Caracalla, empereur romain

Lucius Septimius Bassianus, connu sous le surnom de Caracalla, est né à Lyon le 4 avril 188 après J.-C. Il est le fils aîné de Septime Sévère, qui est alors gouverneur des Gaules (il sera empereur de 193 à 211), et de Julia Domna.

Très jeune, Caracalla est associé au trône par son père, d’abord avec le titre de César en 195, puis avec celui d’Auguste en 198, après la fin de ses campagnes militaires orientales. En 209, Septime Sévère accorde aussi le titre d’Auguste à son second fils Géta, né en 189, dans l’intention de préparer sa succession, qui devait permettre à ses héritiers de régner ensemble ; mais la fin de sa vie est marquée par les complots de son fils aîné contre lui-même et contre Géta, tandis qu’ils font campagne en Bretagne (la Grande-Bretagne aujourd’hui).

À la mort de Septime Sévère le 4 février 211, son armée tient à respecter son testament, qui imposait à Caracalla de partager le pouvoir avec Géta. Mais, une fois rentrés à Rome, les deux frères tentent de s’éliminer l’un l’autre. Finalement, Caracalla assassine Géta le 26 décembre 211. Jusqu’à sa mort (217), Caracalla règne sous le nom de Marcus Aurelius Severus Antoninus Augustus. En réalité, c’est sa mère Julia Domna (morte en 217), très honorée par le peuple, vénérée comme une déesse, qui dirige l’administration de l’Empire, laissant à son fils la conduite de la guerre.

À Rome, Caracalla fait construire un immense et somptueux complexe thermal qui porte son nom. La mesure phare de son règne reste la constitutio Antoniniana : un édit promulgué en 212 (connu sous le nom d' "édit de Caracalla") qui accorde la citoyenneté romaine à l’ensemble des hommes libres de l’empire, les nouveaux citoyens pouvant conserver leurs droits et coutumes aussi longtemps qu’ils le souhaitent.

Se présentant comme la réincarnation d’Alexandre, Caracalla entame en 214 une expédition en Orient, Lors d’un déplacement à Alexandrie, de décembre 215 à avril 216, l’empereur, d’une susceptibilité maladive, obsédé par la peur d’un complot, fait massacrer des milliers de personnes. Il se comporte comme un véritable tyran militaire : il est assassiné par un officier de sa garde prétorienne, sur la route de Carrhes (au sud-est de la Turquie), le 8 avril 217.

Ce qu'écrit Hérodien de Caracalla :

 

Ἀλέξανδρος ἦν, καὶ τήν τε μνήμην αὐτοῦ παντοίως ἀνενεώσατο, εἰκόνας τε καὶ ἀνδριάντας ἐν πάσαις πόλεσιν ἀναστῆναι ἐκέλευσε.

 

Il était Alexandre. Il revivifia son souvenir de mille manières et ordonna qu’on élève des portraits et des statues dans toutes les cités. 

 

Hérodien, IV, 8

  • Lucius Septimius Bassanius a reçu le sobriquet de Caracalla en raison d’un type de vêtement gaulois nommé caracalla en latin (une sorte de tunique descendant jusqu’aux talons, avec capuchon et manches longues) qu'il avait coutume de porter dès l’âge de douze ans.
  • Lorsque Caracalla décida d’éliminer son frère Géta, il demanda à leur mère Julia Domna de les inviter chez elle sous prétexte d’une réconciliation. Dès son arrivée, Géta fut égorgé par Caracalla, alors qu’il s’était réfugié dans les bras de leur mère.
  • À l’époque impériale, les thermes (du grec thermos, chaud) se multiplient : conçus comme des palais, gigantesques et luxueux, ils sont édifiés et ouverts gratuitement par les empereurs (Néron, Titus, Trajan, Caracalla, entre autres) pour entretenir leur popularité en se donnant l’image de bienfaiteurs. Inaugurés en 216, les thermes offerts par l’empereur Caracalla pouvaient accueillir 1600 personnes sur 11 hectares.
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