Claude Ptolémée, mathématicien, géographe, astronome et astrologue

Le Zodiaque astrologique de Ptolémée

Le traditionnel Zodiaque des constellations n’est pas un socle suffisamment ferme, aux yeux de Ptolémée, pour asseoir sa méthode en astrologie dans le Tétrabible, car il est soumis à la précession des équinoxes*, qui conduit à un lent déplacement des quatre points cardinaux du Zodiaque, à savoir les points des équinoxes et des solstices.

Ainsi, l'équinoxe de printemps qui se produisait dans la constellation du Taureau, deux mille ans avant J.-C., puis au Ier siècle après J.-C. dans la constellation du Bélier, s'effectue aujourd'hui dans la constellation des Poissons. Pour éviter ce décalage continu, Ptolémée détache, de ce Zodiaque des constellations, un Zodiaque fictif qu’il accroche à jamais au point de l’équinoxe du printemps et par là au cycle des saisons. Aussi chaque année au moment du printemps (le 21 mars), s’agira-t-il toujours, selon cette conception, du signe du Bélier dans ce Zodiaque fictif.

Hipparque et la précession des équinoxes

Hipparque, le célèbre astronome, découvre au IIe siècle avant J.-C, le phénomène de la précession des équinoxes. Celle-ci ne trouvera sa pleine explication que beaucoup plus tard avec Newton et le concept de l'attraction universelle. Cette précession des équinoxes est causée par des perturbations dues à l'attraction conjointe de la Lune et du Soleil sur le globe terrestre. Ainsi, l'axe de rotation du globe ne conserve pas la même direction, mais décrit très lentement, à l'intérieur d'une période de 26 000 ans, un cône dont le demi-angle au sommet est de 24° environ. Aussi, le pôle céleste n'est-il pas fixe sur la sphère céleste, et les points équinoxiaux se décalent-ils sur l'écliptique de 50° par an de l'Est vers l'Ouest. Ainsi dans leur rencontre annuelle le point équinoxial est en avance sur le Soleil et le "précède" (d'où le terme de précession ) de vingt minutes chaque année.

Claude Ptolémée, que le savant Laplace désignait comme « l’un des plus précieux monuments de l‘Antiquité » appartient au siècle des Antonins qui vit se succéder Trajan, Hadrien et Marc Aurèle. On sait très peu de choses de sa vie. Mais par l’étude des observations astronomiques du premier ouvrage qu’il écrivit La Syntaxe mathématique – auquel les grecs qui l’admiraient donnèrent le nom de mégisté (très grand), repris par les Arabes sous la forme al magisti, dont on fit l’Almageste – on apprend plusieurs choses. D’abord le lieu de ses observations, toutes à la latitude d’Alexandrie, l’une, la plus ancienne remontant à 125 après J.-C. et la plus récente à 141. En outre, sur une colonne du temple de Sérapis à Canope, l’actuelle Aboukir, est gravé un texte daté de l’an 10 de l’empereur Antonin qui récapitule les principales observations de Ptolémée. C’est pourquoi l’on en déduit qu’il serait né à Alexandrie, vers 100 et mort vers 180.

Durant ce IIe siècle après J.-C. l’on assiste, dans un monde où l’homme se voit comme le jouet de forces mauvaises, à une montée des sciences occultes, au développement des techniques de salut individuel, et à une effervescence mystique et religieuse. Face à cette montée de l’irrationalisme, Ptolémée élabore son œuvre comme un rempart, en réalisant la synthèse du savoir de son époque. 

