Conférence de Carole Boidin
Dans le cadre du webinaire du 9 décembre 2020 « Apulée - Faire dialoguer œuvres antiques et œuvres modernes » organisé par l'inspection de lettres de l'académie de Versailles, Carole Boidin (Université Paris Nanterre) a prononcé cette conférence intitulée : "L’âne d’or ou les Métamorphoses d’Apulée, les plaisirs surprenants du récit".
Questions / Réponses
Quelle traduction pour aborder les contes des Mille et une nuits ?
- La traduction qui rend le mieux compte de la diversité des styles, de l’épaisseur stylistique de la forme originelle qui mêle le conte écrit dans un style familier voire ingénu, mais aussi des passages stylistiquement travaillés et des passages de poésie, c’est la traduction parue en folio, puis dans la bibliothèque de la Pleïade signée Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel.
- En classe, avec les élèves, on peut s’appuyer sur la traduction d’Antoine Galland, beaucoup utilisée puisque libre de droit, reprise par les éditions Garnier Flammarion accompagnée d’un apparat critique et pédagogique élaboré par les plus grands spécialistes actuels des Mille et une nuits.
En introduction vous avez évoqué une histoire de la circulation des motifs entre les contes de l’Âne d’or et des Mille et une nuits. Pourriez-vous nous esquisser une histoire du motif du tri des graines ? On le trouve à la fin du « roman de Psyché », chez Grimm et, paraît-il, dans des traditions orientales rattachées aux Mille et une nuits.
On pourra, pour cette question, se reporter à l’article suivant :
Belmont, Nicole. « La Tâche De Psyché ». Ethnologie Française, vol. 21, no. 4, 1991, pp. 386–391
En matière de rapprochement avec Les Métamorphoses d’Apulée, peut-on faire des rapprochements avec les contes de Grimm et notamment « Cendrillon » ?
Vous avez vous-même évoqué un rapprochement possible avec Pétrone. Pourriez-vous expliciter les rapprochements possibles entre les deux œuvres ?
Pour finir, une question sur le décrochage - comme vous l’avez énoncé - que constitue le livre onze par rapport à l’ensemble du roman. Le lecteur, avez-vous dit, est invité à aller plus loin, en termes de curiosité. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Livre XI, paragraphe 23
Lecteur avide de connaissance, tu t’enquerras peut-être passablement intrigué de ce qui fut dit et fut fait. Je te le dirais si c’était permis de le dire, tu le saurais s’il était permis de l’ouïr ; mais une curiosité téméraire serait également à charge aux oreilles et à la langue. (Traduction l’Oliviers Sers)