Voici deux traductions du même passage : laquelle vous semble la plus proche du texte latin ? Laquelle préférez-vous ?
Si qua domus mansit potuitque resistere tanto
Indejecta malo, culmen tamen altior hujus
Vnda tegit, pressaeque latent sub gurgite turres.
Si une habitation est restée debout et a pu résister à un tel désastre sans s’écrouler, le faîte disparaît englouti sous les eaux et leur assaut fait chanceler les tours dans l’abîme.
traduction de Georges Lafaye (1925)
Des murs restés debout face au raz de marée
Le faîte disparaît, inondé sous la crue
Dont la ruée furieuse engloutit jusqu’aux tours.
traduction d’Olivier Sers (2009)
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La traduction de Georges Lafaye est plus proche du texte latin pour le sens : domus et tanto malo par exemple sont rendus par "habitation" et "un tel désastre" ; Olivier Sers est plus loin du latin avec "les murs" et le "raz-de-marée".
Pourtant, s'il change un peu le sens des mots, il a gardé la forme poétique : l'hexamètre dactylique d'Ovide devient un alexandrin, sans rime ; à l'allitération en -s et l'assonance en -u du dernier vers latin qui donne à entendre le tourbillon des eaux répond, dans sa traduction, la "ruée furieuse", avec le jeu sur les sons -u et -r.