Dans son premier ouvrage l’Almageste, il traite des principaux phénomènes célestes, faisant usage des mathématiques pour l’étude des différents corps célestes et y résume le champ de l’astronomie. Il publiera ensuite, toujours dans ce même champ, d’autres ouvrages importants comme les Hypothèses planétaires, les Tables manuelles où il indique à des moments divers la positon simultanée des corps célestes, un traité l’Analemne (la figure dessinée dans le ciel par les différentes positions du Soleil notées à une même heure et depuis un même lieu), et le Planisphère. Il est aussi l’auteur d’une Géographie, qui établit une cosmographie de référence, la seule jusqu’au XVIe siècle. Elle présente la première projection planisphérique de l’orbis terrarum montrant le « cercle des terres » déroulé comme une « serviette de table » (mappa) : modèle de toutes les mappae mundi (cartes du monde) du Moyen Âge et de la Renaissance, elle est à la base  de la cartographie moderne.

Il rédigea également un traité d’optique et un ouvrage de musique dont l’influence sera déterminante sur les théories musicales au XVIe siècle, ainsi que, vers 155, le célèbre Tétrabible consacré à l’astrologie. 
Dans cet ouvrage I, 1, il prend bien soin d’affirmer qu’il faut éviter de comparer la méthode astrologique avec la méthode astronomique, seule à même de fournir un savoir inaltérable et il y dénonce les charlatans qui « appâtés par le gain abusent le profane ». Il inscrit l’astrologie dans une relation de dépendance par rapport à l’astronomie, tout en les réunissant comme mère et fille, ainsi que le formulera plus tard l’astronome Johannes Kepler (1571-1630), convaincu lui aussi de l’intérêt de cette union. 

Aujourd’hui, même si la science montre clairement que l’astrologie n’est pas une science mais un simple savoir conjectural, il n’en demeure pas moins intéressant de comprendre avec Ptolémée par exemple, comment l’homme s’est pensé à travers ce système durant de nombreux siècles.

Ce qu'écrit Ptolémée :

 

Ce qui a conduit les anciens à l’idée de la sphère, c’est surtout la révolution des étoiles toujours visibles, que l’on voit s’accomplir circulairement autour d’un seul et même centre.

 

Ptolémée, Syntaxe mathématique, I, 3

Le Zodiaque astrologique de Ptolémée

Le traditionnel Zodiaque des constellations n’est pas un socle suffisamment ferme, aux yeux de Ptolémée, pour asseoir sa méthode en astrologie dans le Tétrabible, car il est soumis à la précession des équinoxes*, qui conduit à un lent déplacement des quatre points cardinaux du Zodiaque, à savoir les points des équinoxes et des solstices.

Ainsi, l'équinoxe de printemps qui se produisait dans la constellation du Taureau, deux mille ans avant J.-C., puis au Ier siècle après J.-C. dans la constellation du Bélier, s'effectue aujourd'hui dans la constellation des Poissons. Pour éviter ce décalage continu, Ptolémée détache, de ce Zodiaque des constellations, un Zodiaque fictif qu’il accroche à jamais au point de l’équinoxe du printemps et par là au cycle des saisons. Aussi chaque année au moment du printemps (le 21 mars), s’agira-t-il toujours, selon cette conception, du signe du Bélier dans ce Zodiaque fictif.

Hipparque et la précession des équinoxes

Hipparque, le célèbre astronome, découvre au IIe siècle avant J.-C, le phénomène de la précession des équinoxes. Celle-ci ne trouvera sa pleine explication que beaucoup plus tard avec Newton et le concept de l'attraction universelle. Cette précession des équinoxes est causée par des perturbations dues à l'attraction conjointe de la Lune et du Soleil sur le globe terrestre. Ainsi, l'axe de rotation du globe ne conserve pas la même direction, mais décrit très lentement, à l'intérieur d'une période de 26 000 ans, un cône dont le demi-angle au sommet est de 24° environ. Aussi, le pôle céleste n'est-il pas fixe sur la sphère céleste, et les points équinoxiaux se décalent-ils sur l'écliptique de 50° par an de l'Est vers l'Ouest. Ainsi dans leur rencontre annuelle le point équinoxial est en avance sur le Soleil et le "précède" (d'où le terme de précession ) de vingt minutes chaque année.

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