. Ce premier couple se chargea de poursuivre et de compléter l’oeuvre de création commencée par leur père. Chou et Tefnout donnèrent à leur tour naissance à deux enfants : le dieu Geb, la Terre, et la déesse Nout, le Ciel. Chou dut séparer le Ciel et la Terre de manière à créer un vide entre eux, un espace pour permettre à la vie d’apparaître et se développer. Pour cela, Nout fut élevée dans les airs par son père et c’est son corps étoilé qui forme la voûte céleste. Mais Chou ne voulait pas que celle-ci retombe sur la terre et anéantisse la création, alors il fit naître des sortes de génies-gardiens pour soutenir les cieux. À quoi ressemblaient ces petits êtres ? Personne ne le sait. On ne connaît que leur nom : ce sont les huit héhéou.

À cette étape, le monde n’était pas encore achevé, alors Geb créa les minéraux et les plantes. Et Nout mit au monde les autres dieux : Osiris, Isis, Seth et Nephtys. Ainsi sont nés les neuf dieux et déesses qui forment l’Ennéade.
Une fois le ciel, la terre, les dieux et tous les autres éléments de la création mis en place, Rê-Atoum, voyant que ses enfants, Chou et Tefnout, n’avaient plus besoin de lui, se retira dans le ciel. Triste de ne plus être auprès d’eux, il pleura, et ses larmes donnèrent naissance aux êtres humains.

Ensuite, les dieux de l’Ennéade s’occupèrent d’organiser et de diriger le monde afin qu’il fonctionne correctement. Osiris reçut pour royaume les terres fertiles d’Égypte. Avec sa sœur et épouse Isis, il fut chargé d’apporter la civilisation aux hommes, notamment l’art et l’écriture, et d’assurer la fertilité des sols pour que les récoltes soient abondantes. Seth et Nephtys, eux, devaient s’occuper des terres arides et des déserts. Mais ce partage ne satisfaisait pas Seth qui avait un caractère envieux et violent. Rongé par la jalousie, il assassina son frère pour lui voler son trône. Il découpa son corps en morceaux qu’il dispersa à travers toute l’Égypte. Ainsi Seth introduisit-il le mal dans le monde. Comme Osiris n’avait pas d’enfant, donc pas d’héritier, Seth devenait le mieux placé pour lui succéder. C’était compter sans la détermination d’Isis qui, aidée par sa sœur Nephtys, retrouva toutes les parties du corps de son époux et réussit à la reconstituer. Grâce à des formules magiques, elle lui redonna vie et eut de lui, en cachette, un fils, Horus. Elle dissimula l’enfant dans le marais du delta afin de le protéger de son oncle Seth jusqu’à ce qu’il fut en âge de le combattre. Après une lutte acharnée, Horus récupéra le trône de son père et devint ainsi le premier pharaon à régner sur les terres d’Égypte. Osiris, lui, se retira sans le royaume des morts pour y régner.

La création était maintenant terminée, le monde était organisé, mais le Noun n’avait pas pour autant disparu. Il restait cantonné aux milites de l’univers et menaçait sans cesse de l’envahir et de le détruire si l’équilibre parfait, la Maât, que le créateur avait mis en place était modifié. Pour éviter que cela n’arrive, le pharaon célébrait chaque jour le culte. Ainsi l’ordre du monde était préservé et le Noun refoulé au loin.

Récits de création, sous la direction de D. Borne, La documentation française, Paris 2008, p. 17-18

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