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Minos est fils d’Europe et de Zeus. Ses frères sont Sarpédon et Rhadamante.
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Le palais de Minos a été construit par l’architecte Dédale qui s'y trouve enfermé avec son fils Icare. Ils s’enfuient l'un et l'autre par les airs grâce à des ailes fabriquées avec des plumes et de la cire.
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La civilisation minoenne tire son nom de Minos, roi mythique du palais de Cnossos.
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Les palais crétois (principalement Cnossos, Malia et Phaistos) sont des centres économiques, administratifs et religieux.
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Parmi les symboles de la religion crétoise, à côté de la double hache, des griffons et de la déesse aux serpents, se trouvent le taureau et les cornes de consécration.
Selon les sources et les épisodes qui forment son histoire, le personnage mythique de Minos apparaît sous un jour très différent.
Chez Homère, Minos, exemple d’équité et de probité, siège comme juge aux Enfers, après sa mort. Ulysse rapporte dans l'Odyssée (XI, 568-570) : "Je vis alors Minos le noble fils de Zeus ; tenant le sceptre d'or, il siégeait pour rendre la justice aux défunts". Roi porteur du sceptre d’or, il possède le privilège de s’entretenir avec Zeus, son père, tous les neuf ans (Odyssée, XIX, 175-182).
Le dialogue du pseudo Platon intitulé Minos attribue ses grandes qualités de roi et de législateur à l’éducation qu’il reçut de Zeus durant neuf années (Minos, 319 d-e). Le nom Minos aurait pu être un titre dynastique propre aux prêtres-rois de Cnossos à l'époque minoéenne.
Dans l’épisode relaté par le pseudo-Apollodore (Bibliothèque, 94), Minos au contraire outrage les dieux. Pour obtenir la royauté sur la Crète, Minos demande l’aide de Poséidon qui lui répond favorablement en faisant sortir des flots un magnifique taureau blanc. Or, Minos refuse de sacrifier l’animal comme il aurait dû le faire pour remercier le dieu et consolider l’alliance de la royauté et du pouvoir divin. Pour le punir, les dieux font naître chez la femme de Minos, Pasiphaé, un amour passionné pour le taureau. De leur union naît le Minotaure, mi-homme, mi taureau, que le roi cache dans son vaste palais labyrinthique. Minos qui avait vaincu les Athéniens avait exigé un tribut annuel de sept jeunes filles et de sept jeunes gens afin qu'ils soient livrés en pâture au Minotaure. C'est finalement Thésée, prince d’Athènes, qui se faisant livrer parmi les jeunes gens offerts en tribut tue le Minotaure. Grâce au fil que lui a confié la fille de Minos, Ariane, Thésée retrouve son chemin dans le labyrinthe et en sort sain et sauf. Il semble qu'après cela Minos soit mort en Sicile, ébouillanté dans son bain par les filles du roi Cocalos, tandis qu'il poursuivait Dédale.
Les historiens grecs reconnaissent pour leur part l’existence du personnage de Minos. Pour Hérodote (Histoire, VII, 170), le roi vécut trois générations avant la guerre de Troie soit aux alentours de 1350 avant J.-C. Thucydide (Guerre du Péloponnèse, livre I, 4) décrit la puissance de la thalassocratie minoenne et sa maîtrise des mers.
Grâce aux fouilles archéologiques débutées par Arthur Evans sur le site de Cnossos, la civilisation minoenne nous est connue comme un système palatial, riche et urbanisé. Au Bronze récent (1600-1450 avant J.-C.), la Crète est au centre d’échanges commerciaux et culturels. En témoigne la diffusion de son système d’écriture (le linéaire A), de ses objets (vases et poids de mesure) et de son art. La prédominance d’une thalassocratie minoenne est aujourd’hui considérée comme moins nette par l’archéologie. Un réseau étroit de cités commerçant entre elle aurait alors assuré l'unité du monde égéen.
Ce que chante Homère :
Κρήτη τις γαῖ᾽ ἔστι, μέσῳ ἐνὶ οἴνοπι πόντῳ,
καλὴ καὶ πίειρα, περίρρυτος· ἐν δ᾽ ἄνθρωποι
πολλοί, ἀπειρέσιοι, καὶ ἐννήκοντα πόληες.
ἄλλη δ᾽ ἄλλων γλῶσσα μεμιγμένη· ἐν μὲν Ἀχαιοί,
ἐν δ᾽ Ἐτεόκρητες μεγαλήτορες, ἐν δὲ Κύδωνες,
Δωριέες τε τριχάϊκες δῖοί τε Πελασγοί.
τῇσι δ᾽ ἐνὶ Κνωσός, μεγάλη πόλις, ἔνθα τε Μίνως
ἐννέωρος βασίλευε Διὸς μεγάλου ὀαριστής
Il est une terre, la Crète, située dans la mer vineuse. Elle est belle, grasse, entourée d'eau. Nombreux sont ses habitants ; on ne saurait les compter. Elle a quatre-vingt-dix villes. Toutes les langues s'y rencontrent; car on trouve des Achéens et des Étéocrétois au grand coeur, et des Doriens formant trois tribus, et de nobles Pélasges. Au nombre de ces villes est Cnossos, une grande cité, où dès l'âge de neuf ans régna Minos, confident du grand Zeus.
Homère, Odyssée, XIX, 172-179